Après plusieurs jours d’attente, les Maliens ont été informés, tôt dans la nuit du dimanche dernier, de la nouvelle équipe gouvernementale par le décret N°2018 -0712/P-RM du 09 septembre 2018. Ce, alors que la réélection d’IBK ne fait toujours pas l’unanimité au sein de l’opinion nationale. Pour le Chef de file de l’opposition et une dizaine de candidats au tour de lui : « IBK n’est pas le Président des Maliens, mais d’un clan ». Alors, cette nouvelle équipe de 32 membres est-elle aussi légitime ?
C’est la question qui défraie la chronique depuis le dimanche soir sur les réseaux sociaux et dans les coins et recoins du pays. Les nouveaux Ministres sont dans une danse où les pieds ne se mettent pas là où l’on veut. Il y a tout un système de formalisme à suivre, avec, bien entendu, des consignes qui transcendent ponctuellement. C’est ainsi que malgré les fraudes massives vivement décriées, le bourrage d’urnes, les graves irrégularités déplorées çà et là lors des différentes phases du scrutin présidentiel, IBK a été déclaré « Réélu » par le Ministère de l’Administration Territoriale, puis confirmé par la Cour Constitutionnelle. Les Ministres entrés en jeu font désormais face à des vents violents soulevés par les partisans du Chef de file de l’opposition pour qui « La lutte ne fait que commencer ». Pourront-ils y résister ? Le temps nous en dira plus. Mais, en attendant, ce qui est clair et net, deux eaux chaudes ne produisent pas de la glace. Ils ont alors tous deux, une mission très difficile qui les obligera à recoudre le tissu social et politique ébranlé par l’impartialité des organes chargés du processus électoral pour mieux accomplir leur mission régalienne. Mais, que pourrions-nous attendre si le fautif même de ces tensions postélectorales qu’est le Chef du MATD est dans tous les jeux ? Une autre mascarade monstrueuse électorale se prépare lors des législatives du mois d’octobre prochain ?
En effet, après maint croc-en-jambe entre les barons opportunistes du clan présidentiel, la liste complète de la nouvelle équipe gouvernementale formulée par le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, fraichement reconduit, a été rendue publique la nuit du dimanche dernier vers 21h sur les antennes de l’ORTM. D’une liste de 32 membres dont 11 femmes, des malheureux sortants, des suppressions et des mutations, on y constate des offres de remerciements. En décryptant cette liste, on découvre l’entrée de huit nouveaux Ministres dont six (6) et des jeunes cadres (trois hommes et trois femmes). Il s’agit de l’ancien Ministre Sambou Wagué qui a été aux commandes du Ministère de l’Énergie et de l’Eau ; l’Honorable Yaya Sangaré au Département des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ; Mohamed Moustapha Sidibé du Département de l’Urbanisme et de l’Habitat ; Mme Kamissa Camara du des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ; Mme Safia Boly de la Reforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique ; Mme Lelenta Hawa Baba Ba des Mines et du Pétrole. On constate également des permutations de certains membres de l’ancien Gouvernement notamment Tiéna Coulibaly en provenance de la Défense et des Anciens Combattants désormais à la tête de la Justice et Garde des Sceaux; Pr Tiémoko Sangaré de l’ADEMA qui quitte les Mines et du Pétrole au profit de la Défense alors qu’Ahmed Boubacar quitte le Département des Transports au profit de Zoumana Mory Coulibaly pour se diriger vers le Département du Développement Industriel.
Les stratèges ne bougent pas
Si cette nouvelle équipe gouvernementale présente l’entrée des jeunes dans le haut circuit de l’Etat comme la tenue de la promesse d’IBK à faire de ce mandat celui de la promotion de la jeunesse, force est de constater qu’il y a des membres de l’ancien Gouvernement qui n’ont fait l’objet d’aucun changement ou de permutation. Il s’agit, entre autres, de Mohamed Ag Erlaf du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ; de Mme Diarra Racky Talla du Département de la Fonction Publique, chargée des Relations avec les Institutions ; de Dr Boubou Cissé de l’Economie et des Finances ; de Mme Kéïta Aïda M’Bo de l’Environnement ; de Hamadoun Konaté de la Solidarité et de l’Action Humanitaire ; du Général de Division Salif Traoré de la Sécurité Intérieure et de la Protection civile ; du Dr Nango Dembélé de l’Agriculture ; de Harouna Modibo Touré de l’Economie Numérique et de la Communication ; d’Amadou Koïta de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne et toujours Porte-parole du Gouvernement.
Des Ministres éjectés
La composition du nouveau Gouvernement SBM 2 a fait des contents et des mécontents. On y dénombre douze partants dont certains du parti présidentiel même. Ce sont notamment Abdoul Karim Konaté dit Empé du Commerce; Cheick Sidiya dit Kalifa Sissoko de l’Urbanisme et de l’Habitat ; Dr Baber Gano des Transports ; Malick Ahousseiny Maïga de l’Energie et de l’Eau ; Abdrahamane Sylla des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ; Tièman Huber Coulibaly des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ; Maouloud Ben Kattra de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ; Mme Traoré Oumou Touré dite Oumou CAFO de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ; Hamidou Younoussa Maïga ; Mme Sangaré Kadidia Coulibaly ; Mohamed Aly Ag Ibrahim ; Mohamed El Moctar qui dirigeait la réconciliation nationale.
Seydou Konaté : LE COMBAT