jeudi 28 mars 2024
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Nouveau Gouvernement : 27 Journalistes maliens donnent leurs avis

Les journalistes maliens sont  partagés entre optimisme et pessimisme avec le réaménagement survenu le jeudi dernier. Cependant, certains veulent voir les ministres à l’œuvre  d’abord  avant d’apporter un quel qu’on que critique. «  La sirène » a tenu à avoir leurs avis.

 

Ibrahim Wattara, IB, Directeur de Publication de Prestige News

Je pense que ce nouveau gouvernement peut être qualifié d’un gouvernement d’union nationale compte tenu de sa composition. Toutes les sensibilités ont été prises en compte. Même si d’autres voix pensent qu’il ne répond pas aux aspirations du peuple

Mohamed Aboubacar Kanouté

Ce réa ménagement du gouvernement est volonté d’IBK de tendre la main au MNLA afin de faire la paix. Consolider les acquis et préparer le terrain pour les échéances électorales à venir. La tâche est immense les attentes de la population aussi.

 

Karim Dramé, Journaliste

Je pense que c’est la gouvernance qui doit changer. Modibo ne peut pas. Ibk non plus. Donc le président doit se cacher derrière un homme fort, a qui il laisse l’essentiel du pouvoir. Sinon n’importe quel citoyen peut être ministre si il a les compétences, seulement il y a des hommes qui en font toujours plus que d’autres. Ceux sont ceux-là qu’il faut dénicher. Mais les postes politiques ne sont pas attribués aux hommes les plus méritants

Siaka Z Traoré, journaliste Radio Kayira

Le remaniement ou réaménagement ne saurait être une mauvaise chose en soi. Le seul problème c’est que trop de réaménagement ou remaniement renvoie le pays à un perpétuel recommencent parce que ce sont de nouvelles nominations dans les cabinets ministériels de nouvelles dépenses pour les nouveaux entrants etc.

Moussa Sey Diallo, alias Macké, communicateur

Personnellement je ne vois pas l’utilité, d’augmenter le nombre des ministères, d’enlever des ministres qu’on venait juste de nommer (Justice) ou encore de mettre des transfuges politiques à des postes symboliques (Jeunesse et construction citoyenne) c’est comme si on récompensait les mauvais comportements, acte qui trouve son paroxysme avec la nomination de Nina Walet, une vraie apologie à l’anti patriotisme. Par ailleurs avec le morcellement de certains ministères, nous voyons la croissance des dépenses d’un budget national très affaibli. Enfin on se demande pourquoi réaménager un gouvernement qui va encore être retouché ou même complètement changé ? Quels sont les défis ? Quelle vision ? Et pourquoi tant de changement de l’exécutif et avec quelle rentabilité pour le pays?

Des questionnements qui exigent des réponses aux maliens, pour au moins les édifier ou les orienter sur les objectifs des gouvernants.

Abdoulaye Niang,  Directeur de Publication La dépêche
Les leçons d’un réaménagement La discrète entrée au gouvernement des groupes armés est le principal acte à retenir du réaménagement ministériel opéré le jeudi dernier. Un évènement ayant provoqué diverses interprétations et des commentaires parfois farfelus. Au-delà des considérations politiciennes, pourtant, ce nouveau gouvernement illustre parfaitement une ferme volonté : celle de donner un coup d’accélérateur au processus de paix et de réconciliation nationale. Les dernières tractations diplomatiques, même si elles n’ont pas révélé leurs secrets laissaient entrevoir une certaine volonté du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, d’aller un peu plus vite. Une démarche favorablement accueillie d’ailleurs par les parties signataires, c’est à dire les groupes armés qui avaient auparavant appelé à la mise en place diligente des autorités intérimaires. Renforcé dans sa dynamique par le conseil de sécurité des Nations Unies qui vient d’accéder à sa pressante requête de renforcement du mandat de la MINUSMA, IBK pouvait être bien à l’aise d’accéder à la demande de ses partenaires au dialogue politique, à savoir la CMA et la plateforme qui avaient commencé à douter de la bonne foi de Bamako quant au respect des engagements. L’entrée au gouvernement de leurs représentants est un signal fort qui doit être perçue non seulement comme une volonté politique d’avancer, mais aussi et surtout comme une preuve de bonne foi. Il est clair qu’on ne peut faire d’omelette sans casser des œufs. Ainsi, le président IBK a choisi le moindre mal en concédant un sacrifice énorme. Mettre en péril sa popularité auprès d’une large partie des plus radicaux de la société malienne et exacerber le sentiment de colère d’une certaine opposition politique. Une opposition qui avait déjà épuisé son fonds de commerce et qui vient d’en avoir sur un plateau d’or. A l’analyse donc, on retient seule chose : c’est qu’en formant un tel gouvernement, le Président Ibrahim Boubacar Kéita n’a cherché à faire plaisir à personne. Il a simplement exprimé sa bonne foi d’aller vers la paix et réaffirmé sa ferme volonté de redonner au Mali l’espoir d’une stabilité politique qui passe par la présence de l’Etat sur toute l’étendue du territoire nationale. Ce n’est donc ni par malice, ni par zèle qu’il a initié une telle action. Le temps compte beaucoup pour lui et pour ce qui concerne les dividendes politiques, si elles ne sont pas immédiates, à long terme, IBK a remporté un jackpot. Pour ceux qui savent qu’en politique, les solutions par raccourcis ne sont pas durables, il est aisé de comprendre que IBK sait bien ce qu’il fait et ce qu’il veut.

Soumaila T Traoré, Directeur de Publication l’œil du Mali

je pense que ce remaniement vient à point nommé puisque le précédent gouvernement n’arrivait pas à bouger. Nous voulons que ce gouvernement qui est d’une large ouverture doive tirer des leçons pour un Mali unifié. C’est par leur compétence qu’ils ont été pris, d’après IBK ; c’est à eux maintenant d’honorer le président pour honorer la volonté du chef de l’Etat. A soulager les maliens dans leur ensemble qui souffrent. Or, nous savons que la crise de 2012 a non seulement effrité le tissu social mais aussi a plongé le pays dans un chaos. Sortir de ce gouffre en un laps de temps n’est pas chose aisée ; Donc le nouveau gouvernement doit prendre réellement conscience de son jeu politique ou social pour se mettre au travai. Aussi créer la confiance entre les gouvernants et les gouvernés est difficile, parce que après les précédents gouvernants ont été éclaboussés par des scandales. A eux maintenant de crée la confiance pour booster le développement social et- culturel du Mali. Bien vrai que certains pensent que c’est un gouvernement de campagne, je pense que le présent gouvernement regorge des hommes et des femmes prêts à aller au charbon POUR SORTIR LE Mali de l’ornière. Je profite pour souhaiter bon vent au présent gouvernement pour une paix durable.

Hamidou Cissé, Directeur de publication du journal Le jour

Je pense que ce n’est pas opportun pour la simple raison qu’on a deux remaniements par ans. Ce qui fait un gouvernement chaque 6mois avec des nouveaux ministres. Le Mali est un pays pauvre, qui connait actuellement une des plus graves crises de son existence, l’argent a disparu aujourd’hui au point qu’on se pose la question sur la capacité financière du trésor public. Le pays a aujourd’hui besoin de stabilité au nord et au sud. Au sud avec les institutions fortes, un gouvernement restreint capable de relever les défis de l’ère et surtout un président de la République fort. Avec 34 ministres, on est en lieu de se poser la question si le pouvoir n’est pas dans les perspectives de l’élection présidentielle de 2018 ; Comment justifier la présence des chefs de parti, Tall, Tiéman Hubert, Tiémogo Sangaré,  Housseini Amiion Guindo qui se retrouvent dans le gouvernement d’union nationale composée en majeure partie des ressortissants du nord.

Ahmadou Maiga, Directeur de Rédaction Le Guido

Je pense que le réaménagement intervenu le jeudi répond à deux soucis. Premièrement, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger qui demande aux partis signataires de participer à la gestion du pays. Deuxièmement ça répond aux soucis sécuritaire dans la mesure où le ministère de la défense qui occupait un rang non confortable pour un pays en guerre. Aujourd’hui, ce département est au deuxième rang protocolaire du gouvernement, c’est donc un message fort pour les autorités qui veulent la mise en œuvre de l’accord au tant, ça met l’accent sur la sécurité.

Au-delà de ça, ça ne sert à rien de repositionner les ministres si le premier n’est pas le véritable patron du gouvernement.  En un mot, il faut qu’il travaille sans aucune interférence du président. C’est à cette seule condition qu’on pourra s’attendre à un résultat,  sinon on a beau avoir  l’accord, les bonnes intentions, cela ne suffira pas pour amener la paix. Il faut qu’on sorte des mises en scène.

Khadiatou Sanogo, journaliste au Prétoire

Un réaménagement, je pense le besoin n’y était pas. On s’est juste limité de scinder les départements ce qui sans nul doute va engendrer des dépenses superficielles en cette période de soudure du pays. Aussi,  je pense les actuels ministres ne sont pas forcements maintenus pour leurs compétences. Et en ce qui concerne l’entrée des militants de Wallet, peut être que c’est le gage de la stabilité.

 

 

Kassim Traoré, Journaliste à la Radio Kledu

Pour moi, le nouveau gouvernement, 3ème version de Van Djan du Méguetan, la montagne n’a même pu accoucher d’une souris. Au total, ils sont 34 contre 32 pour l’équipe sortante ; 8 femmes contre 6 ; 9 entrants et 7 sortants. Le nombre de présidents de partis est désormais de 5 contre 4 dans l’ancienne équipe. Amadou Koïta (PS Yelen Koura) et le professeur Tiémoko Sangaré s’ajoutent au lot. Me Mountaga Tall remplace Choguel K. Maïga au ministère de la Communication. Me Konaté est à la tête du département de la justice pour remplacer Mme Sanogo Aminata Mallé. L’Enseignement supérieur et la Recherche scientifique sont fusionnés et confiés au Pr. Assétou F. Samaké, précédemment ministre de la Recherche scientifique. Les ministres Me Mohamed Aly Bathily, Tiéman H. Coulibaly, Abdoulaye Diop, Abdoulaye I. Maïga, Thierno H. Diallo restent respectivement à leur poste. L’ancien membre de l’opposition et nouveau membre de la majorité, Amadou Koïta (Yelen Koura), obtient le département de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, après l’éclatement du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui reste dirigé par Mahamane Baby. Zahabi perd le ministère de la Réconciliation nationale au profit de Mohamed El Moctar.

La composition d’un gouvernement répond à des critères, une vision, des missions et des résultats à atteindre, mais l’architecture de l’équipe 3 de Van Djan du Méguetan n’a aucune vision, du véritable copier-coller. On a même fait appel à des chevaux fatigués sous ATT comme Tiémoko Sangaré et Mohamed El Moctar. Le changement d’équipe gouvernementale est semestriel au Mali, avec des anciens toujours pour faire du nouveau, l’attente du peuple sera longue et même très longue avec le pilotage à vue

Bintou Dagnoko, Directrice de publication : Défis de femmes

A  mon avis il n’y a eu un grand changement. Des changements de post et quelques nouveaux rentrant avec le même pm.

Donc sur le plan réalisation de projet je ne pense pas s’il va y avoir de changement aussi. Seulement, ce qui est salutaire ici c’est l’augmentation du nombre de femmes. Cela veut dire que les plus hautes autorités commencent à donner l’exemple par rapport au respect de la loi sur le quota.

Aussi il y a des anciens ministres du régime Att qui signe leur retour. On verra bien ce que cela va donner comme résultats

 

LA SIRENE

Djibril Coulibaly

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