jeudi 28 mars 2024
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Mutilations génitales féminines : Le Mali excise 91% de ses filles

Les Mutilations Génitales Féminines constituent une violation des droits humains des filles et des femmes. On estime que plus de 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui à travers le monde l’ont subi. Au Mali, le taux est de 91%, selon l’Enquête Démographique et de Santé. Après la phase de sensibilisation, la société civile compte passer à la vitesse supérieure pour amener l’État à doter le pays d’une loi contre la pratique.

Pour amener le Gouvernement malien à adopter la loi contre l’excision, l’ONG AMSOPT et son partenaire EqualityNow Now ont organisé un atelier d’information et de sensibilisation de deux jours, qui prend fin ce mardi. Le Mali, selon le Chargé de programme de l’ONG AMSOPT, est l’un des rares pays ayant alloué des ressources humaines et financières à la lutte contre la pratique, cependant, les résultats laissent à désirer.

Pendant deux jours, les acteurs vont plancher sur : la stratégie de plaidoyer au Mali ; l’état des lieux des avancées dans les différents pays et faire des propositions pour accélérer le processus d’adoption de la loi contre les mutilations génitales féminines. Car, malgré l’abandon de 1373 villages et hameaux et la déclaration publique de 2673 leaders communautaires et religieux, le taux de l’excision stagne à 91% au Mali. Les facteurs socio culturels et religieux sont mis en avant pour expliquer cet état de fait.

«Ce qui bloque chez nous, c’est qu’il y a une forte pression des pesanteurs socioculturelles et aussi le poids de certains leaders religieux sur le Gouvernement », a dit Ballo de l’AMSOPT.

Cet atelier qui vise à renforcer la législation a eu à réunir les acteurs venus du Mali, du Burkina Faso, du Bénin et de la Gambie et il va permettre aux participants de s’inspirer des expériences de chaque pays pour pouvoir avancer dans la lutte. D’ores et déjà, l’expérience burkinabè qui peut être un atout pour le Mali a été portée à la connaissance des participants. «En décembre, nous avons eu à intervenir dans un procès où il y avait une trentaine de filles excisées. L’exciseuse était pour la troisième fois devant les tribunaux pour les mêmes pratiques. Elle a été condamnée pour une peine au-delà même de ce qui est prévu par les textes. Il faut sensibiliser, mais aussi réprimer. La répression est aussi un point de dissuasion», a dit Zang-Naba Raphaël, de l’ONG la Voix des Femmes.

Au-delà des recours nationaux, la société civile, à travers l’ONG AMSOPT, veut interpeller l’État malien devant le Parlement africain pour qu’il respecte ses engagements.

«Nous allons saisir le Parlement africain pour interpeller le Gouvernement par rapport à tous ses engagements. Au-delà des facteurs socioculturels, l’intérêt supérieur des filles et des femmes est au-dessus de tout», a déclaré un Responsable de l’ONG AMSOPT.

Les organisations de ces trois pays que sont le Mali, le Burkina Faso et le Bénin comptent renforcer entre leurs États la collaboration et les actions juridiques visant à mettre fin à l’excision en Afrique de l’Ouest.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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