vendredi 19 avril 2024
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Municipalités/révolte des Présidents et des assesseurs à Bamako : Les résultats du Bureau de vote du Président IBK «pris en otage»

Pour manifester contre les nouvelles procédures de paiement de leurs perdièms, les Présidents et les Assesseurs des Bureaux de vote du centre ECOLE AB de Sebenikoro (côté marché pour ceux qui connaissent l’endroit) ont pris en otage les résultats des 25 bureaux. Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, étant recensé au quartier de Sebenikoro, a voté dans le Bureau N°1 dudit centre.

 

Les élections communales du 20 novembre 2016 dans le District de Bamako ont enregistré la grogne des présidents et des assesseurs des bureaux de vote. Certains centres ont même échappé à des actes de violences sans précédent. Le problème pécuniaire est à la cause de ladite révolte. Il s’agit, précisément, du report du paiement des perdièms des présidents et assesseurs des bureaux de vote au lendemain des élections au lieu de la fin des opérations.

En effet, comme le stipule la loi électorale en vigueur au Mali, il ne peut y avoir élection sans le président du bureau de vote avec, au moins, trois assesseurs. Ces derniers sont déployés par le département chargé des élections, en l’occurrence le Ministère de l’Administration Territoriale.

A Bamako, ces agents électoraux ont été recrutés parmi les jeunes diplômés sans emploi. A l’intérieur du pays, ils sont presque tous des enseignants de profession.

Naturellement, c’est le Département de l’Administration territoriale qui est chargé de payer les perdièms de ces agents électoraux. Cela, dès après les opérations électorales le même jour. Du moins, si l’on se réfère aux scrutins passés.

Mais, cette année, les procédures de paiement ont changé.

La colère des agents électoraux

C’est dire que les élections locales du 20 novembre 2016 à Bamako ont failli tourner en vinaigre. En effet, cette année l’Etat a décidé de faire le paiement des présidents des bureaux de vote ainsi que leurs assesseurs par les canaux de transfert d’argent. Et ce, au lendemain des opérations électorales.

Mécontents dudit système et sous le stress de la journée électorale, les agents d’élections ont mis en ébullition plusieurs centres de vote du District de Bamako (presque dans toutes les communes) dès après le dépouillement des bulletins. Et, c’est surtout dans les communes III et IV qu’il y a eu de sérieux problèmes. Par exemple, à N’Tomikorobougou (CIII) et à Sebenikoro (CIV), les commis de l’Etat pour assurer la bonne marche des opérations électorales se sont révoltés.

En commune III, à N’Tomikorobougou, les présidents et les assesseurs des bureaux ont carrément bloqué les urnes et, cela, dès après les opérations. Manière de manifester leur ras-le-bol face à la décision ministérielle de différer le paiement de leurs perdièms au lendemain des votes et par canaux de transfert d’argent.

«Nous allons prendre en otage les résultats jusqu’à ce qu’on nous donne nos sous. Nous avons passé toute la journée sans qu’on nous apporte à boire et la plus forte raison à manger. On ne va pas les livrer les urnes », a protesté le président d’un bureau de vote du centre de N’Tomikorobougou. Notre interlocuteur a requis l’anonymat.

Pis, le président et les assesseurs du bureau n°7 dudit centre se sont emparés de leur urne avec laquelle ils sont sortis de la cour de l’école. Cela, avant même de procéder au dépouillement. Mais, il y a eu d’autres protestations du côté des électeurs fortement mobilisés au portail principal pour éviter de fraudes. De forte violence a été évitée.

Les résultats du bureau de vote du Président de la République pris en otage !

Les deux centres de vote de Sebenikoro n’ont pas été épargnés de cette révolution des présidents et assesseurs des bureaux de vote. Malgré que le Président Ibrahim Boubacar Kéïta ait voté dans un de ces deux centres.

En fait, IBK a voté dans l’école AB de Sebenikoro, côté marché, au bureau N°1.

Dans ce centre, les présidents et leurs assesseurs se sont révoltés contre, dans un premier temps, le paiement par transfert d’argent. Car, d’après eux, les frais de transfert seront prélevés sur leurs perdièms.

Face à cette situation, les autorités de la Commune IV ont tenté de jouer à l’apaisement.

De ce fait, il a été décidé de ne plus payer les gens par transfert et de procéder à leur payement dès le lundi, c’est-à-dire, le lendemain, dans la matinée, à la mairie de la Commune IV. Malgré tout, les protestataires n’ont pas décoléré. Et ce n’est que vers les 21 heures passées qu’ils ont livré les urnes. Cela, après des garanties requises.

En tout état de cause, force est de constater qu’en dépit de tout, les bureaux de vote de l’école AB de Sebenikoro où le Président de la République a effectué son devoir civique avaient été pris en otage. C’est dire que la voix d’IBK a été prise en otage.

Selon un haut cadre de l’Etat ayant requit l’anonymat, «les Présidents et assesseurs des bureaux de vote avaient été informés de la procédure de paiement bien avant le jour J de ces élections».

Oumar Diakité : LE COMBAT

COULIBALY

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