Le Mali a été pendant des décennies une terre d’hospitalité, d’humanité et de réconciliation. Il est devenu aujourd’hui le terreau fertile des jihadistes, du terrorisme et de trafic de tous genres mais aussi et surtout une terre de conflits communautaires et identitaires. De 2012 à aujourd’hui, le triste bilan de ces conflits s’élève à des centaines voire des milliers de morts, de déplacés et même de réfugiés. Il ne se passe pas de jour où le peuple malien ne se réveille avec une triste nouvelle. Les Forces Armées Maliennes sont en peloton de tête. Elles sont les plus durement attristées, avec un bilan macabre à couper le souffle. De Kidal à Gao en passant par Tombouctou jusqu’au centre à Mopti et à Ségou, les FAMA ont été le plus éplorées. Elles ont payé le prix fort et continuent de défendre vaillamment la patrie en dépit des moyens dérisoires mis à leur disposition. Alors, gloire aux soldats maliens, la nation vous est reconnaissante. Après les FAMA, ce sont les groupes armés de la CMA et de la Plateforme qui, face à leurs intérêts sordides, rendent aujourd’hui la ville sinistrement triste. Ils s’affrontent quotidiennement pour le contrôle de la ville stratégique de Kidal. Que dire des forces étrangères présentes au Mali ? Elles sont les cibles des jihadistes qui les font subir les plus grandes pertes jamais égalées dans une mission de maintien de la paix de l’ONU. Le triste bilan des forces Onusiennes ne fait que s’alourdir tous les jours. Elles sont quotidiennement victimes d’attaques, d’embuscades ou d’attentats. Quant aux forces françaises Barkhane, elles paient également le prix.
Quand une tristesse en appelle une autre. Alors que le peuple est préoccupé par le sort des militaires enlevés lors de l’attaque de Nampala dont la vidéo circule sur l’internet, il a été réveillé encore ce 21 juillet par une triste nouvelle, celle du début de l’Opération de libération des voies publiques. Mme le gouverneur Ami Kane a été le maître d’ouvrage de cette triste corvée surtout dans un pays où l’emploi est devenu une denrée rare. Comment peut-on démolir les étales, les petites et moyennes entreprises des citoyens sans aucune mesure d’accompagnement, sans dédommage encore moins de recasement ? Ce déguerpissement sans discernement a mis en chômage des milliers de chefs de famille et de jeunes diplômés. Ces victimes qui viendront allonger la longue liste des désœuvrés, seront de potentiels marginaux sociaux.
Selon le célébrissime animateur de Radio, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, la bonne nouvelle se fait tellement rare au Mali qu’on n’est jamais surpris des mauvaises. Les militants de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), eux aussi, se sont très mal réveillés le lundi 08 Août 2016 en apprenant la triste nouvelle de leur défaite face au candidat de l’ADEMA au second tour des élections législatives partielles de Baroueli. Cette victoire pour la moins surprenante au regard du nombre de partis en alliance contre l’URD, a suscité une levée de boucliers chez les militants du parti de la poignée de mains.
Youssouf Sissoko