jeudi 28 mars 2024
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Mot de la semaine : Campagne

La campagne  pour le renouvellement de l’Hémicycle malien, vieux de plus de sept ans pour une norme de cinq ans, a été ouverte le dimanche  8 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Cette élection, au lieu de donner lieu à une fête, à un engouement certain aux électeurs qui sont supposés être avides de voir des nouvelles têtes après sept ans de léthargie, donne, au contraire, une impression d’indifférence, voire de rejet pur et simple de la classe politique.

Qu’est ce qui pourrait bien expliquer ce désintéressement ?  Les électeurs vont-ils encore laisser  passer cette belle  occasion, qui ne s’offre que tous les cinq ans, au lieu de la saisir pour bouter hors de l’hémicycle tous les députés qui n’ont pas été à  hauteur de mission ?

Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite, a-t-on coutume d’entendre. En effet, en  faisant du choix des hommes et des femmes qui doivent parler en son nom, son dernier souci, le peuple se rend coupable de complicité passive et assumera la lourde responsabilité de tout ce qui lui arrivera. Donc, l’indifférence à cette élection censée permettre au Mali de renouveler son Assemblée Nationale ne se justifie guère. En attendant la tempête électorale, cette première semaine de campagne n’a pas donné,  pour l’instant,  l’impression que les électeurs ont tiré toutes les conséquences de sept ans de gestion calamiteuse du pays et cela dans tous les domaines. La  mobilisation devrait être le cheval de bataille des électeurs, dès le début de la campagne, pour non seulement retirer les cartes d’électeurs biométriques, mais aussi et surtout, dénicher et de voter les hommes et les femmes qui seront à même de défendre leurs intérêts.  Mais au lieu de cela, nous assistons  à  des injures et des  attaques virales sur les réseaux sociaux.

Le jour où le peuple saura que le pouvoir lui appartient et que sa carte d’électeur est la meilleure arme pour construire un pays, il se mobilisera pour prendre son destin en mains.

Aujourd’hui plus qu’hier, les électeurs ont le choix entre croiser les bras en restant  indifférent à cette importante élection qu’est celle des députés ou prendre deux mille francs, voire cinq mille pour voter des candidats corrompus et n’avoir que les deux yeux pour pleurer pendant cinq an. Ou bien se mobiliser  fortement pour barrer la route à toutes les listes qui ne répondent pas aux aspirations légitimes du peuple. La jeunesse malienne, elle qui paie toujours un lourd tribut dans la mauvaise gestion des affaires  du pays, a une occasion idoine pour sanctionner les députés qui n’ont pas su  défendre ses intérêts, et permettre à des hommes et des femmes patriotes et engagés de venir à l’hémicycle.

A la question de savoir pourquoi une telle indifférence de l’écrasante majorité du peuple à cette élection, la réponse serait double. Premièrement, ce sont les alliances sur le terrain qui posent d’énormes ambiguïtés. Celles-ci sont considérées comme contre nature par certains donc ne sachant pas à quel saint se vouer, les électeurs feront le choix de l’abstention. Deuxièmement, l’inculture politique du peuple, qui pense à tort que la politique est l’affaire des hommes et de femmes peu scrupuleux, de moralité douteuse et au patriotisme étriqué.

Le jour où le peuple  comprendra que la politique est une belle matière car elle permet la gestion des affaires de la cité, il se mobilisera.

Youssouf Sissoko

Djibril Coulibaly

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