mardi 23 avril 2024
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Mot de la semaine : Arrestations

 

Un autre gros poisson est tombé dans les mailles du filet de la Justice le mardi 22 octobre 2019. Le puissant Maire du District de Bamako, Adama Sangaré et trois complices ont rejoint à la Maison  centrale d’arrêt  de Bamako, le puissant Président de l’Assemblée Permanente des  Chambres d’Agriculture du Mali, APCAM M. Bakary Togola. Décidemment, le lot des prisonniers V.I.P au Mali ne fait que grossir. Il grossira davantage car des noms des hautes personnalités circulent déjà et les jours, voire les semaines à venir, verront d’autres grosses pointures rejoindre les deux repris de justice  que sont le Maire du District, Adama Sangaré et le Président de l’APCAM Bakary Togola.

Que reproche-t-on réellement à Adama Sangaré ? Selon l’acte d’accusation, il est reproché au Maire du District des cas de malversations financières dans l’exécution du marché de l’éclairage de la capitale pendant des festivités du cinquantenaire de l’indépendance du Mali en 2010. Selon les investigations de la justice, les 500 millions débloqués pour la réalisation du projet ont pris d’autres directions. C’est pourquoi la mairie du District assurant la maitrise  d’ouvrage du projet semble être le présumé coupable de malversations. Et du coup, le Maire du District répondant au nom de la structure incriminée est aux arrêts et pourra s’expliquer sur l’utilisation  faite de ce montant.  Ce qui est à craindre dans le cas du Maire du District, c’est à coup sûr le dépôt d’autres plaintes, comme celles relatives à des malversations foncières. Pour rappel, son premier séjour en prison était dû à des cas de malversations foncières. S’il a recouvré la liberté après  une gestion  politique de cette affaire, celle pour laquelle il est retourné au gnouf ne connaitra pas le même dénouement et il est fort à parier que tous  les anciens dossiers concernant les malversations foncières comme financières  d’Adama Sangaré  referont surface. D’autres plaintes seront introduites ce qui réduiront toutes les chances de libération, ne serait-ce que provisoire, du Maire du District de Bamako.

A qui le prochain le tour ? La question mérite d’être posée quand on sait que d’autres personnalités ont été entendues par le Procureur du Pôle économique et Financier et les jours de liberté de ces autres délinquants financiers semblent compter. Des noms, pas des moindres, circulent dans les rouages de la justice parmi lesquels deux anciens ministres et un ex Premier Ministre. Vont-ils eux aussi rejoindre  Bakary Togola et Adama Sangaré à la Maison Centrale d’Arrêt, la MACA ? Le temps nous permettra de le savoir. D’ores et déjà, par ces arrestations et d’autres dans les jours à venir, les plus sceptiques n’ont-ils pas désormais suffisamment d’arguments et de preuves  pour être optimistes ? Ces incarcérations doivent  attester de la détermination du Ministre de la Justice Garde des sceaux, Me Malick  Coulibaly et du Procureur Mamadou Kassogué à aller dénicher tous les malfrats financiers de la République et doivent dissiper les préjugés fallacieux tendant à faire des juges en charge de la lutte contre la corruption, des revanchards, des militants des partis d’opposition ou d’avoir fait de  la justice sélective. Les détracteurs de Malick doivent comprendre qu’il a une inébranlable volonté de mener une lutte implacable contre la corruption.

En somme, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, c’est  au Président de la République, IBK que revient  le mérite de faire mieux que tous ses prédécesseurs dans la lutte contre la corruption, tant en termes d’indépendance de la justice qu’en la non protection des malfrats financiers qui ont voulu chercher refuge auprès de lui. Ne faudrait-il pas soutenir  IBK dans ce combat ?

Youssouf Sissoko INFO SEPT 

Djibril Coulibaly

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