vendredi 29 mars 2024
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MOHAMED CHERIF HAIDARA, PRESIDENT DU CSDM : « Nos dirigeants manquent de courage pour affronter le problème »

Lors de la rencontre de l’Association malienne des expulsés (AME) avec les organisations de la société et les représentants du gouvernement sur la situation des expulsés, nous avons interrogé le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Dans l’entretien qui suit, Mohamed Chérif Haidara parle du rôle de la société civile et du gouvernement dans la gestion et la prise en charge des expulsés.

Que peut-on retenir de cette rencontre ?
C’est une très belle rencontre, c’est un espace d’échanges pour identifier les différentes difficultés auxquelles nous sommes confrontés, par ce que, nous constatons que nos dirigeants manquent de courage pour affronter le problème. Aussi nous avons un ministère qui n’a même pas envoyé quelqu’un à cette rencontre aussi importante, cela prouve à suffisance qu’il accorde peu d’intérêt aux problèmes des expulsés du Mali. Nous disons que ce ministère doit changer de nom, au lieu d’être le ministère des Maliens de l’extérieur, il doit être le ministère de la Migration et de l’Immigration. Nous pensons également que l’AME doit être doté d’un budget conséquent pour lui permettre de gérer les immigrés une fois de retour. Il ne suffit pas simplement de les envoyer à l’OIM qui est une organisation des Nations Unies qui a son budget. Donc, on comprend que les Européens n’ont plus confiance en nos dirigeants pour leur donner le budget de 2 milliards 400 millions qu’ils peuvent partager ou même une ligne pour les 80 millions d’euros alloués au Mali pour différents projets. Il fallait donc une ligne budgétaire qui permet à l’AME de recevoir et d’orienter, et rien qu’une prise en charge psychologique pour les immigrés de retour. Donc nous sommes venus ce matin pour apporter notre contribution et éclairer les différents participants et à travers vous les médias, l’opinion nationale et internationale que le mécanisme de gestion et de financement actuel ne correspond pas au besoin et les résultats se font sentir tous les jours, parce que ceux qui reviennent n’ont pas de travail et aussi ils sont forcés de retourner par ce qu’ils n’ont pas le choix. Je le disais l’autre jour, sur un média, que même si on électrifiait la mer, on va partir parce qu’on n’a pas de choix.
On a l’impression que les organisations de la société civile et l’Etat s’accusent, où se situe le problème ?
Nous n’accusons pas, nous faisons un constat cohérent, ce constat est que l’AME n’a pas de budget pour s’occuper des immigrés de retour, le peu d’argent que AME reçoit, il reçoit de certaines ambassades de l’Union européenne, donc nous disons que le ministère a un budget et il y a un budget d’urgence de retour qui doit prendre en charge des gens qui reviennent, donc tout ce que nous disons aujourd’hui, est que le gouvernement malien à travers le ministère ait un intérêt pour l’AME, parce que quand tu entends immigré de retour, expulsé ou non expulsé, l’AME devrait être à mesure de les aider, de les orienter et également participer à l’élaboration d’un projet et les installer dans les régions d’origines qui leur permettra de reprendre une vie normale et que les gens aient le choix de rester ou de repartir, ce qui est notre souhait et qu’une bonne organisation du gouvernement pourrait faciliter tout ça.
Donc pour vous l’AME n’a pas les moyens qu’il faut ?
L’AME n’a pas de moyens, c’est grâce à certaines ambassades de l’Union européenne et certains organismes volontaires qu’elle parvient à faire ce qu’elle peut et cela n’est du tout suffisant. Il y a une maison des Maliens de l’extérieur qui doit être inaugurée dans quelques jours et nous avons appris que le ministre voudrait attribuer ça au Haut Conseil, ce n’est pas normal, c’est à l’AME et aux autres organisations des Maliens de l’extérieur qu’il faut attribuer cette maison.
Amadou Kodio LA LETTRE DU MALI

Djibril Coulibaly

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