jeudi 18 avril 2024
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Moctar Ouane nommé Premier ministre de la transition : quand le temps donne raison au porte-parole du M5-RFP, Choguel K. Maïga !

Qui aurait cru qu’après les dribles pour la désignation du Président de la transition, le M5-RFP et l’Imam Mahmoud Dicko seront une dernière fois floués pour la nomination du Premier ministre ? Et pourtant, les soldatesques du CNSP avaient demandé les Curriculum Vitae aux leaders de la contestation.

L’homme bien averti voit les choses de loin. Et cet homme, c’est Choguel Lokala Maïga, porte-parole du M5-RFP qui s’est opposé à l’envoi des CV, aux militaires. Cependant, la dictature du nombre l’avait trop grillé dans un mouvement où chacun prêchait finalement pour sa Chapelle.

Faut-il le souligné peut-être, le Président du MPR, ancien ministre Choguel Maïga dirige depuis plusieurs mois le M5-RFP, ce regroupement hétéroclite avait provoqué la chute du président IBK. Le vendredi dernier, cet homme a présidé une réunion du comité stratégique du M5-RFP. Au menu des discussions : la demande adressée au M5-RFP par la junte militaire (CNSP) pour que le regroupement lui envoie les CV de ses cadres pour briguer le poste de Premier ministre de la Transition. Une demande à laquelle Choguel avait conseillé au M5-RFP de n’envoyer aucun CV au CNSP. Le porte-parole motive sa position par la crainte de voir le futur Premier ministre jouer un rôle de marionnette de la junte. « Depuis le coup d’État du 18 août, explique-t-il, le CNSP n’accorde aucune importance au M5 qui, pourtant, devrait être son partenaire naturel. La charte de la transition dont se prévaut le CNSP  n’a jamais été approuvée par le M5. En outre, le CNSP n’a jamais voulu adopter avec le M5 la moindre feuille de route commune. Le M5 n’a même pas été invité à l’investiture du Président et du vice-président de la transition. C’est dire que le futur Premier ministre, s’il est issu du M5-RFP, sera appelé à exécuter sans murmure ce que lui dictera le CNSP. Moi, je me suis battu contre le régime IBK pour obtenir le changement. Pas pour  jouer les pantins. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi il faudrait adresser nos CV à la junte après qu’un président de transition a déjà été investi! »

Ces propos de Choguel n’avaient pas eu un écho favorable auprès de ses camarades de lutte qui ont pensé le contraire. Selon, une indiscrétion, les membres du comité stratégique ont envoyé une dizaine de CV au CNSP. Minoritaire et impuissant, Choguel ne pouvait prendre témoin qu’à l’histoire.  « Je demande que devant l’histoire, on me donne acte de ce que j’ai été mis en minorité. Mais je refuse, moi, d’envoyer mon CV », a-t-il dignement fait comprendre ses amis du M5-RFP.

Quarante-huit heures après, le constat est sans appel. La junte tient son Premier ministre, Moctar Ouane. Le M5-RFP encore dans les calculs sur les départements ministériels. Sauf qu’au départ, la junte n’a jamais fait la volonté de qui que ce soit. Ils ont leur agenda propre auquel personne ne peut dérouter. Et comme le dit-on souvent, la petite honte vaut mieux que la grande. Le M5-RFP aurait mieux fait de ne pas envoyer les CV que le peuple comprendra mieux la volonté manifeste des militaires. Et l’histoire donne aujourd’hui raison à Choguel, l’homme bien avisé.  Seuls, les myopes refusent de comprendre la démarche du CNSP. Il est très limpide qu’après avoir driblé les maliens lors des concertations, driblé le M5-RFP et l’Imam Dicko lors du choix du président de transition, qu’on laisse les militaires continuer unilatéralement que de vouloir les rappeler à l’ordre. Le CNSP n’a peur que de la CEDEAO qui peut, par les sanctions faire soulever le peuple contre eux.

De violation en violation flagrante, la catastrophe qui se profile à l’horizon est bien sûr le futur Président qui sera élu après 18 mois. Il n’est pas exclu d’assister impuissamment à un holdup électoral manigancé pas ces hommes qui n’écoutent presque personnes sauf leur propre conscience. Le cycle des mauvaises élections n’est pas exclu à voir de près la démarche du CNSP.  Que les maliens ne soient pas surpris de voir le Président Bah N’Daw démissionné parce que ce dernier a été forcé par les militaires d’opérer certains choix contre son bon vouloir. En tous cas, le CNSP doit éviter les erreurs de leurs seules volontés. Car le même peuple qui a fait partir le Général Moussa Traoré, est le même qui a fait partir ATT et IBK. Demain, c’est le tour de qui ? Nul ne sait !

Bourama Kéïta     

 

Djibril Coulibaly

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