Les membres du réseau Afrique-Europe-Interact qui sont, en majorité, des activistes de base, venus du Mali, du Togo, de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Hollande se sont réuni, le samedi dernier, sur le terrain de Djélibougou. Et ce fut une mobilisation populaire totale contre toutes les formes de laissez-passer d’expulsions ; les conditionnalités migratoires de l’aide au Développement et, enfin, contre les clauses de réadmission voulues dans les conventions et Accords de Coopération entre l’Union Européenne et l’Afrique. Pour l’occasion, les deux expulsés maliens d’Allemagne notamment, les sieurs Amadou Bah et Mahamadou Dramé ont fait le témoignage de leurs mésaventures.
Sur le plan politique, Afrique-Europe-Interact poursuit deux buts indissociables. Il s’agit, d’un côté, de dénoncer publiquement la politique de migration de l’Union Européenne et, de l’autre, d’attirer l’attention des opinions nationales et internationale sur les causes structurelles de l’exil et de la migration et par là même sur la revendication d’un développement équitable et librement choisi. Car, le Droit à la liberté de circulation et d’installation universelle ne représente qu’un côté de la médaille. Le Droit de rester, c’est-à-dire celui d’avoir la possibilité de mener une vie digne, dans des conditions sûres et librement choisies, chez soi, dans son pays d’origine, n’est pas moins important. C’est dans la poursuite de ces objectifs que la branche malienne du Réseau Afrique-Europe-Interact a organisé, le samedi 21 janvier 2017, à la place du marché de Djélibougou, en Commune I du District de Bamako, cette Assemblée Générale.
A cette occasion, Amadou Ba et Mahamadou Dramé, deux Maliens, qui vivaient en Allemagne depuis plusieurs années et qui venaient d’être injustement expulsés, ont fait des témoignages révoltants des atrocités qu’ils ont été victimes lors de leur expulsion manu militari. Avant d’être expulsés, ils ont non seulement fait chacun trois mois de prison ferme ; mais aussi, ils ont été torturés.
Ainsi, dans son témoignage, Amadou BA a laissé entendre qu’il vit en Allemagne depuis 13 ans avec un casier judiciaire vierge. «Le 8 septembre2016, j’ai voulu renouveler mon visa en m’adressant au service allemand compétent. Il m’a été demandé de m’adresser à l’Ambassade du Mali. Le 22 septembre 2016, je me suis présenté au Bureau des visas et c’est en ce moment que j’ai été arrêté par la police qui m’a exhibé un laissez-passer signé par notre Ambassadeur. L’Ambassadeur m’a causé réellement du tort», a-t-il témoigné.
Par la suite, Il fut incarcéré dans un camp de rétention avant de regagner Bamako avec un autre expulsé du nom de Mahamadou Dramé.
Il est temps, enfin, que ces genres de violation des Droits des Expatriés africains cessent. Face à cette situation injuste et inadmissible, le Réseau Inter-acte s’est engagé résolument à mener son combat jusqu’au bout.
Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT