vendredi 19 avril 2024
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MÉDIATION DU TOGO DANS L’AFFAIRE DES 49 SOLDATS IVOIRIENS: Que cache la sollicitation de Bamako ?

 

Après le tumulte autour de l’affaire des 49 soldats ivoiriens débarqués à l’Aéroport de Bamako Senou sans ordre de mission, un début de décrispation se dessine.  Les autorités de la transition ont sollicité une médiation du Togo pour un dénouement heureux entre les deux pays frères et amis partageant l’histoire commune. Une démarche salutaire, mais que certains observateurs peinent à comprendre. Pourquoi une médiation ?

Au lendemain de l’annonce faite par les autorités de la transition sur un contingent de 49 militaires ivoiriens débarqués au Mali sans ordre de mission, la Côte d’Ivoire avait demandé la libération « sans délai » de ses 49 militaires arrêtés « injustement » le 10 juillet à l’Aéroport de Bamako, et accusés par les autorités maliennes d’être des « mercenaires » cherchant à déstabiliser le pays. Selon Abidjan, la présence de ses soldats dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la mission des Nations unies au Mali (MINUSMA) était « bien connue des autorités maliennes ».

Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta qui s’est dit ouvert au dialogue et disposé à œuvrer à un dénouement heureux de cette situation, y compris par voie diplomatique, dans le strict respect de la souveraineté du Mali, est prêt pour une médiation menée par le Togo. Dans un communiqué conjoint, Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne et Robert Dussey, son homologue togolais, reçu en audience à Bamako par Assimi Goïta, la question sera résolue par voie diplomatique.

Aujourd’hui, les esprits se sont calmés et la solution par voie de sagesse commence à se tracer. Une médiation a été sollicitée et sera menée par le président togolais qui a répondu favorablement à la demande de Bamako. « À cet égard, le président de la transition a souhaité que le Togo mène une mission de bons offices entre les parties concernées. Le ministre Dussey a réaffirmé la disponibilité du président Faure Essozimna Gnassingbe qui a déjà donné son accord pour poursuivre son appui à la transition et aider à la résolution de cette situation », poursuit le communiqué.

“Je confirme que le président Faure Essozimna GNASSINGBE a accepté la proposition faite par les autorités maliennes de conduire la facilitation entre le Mali et la Côte d’Ivoire en vue de la libération des 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako’’, a tweeté le chef de la diplomatie togolaise, Robert Dusseh.

Si la démarche souhaitée par les autorités de la transition reste courageuse et salutaire au regard des relations fraternelles et historiques malheureusement tendues durant cette période de transition. Beaucoup sont les observateurs du monde des relations qui s’interrogent sur le choix de Lomé. Pour certains,au lieu de demander une facilitation dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens, les autorités maliennes devraient plutôt les libérer simplement.

Sans conteste, l’axe Lomé-Bamako est la plus renforcé et même animé durant cette transition. Au-delà de cette franche coopération entre ces deux pays (Mali et Togo) qui a milité en faveur du choix de Faure comme ce fut récemment contre la CEDEAO et les autres partenaires du Mali après les sanctions du 9 janvier 2022, le président togolais, également, proche du président ivoirien, Alassane Ouattara.

Ce choix vise en réalité à décrisper cette tension sans cesse croissante entre les deux pays dont les liens sont historiques. D’autres observateurs pensent que Bamako veut régler l’affaire de l’appel téléphonique entre le président Ouattara et l’ancien Premier ministre malien, Boubou Cissé, futé au lendemain des sanctions prises par la CEDEAO contre le Mali.

Le président du Togo avait déjà accepté d’être le médiateur entre le Mali, les acteurs régionaux et l’ensemble de la Communauté internationale alors que le Mali était sous pression pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Bourama KEÏTA LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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