jeudi 28 mars 2024
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Lutte contre la mutilation génitale féminine au Mali : Le taux reste intact avec 91% de prévalence

Le Mali a célébré hier la Journée internationale de la lutte contre la mutilation génitale féminine. Le thème national  s’intitule: «Consolider l’engagement politique pour mettre fin aux violences basées sur le genre en vue de l’atteinte des objectifs du développement durable 2030 à travers l’accélération de l’abandon des MGF». La journée a été marquée par la condamnation de la pratique par les organisations féminines et surtout par le Programme national de lutte contre l’excision (PNLE). Le taux de prévalence de cette pratique au Mali est de 91% chez les femmes âgées de 15 à 49 ans et chez les jeunes filles, de 0 à 14 ans, le taux est de 69%. Un taux qui reste, en réalité, inchangé malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation selon la Directrice du PNLE. 

L’excision jugée comme une violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des atteintes aux Droits fondamentaux  de la femme les plus fréquentes dans le monde et particulièrement au Mali. Bien que cette pratique met en péril la santé, la dignité, entre autres, des victimes, la lutte pour son éradication, reste toujours d’actualité au plan mondial. 

Le Mali figure en tête de ceux qui pratiquent les mutilations génitales et, selon les organisations féminines de la place, les campagnes de sensibilisation pour l’abandon de cette pratique ne semblent pas faire l’unanimité.  « Près de 70 villages ont abandonné la pratique ; mais le phénomène persiste  toujours », a déclaré  Mme Guindo Yacine Gakou, Directrice Générale du Programme national de lutte contre l’excision. 

Le taux de prévalence de l’excision au Mali pour l’année 2018 est de 91% chez les femmes de 15 à 49 ans et de 69% chez les filles de 0 à 14 ans. Les statistiques révèlent que 200 millions de filles et de jeunes femmes dans le monde ont été victimes de l’excision. La pratique se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre de victimes à 91,1 millions de femmes et de filles de plus de 9 ans. Des femmes et filles qui vivent actuellement dans les conséquences de ces mutilations génitales. Il ressort également que, toujours en Afrique, on estime que 3 millions de filles risquent tous les ans de subir des pratiques traditionnelles néfastes. Si les tendances actuelles se poursuivent, 86 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans risquent, elles aussi, de subir des mutilations génitales d’ici à 2030. 

Selon les partenaires techniques et financiers de l’État malien, pour que ce pays puisse convaincre  de son engagement dans la lutte contre l’excision, il serait important de penser à la mise en œuvre d’une loi spéciale contre la pratique. «Nous avons des victimes ; mais les auteurs de ces crimes ne sont pas poursuivis parce que la loi n’a pas encore pris l’envergure qu’elle devrait prendre », déplore Josiane Yaguibou, Mme le Chef de file des partenaires techniques et financiers au Mali. Selon elle, le Gouvernement malien doit faire en sorte qu’une loi puisse être mise en place et que tous les mécanismes qui accompagneront cette loi doivent être également pris en compte pour que les auteurs puissent être poursuivis et la pratique prenne fin.

Adama A. Haïdara : LE COMBAT

Rédaction

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