jeudi 28 mars 2024
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Lutte contre la corruption et la délinquance financière:  Et si IBK se présentait lui-même devant le Procureur en charge du Pôle économique pour faire avancer les enquêtes ?

 Nous rêvons ? Non, nous indiquons plutôt le moyen le plus rapide pour nettoyer les écuries d’Augias, tant c’est IBK qui apparaît sous les traits d’Hercule condamné à cette tâche. 

Il ne s’agit, donc, point de passer un Accord à la « gentlemen’s agreements » avec le Peuple malien ou avec la Justice malienne. Bien, au contraire, il s’agit d’une exigence de justice, un devoir de sacrifice pour le salut du pays et de la nation dont les racines sont ancrées dans les socles de glorieux vieux empires qui ont rayonné de mille feux en Afrique.
Pays d’honneur, le Mali le fut et le demeura. Pour ne remonter qu’aux huit petites années qu’a duré la première République (1960-1968), les titres de gloire ne manquent pas. Le Président Modibo Kéïta, pour compléter les frais nécessaires au voyage de sa mère pour le Hajj (pèlerinage aux lieux saints de l’Islam en Arabie), a recouru à l’endettement auprès d’un tiers. Tout Chef de l’État qu’il était, il s’est interdit de puiser dans les fonds de souveraineté, ce qui lui était absolument licite et autorisé. Il avait un si grand respect pour les deniers publics qui confinait à la peur d’utiliser indûment un seul franc du Peuple!

Avec ses camarades, il avait fondé la compagnie aérienne nationale Air Mali et l’avait dotée d’une vingtaine d’aéronefs à bord desquels il aimait voyager avec une réelle fierté patriotique, on s’en doute. Les pilotes d’Air Mali étaient même  des auréoles en Afrique en ces premières années des Indépendances africaines. Conscient qu’un État souverain ne peut être sans une armée forte, notre père d’Indépendance nationale Modibo Kéïta a bâti une armée patriotique dotée de tous les moyens indispensables à l’accomplissement de sa mission de défense du Mali et des Maliens.
Autre temps, autre patriotisme. Aujourd’hui, le destin du même pays est pris en otage par une certaine gouvernance dont le gouvernail est tenu par un autre Kéïta. Jamais, depuis que le Mali est devenu indépendant, la corruption politique, économique, financière et religieuse n’a été aussi flagrante, exaspérante et asphyxiante que de 2013 à nos jours. Jamais, l’État  malien n’a été confronté à autant de menaces existentielles aussi  réelles que ces six dernières. On peut épiloguer dessus des heures durant, les éléments de preuves ne manqueront pas. Celui qui a promis de redresser tout ce qui est tordu avec le slogan « Le Mali d’abord » est devenu celui sous qui le plus de dynamites ont été posées dans le corps du Mali.

La République du Mali n’a pas de compagnie aérienne, mais le Président IBK s’offre un avion présidentiel dont le coût d’acquisition demeure inconnu, signe évident de surfacturation qui ne peut être avoué parce que simplement inavouable. Autant il n’existe pas de compagnies aériennes nationales, manque auquel tous les autres ont comblé, Macky Sall, près de nous, pour ne citer qu’un Président, autant les infrastructures routières et hospitalières sont dégradées et devenues quasi inopérantes.  Et ce n’est là qu’un moindre mal.
Quand IBK arrive aux affaires, l’Armée malienne réclamait à être  mise en situation de performances, ce qu’il avait d’ailleurs promis à l’institution militaire. Que non! Il laisse que l’Armée soit interdite de Kidal. Deux ans après, il fait concevoir une loi dite d’Orientation et de Programmation militaire s’étalant sur cinq ans, mais qui se révélera être un gigantesque bonneteau, une vraie mare pour canards maraudeurs.

Le déficit financier pour le Trésor public se chiffre à près de 1500 milliards de nos francs.

Quand au bilan macabre humain, à la fois pour les militaires que les populations civiles innocentes, il est tout simplement exorbitant, inadmissible.
Or, IBK a reconnu que nous sommes en guerre. Il a lâché publiquement que les fonds de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire n’ont pas été utilisés à des fins pour lesquels ils sont sortis des caisses de l’État. Pouvait-il dire autrement dès lors que les avions achetés sont tous cloués au sol et que tous les autres équipements acquis dans la même mouvance  pour l’Armée nationale se sont avérés être des épaves ?

Soixante-douze heures après avoir envoyé au frais le gentleman-farmer Bakary Togola, devenu la conscience noire de la République, le Procureur en charge du Pôle Économique a fait diffuser, à l’attention de l’opinion nationale et internationale, un appel à témoins afin que tous ceux qui détiendraient des informations concernant l’affaire des « avions cloués au sol » viennent se manifester à son Bureau, au besoin sous anonymat, pour la lutte contre la corruption et pour la justice. Sur ce sujet précis, il existe déjà un document fort détaillé établi par un connaisseur : la lettre datée du 26 août 2019 que l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition et non moins ancien ministre de l’Économie et des Finances, et aussi ancien Président de la Commission de l’UEMOA, a adressée au Président de l’Assemblée Nationale pour qu’enquêtes soient diligentées. Cette correspondance fourmille de détails précis sur l’affaire des « avions cloués au sol » et elle n’a nullement besoin d’une dénonciation anonyme pour être prise en compte. Qu’à cela ne tienne, Ibrahim Boubacar Kéïta, Président de la République, Chef de l’État, Garant de la Constitution et de l’Intégrité territoriale, Chef Suprême des Armées, Président du Haut Conseil de la Magistrature, clé de voûte de nos Institutions républicaines, est déjà passé publiquement aux aveux, les vidéos et autres enregistrements existent. Mais l’on comprend bien les limites que les effets pervers de la loi imposent au Procureur Mamoudou Kassogué et à son équipe. Il l’a dit d’ailleurs haut et fort lors de sa conférence de presse : «Nul n’est au-dessus de la loi, et ce principe sera appliqué pleinement. La loi, certes, nous limite aujourd’hui, mais nous allons nous battre pour que cette limite soit levée parce qu’il y a certaines personnes qui, par les effets de la loi, échappent à notre juridiction… ». Lesdits effets pervers de la loi, c’est, nul ne l’ignore, l’immunité liée à la fonction du Président de la République ou à la fonction de Député. Si nul n’ignore la loi, nul n’ignore non plus que l’appel à témoins diffusé par le Procureur Kassogué concernant l’affaire des « avions cloués au sol » s’adresse au premier chef à IBK et à son fils Karim Kéïta, Président de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale. Si le dernier dit ne pas savoir « si on a été floué », le père est plus affirmatif quant à la supercherie dont le Mali est victime.  Et, d’ailleurs, un ancien Ministre de la Défense dit que tout a été fait avec son aval.

On voit, donc, bien IBK venir d’un pas allègre au Bureau du Procureur Mamoudou Kassogué qui le laissera partir ou le retiendra, selon des éléments probants pour la décision qu’il prendra. Question d’honnêteté républicaine. Nul n’est au-dessus de la loi! Combien de fois IBK a-t-il scandé cette vérité inoxydable ? Il reste à prouver en quel respect il a l’État et la justice.  Après tout, le Président Uru Kenyatta a accepté de se présenter devant la CPI. Une vraie source d’inspiration.

Bogodana Isidore Théra

COULIBALY

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