samedi 23 novembre 2024
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Loi sur le quota : «Le Président doit donner le bon exemple»

Pour une pleine participation des femmes aux instances de prise de décisions, l’État malien a adopté en 2015 une loi dite de quota. Elle implique que 30% des postes électifs et nominatifs reviennent aux femmes. Si cette loi avait été jugée comme une avancée, il faut dire que sa mise en œuvre laisse à désirer.

Les nombreux plaidoyers et luttes des femmes maliennes ont abouti à l’adoption, le 18 décembre 2015, à l’adoption d’une loi dite de quota. Cette loi, en son article premier, stipule : « A l’ occasion des nominations dans les institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieur à 30% ». Si le caractère impersonnel de la loi fait que les femmes ne sont pas nommément citées, l’on sait que cette loi les concerne en premier chef tant elles sont en marge quand il s’agit d’occuper des instances de prises de décisions. Cette loi en son temps a été saluée et considérée comme une avancée notable. Mais, depuis trois ans, sa mise en œuvre laisse à désirer au point de faire dire à la Présidente de l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF), Mme Diawara Bintou Coulibaly, que les lois sont faites pour être respectées. «Nous constatons que les instances de prises de décisions mises en place actuellement ne tiennent pas compte des 30%. Même dans le Gouvernement actuel, cela n’est pas respecté. Le Président se devait de le respecter pour donner le bon exemple. Nous pensons que cette avancée se concrétise avec sa mise en œuvre. Il ne suffit pas d’adopter une loi, il faudrait l’appliquer », a-t-elle déclaré.

Au-delà de cette loi, le Mali a ratifié des conventions internationales visant à améliorer la représentativité des femmes dans les postes clés. C’est le cas de la Résolution 13-25 des Nations-Unies. Hier, 8 Mars, était une occasion pour les femmes de revendiquer le respect strict de ces obligations. «La Résolution 13-25 a été adoptée par le Mali et ça parle de la participation des femmes aux instances de prise de décisions. Avec la loi sur le quota, je pense qu’on doit tenir compte de ça. Nous faisons des plaidoyers pour que cela soit traduit en réalité », dit Diawara Bintou Coulibaly, Présidente de l’APDF. Ce faible taux de représentativité est aussi une réalité au niveau des instances de mise en œuvre de l’accord de paix issu du processus d’Alger. Récemment, les femmes leaders du Mali ont tenu une conférence de presse en marge d’une réunion du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) pour demander leur implication même en tant que simples observatrices. S’il est vrai que ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut lors des conflits, qu’elles sont les plus nombreuses de la population, il est dès lors inadmissible qu’elles ne soient pas présentes au cœur du processus de recherche de la paix. Et dire que le thème de cette année fait référence à la femme en tant que médiatrice.

Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT

Rédaction

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