Hier, mardi 31 janvier 2017, à la Maison de la presse, le parti Union pour la République et la Démocratie (URD) a présenté ses vœux du nouvel an à l’ensemble de la presse publique et privée du Mali. C’était sous la présidence de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition, accompagné des cadres du parti et plusieurs autres personnalités de l’opposition Républicaine. Trois temps ont marqué cette cérémonie. A savoir : l’allocution préliminaire suivi d’une présentation d’un film documentaire retraçant la situation catastrophique du pays et, enfin, la réponse d’une série de questions des journalistes.
A cette occasion, le Chef de file de l’opposition malienne a rappelé qu’il y a eu 74 journalistes tués en 2016 contre 110 décès en 2015 et 348 journalistes emprisonnés. Il accuse l’ORTM d’avoir censuré ses propos et a déploré le fait que l’aide à la presse qui était de 200 millions depuis 1996 est revue en baisse à 100 millions par le Régime d’IBK. Sur tous ces points de faiblesse du Régime en place, le Président de l’URD rassure d’avance que dès qu’eux ils seront aux affaires tout sera discuté avec la presse.
Après avoir formulé ses condoléances à l’adresse des familles des victimes, il a insisté que la liberté d’expression, chèrement acquise dans les années 1990, doit être préservée vaille que vaille.
Au plan national, il alerte que les menaces proférées contre le journaliste Adama Dramé du SPHINX, révélées par le Président de la Maison de la presse, sont à prendre au sérieux ; et que cette affaire l’inquiète aussi.
«Il nous faut une presse de qualité. Le fait de loger les 100 millions de l’aide à la presse à la présidence ne rassure personne. Malgré la faiblesse de vos moyens vous faites de mieux. Continuez à dénoncer, à dénoncer pour l’honneur de votre profession pour votre pays résister tout simplement. 365 attaques ont été réenregistrées par notre pays plus de 100 morts sont au compteur de 2016 je m’incline devant leur mémoire», a-t-il déclaré.
Sur le plan économique, Soumaïla Cissé estimera qu’en passant de la 25e à la 98e place n’est pas reluisante pour le Mali. Du fait qu’on est 122e en 2016. C’est tout simplement honteux.
Le film qui retrace l’an III du Président IBK
L’attaque personnelle et malencontreuse d’IBK contre Tiébilé Dramé, dénoncée par l’ensemble de la classe politique du Mali ; les 200 dossiers devant la justice et démenti par le Procureur Daniel Tessougué ; les engrais frelatés, les 1000 tracteurs ; l’affaire Tomy dans Mediapart ; l’avion présidentiel ; non-paiement des cotisations du Mali à l’ONU pendant deux ans et la marche de l’opposition du 21 mai 2016 pour dénoncer les malaises des Maliens et la loi électorale. Tels ont été les points saillants de la teneur de ce film retraçant le troisième anniversaire d’IBK au pouvoir.
En outre, en trois ans, le Mali a connu six remaniements ministériels avec trois Premiers Ministres ; l’arrestation du chroniqueur Ras Bath faisant mort d’Homme ; la censure des réseaux sociaux ; la démolition des boutiques et étals des commerçants de Bamako mettant des milliers de pères de familles maliens en chômage; la polémique sur la conclusion d’un Accord de Réadmission des Maliens de l’Europe entre IBK et l’Union Européenne ont été retracés lors de cette projection d’environ 50 minutes d’horloge.
Pour répondre aux journalistes
Suite à une série de questions des journalistes, Soumaïla Cissé a précisé que l’opposition n’a rien inventé contre le pouvoir en place.
«Dans ce film, nous n’avons rien inventé ; il n’y a rien de faux ; il n’y a que de la vérité. Non ce n’est pas pour dénigrer le Président. Le Président a aussi un droit de recevabilité comme nous nous avons un devoir de critiquer et de dénoncer. L’important c’est la gouvernance de notre pays», a clarifié davantage Soumaïla Cissé. Et d’ajouter que l’opposition remplit avec civilité sa mission. « Nous recevons, certes, des sous de l’Etat ; mais aussi nous mettons la main à la poche, nous avons un siège, des véhicules, nous employons des personnels. Nous avons introduit une motion de censure par rapport à cette affaire de signature de communiqué conjoint. Parmi les dix pays qui se sont portés volontaires, le Mali fait partie. Le Mali s’est engagé c’est pourquoi il y a des expulsions des Maliens. Pourquoi le Mali envoie des gens pour identifier des migrants maliens en Europe à la charge des pays européens », a-t-il martelé.
Sur l’échiquier politique national
« Ça va à l’opposition ; car, j’ai reçu des partis venant de la majorité en plus de 5 autres dont l’ADP-Maliba et le parti Sadi. Les partis qui ne soutiendront pas le candidat du RPM, le Président IBK, en 2018, doivent quitter le gouvernement prochain ; donc, l’opposition en recevra encore », se réjouit le Chef de file de l’opposition malienne.
Au plan sécuritaire, Soumaïla Cissé avance que le Mali est partagé ; car, le gouvernement ne peut aller ni à Gao ni à Tombouctou et encore moins à Kidal sans l’autorisation de la MINUSMA tout comme à Ménaka ou Taoudéni. Donc, le Mali est divisé. « Si je dis que je vais à Kidal dans cette condition ce n’est pas évident. Les groupes rebelles ne feront pas confiance à un gouvernement qui se vante des achats d’avions, de fusils tous les jours » affirme le Président de l’URD.
La demande de tenue de la conférence d’entente nationale a été réitérée.
Abdoulaye Faman Coulibaly : LE COMBAT