vendredi 29 mars 2024
Accueil | Nos régions | Les trois principaux reproches faits à la MINUSMA sont « la non protection des populations contre la violence des groupes armés et des terroristes » (64, 9%), « être complice avec les groupes rebelles » (32, 1%) et « contribuer à la cherté de la vie » (21, 2%).

Les trois principaux reproches faits à la MINUSMA sont « la non protection des populations contre la violence des groupes armés et des terroristes » (64, 9%), « être complice avec les groupes rebelles » (32, 1%) et « contribuer à la cherté de la vie » (21, 2%).

L’Azalai Hôtel Salam a servi de cadre le mardi 21 février 2017 à la cérémonie de présentation d’une enquête d’opinion politique réalisée par Mali-Mètre. Mme la Représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert, Annette Lohmann a présidé ladite cérémonie en compagnie de l’architecte de l’enquête M. Sidiki Guindo et de M. Cheaka Abdou Touré, représentant spécial de la CEDEAO au Mali. Quant à la présentation du rapport d’enquête, elle fut faite par le Directeur de Programmes de la Fondation Friedrich Ebert, M. Abdourahmane Dicko. L’enquête d’opinion est divisée en plusieurs thématiques que sont : les préoccupations nationales et régionales, la satisfaction et la confiance dans les institutions de la République, Justice et Bonne gouvernance, la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, la sécurisation du Mali, les dernières élections communales et les perspectives.
Désormais ancrée dans le calendrier médiatique malien, cette huitième édition de l’enquête d’opinions de Mali-Mètre a recueilli le ressenti et l’opinion des maliens et des maliennes sur les sujets d’actualité politique. L’enquête s’est déroulée du 25 novembre au 06 décembre 2016 sur un échantillon global de 2142 personnes enquêtées. Ces dernières étaient âgées de 18 ans ou plus et étaient réparties sur toute l’étendue du territoire nationale y compris Kidal, Ménaka et Taoudéni. 35 enquêteurs et 11 superviseurs ont été mis à contribution pour réaliser ce sondage. A noter que l’échantillonnage est basé sur la méthode des quotas avec la prise en compte des caractéristiques démographiques comme le sexe, l’âge et le niveau d’instruction. Voici quelques extraits de l’enquête.
Préoccupations nationales et régionales
En portant un regard sur les 12 derniers mois, 32% de la population pensent que la situation générale du pays s’est améliorée, 26% pensent qu’elle est restée inchangée alors que 41% pense qu’elle s’est détériorée. Au niveau des régions, à Ménaka et Tombouctou, respectivement 59% et 46% pensent que la situation générale du pays s’est améliorée ; à Kidal, 58% pensent qu’elle est restée inchangée alors qu’à Bamako plus de la moitié (56%) trouvent que la situation générale s’est détériorée au cours des 12 derniers mois.
La satisfaction et la confiance dans les institutions de la République
Si 46% des personnes enquêtées se disent satisfaites des actions du président de la République, elles sont 52% à être insatisfaites (avec 28% de plutôt insatisfait et 24% de très satisfait). Au niveau des régions, Ménaka (73%), Ségou (60%) et Sikasso (49%) présentent la proportion la plus élevée de personnes satisfaites, contrairement Bamako (67%) et Kidal (73%) où les proportions d’insatisfaits sont les plus élevées. Selon le niveau d’instruction, les citoyens les plus insatisfaits se comptent parmi ceux ayant un niveau secondaire et supérieur : 57% d’insatisfaits contre 41% de satisfaits pour le niveau secondaire et 62% d’insatisfaits contre 38 % de satisfaits pour le niveau supérieur.
Justice et Bonne gouvernance
43% des citoyens déclarent avoir confiance en la justice malienne (avec 11% qui estiment avoir totalement confiance et 32% qui ont partiellement confiance). Par contre, 47% (23% pas confiance et 24% pas du tout confiance) des citoyens affirment ne pas avoir confiance en la justice. Dans la région de Kidal, 87% des citoyens affirment ne pas avoir confiance en la justice malienne. Elle est suivie des régions de Taoudéni (72,5%), Bamako (59,6%), Tombouctou (53%) et Mopti (52%). A l’opposé, plus de la moitié des personnes ont confiance en la justice malienne dans les régions de Gao (58, 2%) et Ménaka (64,1%).
Les hommes ont moins confiance en la justice malienne que les femmes : 54% contre 41%. Par tranche d’âge, 48% des 18-25 ans et 45% des 25-35 ans ont confiance en la justice malienne. Les taux de confiance sont respectivement de 40% et 39% pour les 36-55 ans et les 56 ans et plus.
La mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation
Les personnes enquêtées sont 67% à déclarer n’avoir pas entendu parler des autorités intérimaires. Seulement un tiers (33%) en ont entendu parler. Par région, c’est surtout à Kidal (76, 3%), Ménaka (73, 9%) et à Tombouctou (55, 6%) que les populations déclarent avoir entendu parler des autorités intérimaires, ce qui est le contraire à Koulikoro (78, 2%), Sikasso (74,3%), Ségou (77, 6%) et Mopti (74, 8%).
La majorité de la population préconise les actions prioritaires suivantes à entreprendre : « organiser des rencontres intercommunautaire et intracomunautaire » (62%) ; « établir la vérité sur les exactions commises contre les populations » (23%) ; « identifier et juger les responsable des exactions commises au nord par les groupes armés » (18%).
La sécurisation du Mali
En évaluant le niveau d’insécurité dans leur région au cours des trois derniers mois, 31% de la population pensent que l’insécurité a diminué et 24% estiment qu’elle est restée au même niveau, et elle a augmenté pour 43%. Par rapport au niveau de satisfaction de la MINUSMA, 39% des citoyens estiment être satisfaits (avec 10% très satisfaits et 29% plutôt satisfaits) contre 42% qui ne le sont pas (16% de plutôt insatisfaits et 26% de très insatisfaits). L’analyse par région montre que dans les villes de Gao et Ménaka, quatre citoyens sur cinq, soit respectivement 81% et 79%, estiment être satisfaits du travail de la MINUSMA. Il en est de même dans les villes de Mopti (61%), Tombouctou (66%) et Taoudéni (60%). Dans la ville de Kidal, trois citoyens sur quatre (75,3% sont insatisfaits du travail de la MINUSMA (avec 54% de très insatisfaits et 21% de plutôt insatisfaits). Tout comme à Kidal, dans la capitale Bamako, 63% des citoyens sont insatisfaits du travail de la MINUSMA contre 23 % de bamakois qui en sont satisfaits. Trois citoyens sur cinq (61, 2%) ayant le niveau supérieur sont insatisfaits du travail de la MINUSMA pour 52% de citoyens du niveau secondaire.
Les trois principaux reproches faits à la MINUSMA sont « la non protection des populations contre la violence des groupes armés et des terroristes » (64, 9%), « être complice avec les groupes rebelles » (32, 1%) et « contribuer à la cherté de la vie » (21, 2%). A ces trois principaux reproches s’ajoutent d’autres reproches non moins importants tels que, « son mandat n’est pas suffisamment connu » (17, 1%), « répond trop lentement aux défis de la stabilisation » (15, 3%,) « soutenir la partition du pays » (14, 1% ou « contribuer à la dégradation des mœurs » (14%). A Taoudéni, la principale critique formulée par 78% des citoyens contre la MINUSMA est qu’elle est une source d’insécurité du fait qu’elle est visée par les groupes rebelles. Ce même reproche est formulé par respectivement 46% et 42% des populations de Kidal et Ménaka.
Quant à l’opération Barkhane, près de la moitié des citoyens (48, 6%) estiment être satisfaits de son travail au Mali (13, 2% très satisfaits et 35, 6% plutôt satisfaits) contre 36% (16, 6% de plutôt satisfaits et 19, 8% de très insatisfaits) qui pensent le contraire. Dans la plupart des localités comme Koulikoro (66, 9%), Mopti (76%), Tombouctou (67, 7%, Gao (87, 7%), Ménaka (84, 8%), Taoudéni (61, 2%), la majorité de la population estime être satisfaite du travail accompli par Barkhane. A l’opposé, dans les villes de Kayes (67, 6%), Kidal (72%), Bamako (52, 6%), les enquêtés sont insatisfaits de Barkhane.
Les dernières élections communales
Trois personnes sur quatre (74, 8%) estiment être satisfaites du déroulement des élections communales (28, 4% qui en sont très satisfaits et 46, 4% plutôt satisfaits). Plus de quatre maliens sur cinq (85, 7%) ont apprécié la date du 20 novembre à laquelle se sont tenues les élections communales comme une bonne chose contre 10% d’enquêtés qui estiment le contraire.
Les perspectives
Les plus grands souhaits des maliens dans l’ordre et indépendamment du sexe et du niveau d’instruction sont le retour de la paix et de la sécurité (80,4%), l’emploi des jeunes (42, 2%), de bonnes récoltes et la sécurité alimentaire (27%), la relance de l’économie (24, 2%) et la fin de la pauvreté (22, 1%). Au niveau des capitales régionales, le plus grand souhait à l’horizon 2021 est le retour de la paix et de la sécurité. Au moins 65% des citoyens dans l’ensemble des capitales ont formulé ce vœu pour le Mali. Les proportions sont encore plus fortes pour les localités du nord où ce vœu a été exprimé par 90% des personnes interrogées. De même, les populations des capitales sont-elles unanimes sur l’emploi pour les jeunes comme seconde vœu formulé à l’endroit du Mali d’ici cinq ans. Cependant, la relance de l’économie est le deuxième plus grand vœu des régions de Kidal (36%), Ménaka (59%) et Taoudéni (34%).
Ahmed M. Thiam
thiam@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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