jeudi 28 mars 2024
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LES CONFIDENCES DE KOUDY : «J’ai été littéralement violée durant ma toute première nuit de noces»

Aucun secteur n’est épargné par les mesures préventives prises ici et là contre la propagation du nouveau coronavirus, y compris la prostitution ! Oui, la prostitution  bien sûr ! C’est un métier comme les autres non ? C’est de cela que notre apprenti écrivain essaye de nous convaincre. Avec les confessions de Koudy, il nous plonge dans l’univers du plus vieux métier du monde avec des «professionnelles» qui doivent rivaliser aujourd’hui avec des femmes mariées et des filles de «bonne famille». Nous vous proposons ici la suite (6e partie) de la confidence de Koudy. Bonne lecture !

 

Je suis née dans une famille d’éleveurs dans le Centre du Mali. Si j’ai fréquenté l’école coranique les premières années de ma vie, mon père m’a finalement inscrite à l’école des Blancs où j’ai étudié jusqu’en classe de 6e année de l’école primaire (CM2). Malgré que je fusse considérée par mes professeurs comme une élève surdouée, je n’ai pas eu le privilège de continuer mes études après le CEP. J’ai été arrachée des bancs pour être mariée à 14 ans à un homme aussi vieux que mon père.

Notre troupeau ayant été décimé par une maladie inconnue (les mauvaises langues disent que c’est mon mari qui a empoisonné notre parc pour avoir mon père à sa merci), mon Papa n’avait pas tellement le choix devant ce riche éleveur qui lui avait promis de nouvelles têtes de bétail à condition d’avoir ma main comme 4e épouse. Après avoir résisté pendant de longs mois, mon père céda parce que notre situation était devenue intenable.

Je n’oublierai jamais ma première nuit de noce tellement ce fut atroce. Ce vieux bouc vicieux m’a littéralement violée toute la nuit. Je suis sûre qu’il avait pris un aphrodisiaque pour la circonstance. Heureusement qu’il n’était pas assez viril pour renouveler ses assauts. Et chaque fois que mon tour approchait, j’étais hantée par l’idée de ce que j’allais endurer. Je passais des nuits à prier Dieu de me délivrer par tous les moyens de cet enfer.

Et dans sa magnanimité, le Tout Puissant m’a rapidement offert une porte de sortie. En fin 2012, quand ces satanés jihadistes ont envahi le centre, tous les riches éleveurs se sont sentis menacés. D’ailleurs depuis le coup d’Etat du Capitaine Sanogo et sa clique d’écervelés, les plus malins avaient anticipé sur la transhumance en allant mettre leurs troupeaux à l’abri au sud du pays, vers la frontière ivoirienne ou guinéenne.

Quand les jihadistes ont commencé leur razzia, mon père de mari s’est réfugié au Burkina Faso qui, jusqu’à la chute de Blaise Compaoré était l’Eldorado sécurisé du Sahel avec la Mauritanie, deux pays épargnés par les attaques terroristes. J’ai donc profité de son absence pour prendre la tangente sans trop savoir où me diriger. Je ne pouvais pas retourner chez mes parents car ils m’auraient renvoyé illico-presto dans mon foyer. Et de toutes les manières, c’est le premier endroit ou mon étalon émoussé allait (serait venu) me chercher dès son retour. Où aller ?

Je me suis débrouillée à arriver à  la route nationale et à prendre un transport en commun jusqu’à la première ville. Je n’avais pas d’argent pour aller loin.  Malheureusement, le minibus est tombé en panne. Craignant de me faire rattraper, j’ai décidé alors de continuer le chemin à pied. A peine 2 kilomètres, une Pick-up s’arrêta  juste après m’avoir dépassée. J’ai eu peur que ce ne soit la gendarmerie.

Mais, j’ai remarqué quelqu’un qui me faisait de grands gestes pour m’encourager à venir. C’était l’équipe de l’antenne d’un projet qui retournait à la base pour se mettre à l’abri dans la capitale.  Je leur ai dit que les jihadistes ont menacé de brûler mon village qui s’est aussitôt vidé. Et que dans la débandade, j’ai (j’avais) perdu les traces de mes parents. C’est pourquoi je partais dans la capitale pour rejoindre une tante. Je leur ai bien sûr menti parce que je ne connaissais personne à Bamako. Mais, j’étais au moins convaincue que sur place, je pouvais me débrouiller, même s’il fallait être aide-ménagère.

Une fois dans la capitale, mon mensonge fut découvert. Je ne sais comment, mais Abdou, le Chef d’antenne de l’ONG, a su que je mentais. Acculée par ses questions, je finis par lui avouer que j’avais fugué et que je ne connaissais personne à Bamako. Mais, quand je lui ai raconté les raisons de cette figue, il était sidéré. Il m’offrit tout de suite l’hospitalité en proposant à son épouse de me prendre comme une domestique (aide-ménagère). Cela tombait à pic car elle venait de se débarrasser de celle qu’elle avait. Selon elle, cette dernière était devenue une fainéante depuis qu’elle avait contracté une grossesse d’un père inconnu.

Malheureusement, je ne suis restée  que six mois chez Abdou, car son épouse Fifi devenait chaque jour de plus en plus jalouse de moi. Je la comprends parce que son époux était généreux avec moi. Je sentais qu’il était animé juste de la volonté de m’aider à oublier ce que j’avais vécu, à tourner la page. Sans compter que j’avais presque retrouvé mon charme et ma beauté de l’adolescence. Les scènes se multipliant entre les conjoints, je me sentais mal à l’aise, même si Madame ne me faisait jamais de reproches directs.

-Tonton, je pense que c’est mieux que je m’en aille. Tu as assez fait pour moi et je ne veux pas être responsable de tension dans ton foyer. Ce serait trop ingrat de ma part, lui dis-je un soir quand sa femme était sortie pour un baptême.

-Tu as raison. Mais, laisse-moi jusqu’à la fin du mois. J’ai un ami qui est promoteur d’Espaces de loisirs. Je lui ai demandé s’il peut te prendre dans l’une de ses structures. Il m’a demandé de patienter jusqu’à la fin du mois car l’une de ses serveuses va se marier et ne compte plus reprendre son poste.

Effectivement, il a annoncé à son épouse que nous étions finalement parvenue à retrouver ma tante dans un quartier périphérique et que je devais la rejoindre pour l’aider parce qu’elle était malade. On sentait que Fifi était enfin soulagée. A la fin du mois, elle m’offrit des habits qu’elle ne portait plus et me donna beaucoup de conseils. Elle me conseilla surtout de reprendre mes études même si je devais faire des cours du soir.

-Tu es une fille très douée et qui apprend vite, me flatta-t-elle.

Après un mois d’essai, j’ai été finalement recrutée à l’Espace Amazonie, un espace de loisirs  avec bar-restaurant. Il était bondé de monde les week-ends car les artistes côtés s’y produisaient en live du jeudi au samedi. Moins, d’un an après, Abdou fut recruté par une ONG internationale qui l’envoya au Ghana comme coordinateur-pays.

Quand il partait, j’étais devenue la serveuse vedette de l’Espace Amazonie à sa grande satisfaction. Le Boss était très satisfait de moi. Ma beauté et surtout ma courtoisie ainsi que ma jovialité m’attiraient la sympathie de nombreux clients et la méfiance de leurs copines ou épouses.  Et c’est là aussi que j’ai basculé dans la prostitution de luxe. Le salaire n’était pas énorme même si certains clients me laissaient de juteux pourboires…

A suivre

Bolmouss

Djibril Coulibaly

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