jeudi 25 avril 2024
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Le Mali sous tension, le Consensus national serait le seul remède

 

A la tension sociale, caractérisée par la cherté de la vie et une paupérisation  extrême, se sont greffées deux autres tensions, celle politique, marquée par le blocage de la tenue du Dialogue National Inclusif et enfin la tension sécuritaire, consécutive aux attaques de Mondoro et de Boulkessi avec de nombreuses victimes. Les deux dernières ont connu ces derniers temps une exacerbation très inquiétante pour l’avenir du régime en place, car elles nous rappellent fort opportunément  la crise de 2012, qui a eu raison du régime d’ATT et qui était consécutive à la tuerie d’Aguelhok et à l’affaissement du régime face aux multiples revendications sociales. Aujourd’hui, les thuriféraires et autres laudateurs du régime IBK pourraient trouver à redire, mais la réalité est qu’on n’est pas loin du chaos et personne n’aurait intérêt à cela. Le Mali tout comme les maliens ne pourraient plus supporter une prise du pouvoir par une voie, autre que celle démocratique. Que faut-il faire alors pour que le Mali ne tombe pas dans le précipice ?

Il faudrait tout d’abord que celui qui jouit de la légitimité du Peuple qui est le Président de la République, puisse redescendre sur terre, prendre conscience de la gravité de la crise multidimensionnelle et se considérer comme le Président d’un pays gravement malade et  dont le pronostic vital est désormais engagé. IBK n’a plus mille solutions, la seule qui s’offre à lui est de renoncer à tout ou une partie de ses prérogatives constitutionnelles, en acceptant de partager le pouvoir avec son Opposition notamment celle animée par  Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, Zoumana Sacko, Oumar Mariko, Moussa Mara, Moussa Sinko Coulibaly, Mountaga Tall, Choguel Maiga, Mahmoud Dicko, Mme Sy Kadiatou Sow. Et surtout, en mettant en place un gouvernement de large consensus dont il jouerait tout simplement le rôle de coordinateur.  Qu’est-ce que cela coûterait à IBK de renoncer à ses prérogatives en jouant juste le rôle de père de la Nation avec seulement un titre honorifique ? Il pourrait par la suite nommer un Soumaila Cissé comme Premier ministre avec pleins pouvoirs, Zoumana Sacko comme ministre des finances, Modibo Sidibé comme conseiller spécial auprès du Président de la République ou du moins secrétaire Général à la Présidence avec des pouvoirs très étendus, Moussa Sinko Coulibaly comme ministre de la défense,  Oumar Mariko, ministre de la santé, Mme Sy Kadiatou Sow comme ministre de la Réconciliation, Issa Kaou Djim de la CMAS, comme ministre des Affaires religieuses et du Culte, Hamidou Doumbia de Yelatma comme ministre de la jeunesse. Choguel Kokalla Maiga et Mountaga Tall donneront à leur tour les noms de ceux qu’ils souhaitent voir figurer dans le gouvernement de Consensus. Les autres forces  sociopolitiques qui figurent déjà dans le gouvernement de Boubou Cissé peuvent être reconduites dans le Gouvernement de Consensus s’ils ne trainent aucun bruit de casserole. Parmi ces forces sociopolitiques, on pourrait citer entre autres les partis politiques de la Majorité, EPM, les dissidents de l’Opposition regroupés au sein du FSD- SAP, le Haut Conseil Islamique du Mali, les légitimités traditionnelles.

En somme, le pays est bloqué et la solution ne semble plus être entre les mains de ceux qui nous gouvernent, alors essayons maintenant ceux qui sont à la touche, le salut pourrait venir d’eux.

Youssouf Sissoko

 

BOULKESSI ET MONDORO, DEUX NOUVELLES CITES MARTYRS DU CENTRE

A quoi servent Barkhane, MINUSMA, G5 Sahel ?

 

Alors qu’on pensait que l’hydre terroriste s’était déplacée du Mali vers le Burkina Faso, compte tenu de la présence massive des forces militaires qui le combattent, les Maliens se sont réveillés le Mardi 1eroctobre 2019 avec la triste nouvelle des attaques de Boulkessi et de Mondoro avec un lourd bilan. Officiellement, une centaine de soldats manquent à l’appel dont 38 sont morts et une soixantaine portée disparus. L’indignation du Peuple malien a cédé la place à la colère noire de voir que le pays « le plus militarisé au monde » qu’est le Mali, puisse être frappé de cette manière ? A quoi servent réellement les forces étrangères stationnées au Mali ? N’est-il pas temps pour le Mali de revoir tout le dispositif sécuritaire au centre ?

Après la meurtrière attaque de Dioura, le 17 mars 2019, nombreux étaient les Maliens à supposer, naïvement, que des mesures sécuritaires seraient prises pour qu’il n’y ait plus jamais ça au Mali. C’était sans compter sur la détermination des djihadistes et l’indifférence des forces étrangères stationnées au Mali. Le 30 septembre 2019 semble démentir cette supposition avec les attaques les plus meurtrières perpétrées par les ennemis de la paix, à Boulkessi et à Mondoro, au nez et à la barbe de la MINUSMA et du G5 Sahel. Les forces françaises, Barkhane ont certes intervenu à travers leurs hélicoptères de combat pour libérer le camp du joug des terroristes, mais le coup de grâce n’est arrivé qu’après les attaques et la débandade des FAMA. Après cette double attaque, beaucoup de questions méritent d’être posées parmi lesquelles, l’utilité de la présence des forces étrangères sur notre sol, leur capacité opérationnelle. Pourquoi ne pas s’interroger également sur les capacités  des Forces armées maliennes, en l’équipement desquelles plus 1000 milliards ont été débloqués ?  Et que dire du G5 Sahel, le regroupement sécuritaire des cinq pays considérés comme l’épicentre du terrorisme ?

Comment quelques centaines de terroristes pourraient causer autant de dégâts au Mali et au Burkina Faso ? Et pourtant ces  deux pauvres pays, ont accepté de céder une bonne partie de leurs revenus pour équiper leur outil de Défense afin d’assurer la sécurité. Mieux ils se sont ajoutés à trois autres pays que sont le Tchad, la Mauritanie et le Niger pour mutualiser leurs moyens afin de combattre l’hydre terroriste. Malgré les gigantesques efforts déployés par les pays de la zone, le terrorisme n’est toujours pas vaincu. La mal gouvernance en est-elle pour quelque chose ? Nombreux sont les citoyens de ces pays à se demander si les ressources financières et matérielles ont été utilisées à bon escient.

Que pourrait-on reprocher à la MINUSMA et aux forces Barkhane ? C’est surtout leur passivité, voire leur complicité avec les terroristes. Sinon, comment comprendre  qu’en dépit de leurs moyens modernes et l’efficacité de  leurs services de renseignement, qu’elles ne puissent pas endiguer ce fléau ?  A défaut d’attaquer ou de fournir des armes, si cela  ne relevait  pas de leur mandat, ne pourraient-elles pas anticiper en alertant les armées des pays en proie à des attaques récurrentes, de tous les déplacements des terroriste, en fournissant des renseignements. L’intervention des Forces Barkhanes à Boulkessi, loin d’apaiser la colère, a plutôt suscité beaucoup de questionnements sur l’agenda des forces étrangères et surtout sur la capacité des forces armées des pays du G5 Sahel dont la plupart des Etats  sont empêtrés dans des corruption et de la  mal gouvernance.

Youssouf Sissoko  INFO SEPT 

Djibril Coulibaly

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