vendredi 29 mars 2024
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L’année 2019 démarre dramatique : L’atmosphère sécuritaire et sociale ne présage rien de bon…

Au plan sécuritaire, l’année 2019 ne semble pas bien partie au Mali. Qu’on le dise ou pas, la situation  du pays au plan sécuritaire, social, politique et même institutionnel reste émaillée par des tueries, des braquages et des grèves incessantes. Pour preuve irréfutable, tout le monde est unanime aujourd’hui que ce second mandat d’Ibrahim Boubacar Kéïta a presque déçu presque tous les espoirs qui restaient pour lui dans ce pays. 

«Une bonne nuit se présage par son crépuscule», se dit-on souvent dans nos langages. Quant à celle relative àl’année 2019 chez la majorité écrasante des  Maliens, dire que ça débute mal n’est qu’une lapalissade. Et le plus grand mal qu’on regrette davantage c’est l’absence d’une réelle volonté de sortie de crise. Surtout au plan  politique, sécuritaire, social et économique. Tous nos  Régimes, DE l’un après l’autre, n’ont opté que pour  un système de faire-semblant, juste pour soigner les images du Régime pour sauvegarder leurs privilèges au sommet de l’État. Quant à la survie de l’État lui-même, on s’en fout.  Dans le  Nord, la mise en œuvre du fameux Accord d’Alger de 2015 dit de paix est devenue une espèce de mirage.

Au Centre, ce sont les massacres des innocentes populations locales, l’épuration ethnique orchestrée depuis Bamako contre l’ethnie peulh. Les Dozo et les terroristes sont les véritables maitres des lieux. Ils composent  avec les bandits armés  depuis le retrait de l’armée nationale.

Quant au Sud et à l’Ouest, la réalité est connue de tous. Bref, avec l’appareil militaire en charge de la sécurisation du territoire national et les dispositifs judiciaires, éducatifs voire la politique nationale, tous ont des carences qui nécessitent une révision générale pour éviter le chaos.

En effet, le mardi 29 janvier dernier, la Mission Multidimensionnelle pour la sécurisation au Mali (MINUSMA) a rendu publiques les conclusions qu’une enquête menée sur l’attaque contre le village Peulh de Koulongon, dans la Région de Mopti qui, l’on se rappelle bien, a transformé la fête de fin d’année en un moment de deuil sans précédent. Une attaque vraiment triste au point que les partis politiques, les organisations de la société civile et des Droits de l’Homme, tous comme un seul Homme, ont dénoncé et ont exigé à l’État malien de nouvelles mesures pour mettre fin à la recrudescence de l’insécurité dans nos Régions. Parmi ces mesures, il y a le désarmement de toutes les milices d’autodéfense et le retour de l’État sur le terrain.

Presque un mois après, alors que les pauvres citoyens sont attristés par l’assassinat d’un Imam aussi membre du Haut Conseil Islamique Abdoul Aziz Yattabaré, l’attaque du contingent tchadien à Aguelhok faisant 10 morts , l’attaque d’une position de l’armée à Tarkint qui a fait aussi deux (2) morts et une dizaine de blessés selon le bilan officiel. La MINUSMA a fait, derechef, savoir encore que l’attaque du village peulh de Koulogon, en plus des massacres, a aussi fait des bilans matériels. Ladite  mission est composée  de huit chargés des Droits de l’Homme et deux Officiers de la Police des Nations Unies (UNPOL). Ce sont eux qui ont  été déployés sur le terrain, du 7 au 11 janvier dernier, pour établir les faits, déterminer les circonstances de l’attaque, identifier les auteurs présumés et situer les Responsabilités. Au terme de cette enquête, la MINUSMA et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme ont conclu  que  ladite attaque du 1er  janvier 2019 n’est pas tombée du ciel. Elle  a été planifiée, organisée et coordonnée par  une centaine d’individus armés, identifiés comme des chasseurs traditionnels (Dozo), et appuyés par d’autres individus venant des villages avoisinants.

Selon les conclusions de l’enquête, au cours de cette attaque, les Dozo ont sommairement exécuté 36 civils, tous membres de la Communauté peulh, dont une femme et quatre enfants (deux filles et deux garçons), au moyen de fusils de chasse et d’armes automatiques et semi-automatiques. «Huit des 36 victimes ont d’abord été exécutées puis brûlées dans leurs cases. Trois corps ont été mutilés. Au cours de cette attaque, neuf personnes ont été blessées, parmi lesquelles une femme très âgée qui a succombé de ses blessures, le 14 janvier. Un assaillant a également perdu la vie au cours de l’attaque», ont-ils rapporté avant de rajouter que quelques 173 cases et 59 des 61 greniers du village ont été volontairement incendiés ou pillés, privant ainsi les survivants de l’attaque des denrées alimentaires. Les deux seuls greniers restant après le drame ne pouvant nourrir que 62 familles du village pendant 15 jours.

Toute chose qui prouve que la situation se détériore de plus en plus alors que, selon  l’OCHA , en plus des 807 écoles fermées dans les Régions du Centre, le pays  comptait 120300 personnes déplacées internes dont 40.000 enregistrées durant le dernier trimestre 2018 dans les Régions de Mopti, Koulikoro et autres zones d’insécurité.

Pour les seules périodes  d’avril à juin 2018, selon le dernier Rapport FIDH-AMADH, au moins 287 personnes auraient été aussi tuées suite à violences communautaires dont 91% des victimes étaient des hommes. Ces deux dernières années, l’insécurité aurait également  fait au moins 1 200 tués, des centaines de blessés et près de 30 000 Déplacés et Réfugiés.

Seydou Konaté : LE COMBAT

 

Rédaction

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