A moins de deux ans des élections présidentielles et législatives prévues en 2018, la ruche, comme en 2007, commence à être en ébullition. Nombreuses sont les abeilles qui semblent mécontentes de la gouvernance actuelle et qui se disent déterminer à présenter un porte étendard pour proposer aux maliens une alternative crédible. Pourront-elles atteindre leur objectif alors que certains cadres du parti seraient favorables à la très probable candidature du Président de la République ? L’ADEMA-PASJ va-t-il faire comme en 2007 sous ATT, en transformant son soutien politique en soutien électoral à IBK ? Le parti a-t-il tiré les leçons de la crise de 2012 et de son soutien aveugle à ATT ? Voici cinq bonnes raisons qui doivent pousser L’ADEMA-PASJ à présenter un candidat en 2018.
La vocation d’un parti politique n’est-elle pas la conquête et l’exercice du pouvoir afin de proposer au peuple sa vision, son programme et son projet de société ? Au Mali malheureusement, cette définition est galvaudée par une certaine élite qui, face à ses intérêts égoïstes est capable de vendre son âme au diable. Les partis politiques au Mali sont devenus des instruments et moyens de promotion et d’enrichissement d’une minorité qui n’a ni conviction encore moins d’idéal. C’est ainsi qu’à quelques encablures du grand rendez-vous électoral pour la conquête de Koulouba, certains partis politiques ont ouvert déjà les hostilités et leurs militants ne cachent plus leur colère face à ce qu’ils qualifient de mal- gouvernance. L’ADEMA, l’un des grands partis n’échappe pas à ce bourdonnement. C’est pourquoi, les conciliabules et autres réunions secrètes se tiennent entre des militants pour peaufiner les dernières stratégiques en vue de la bataille finale. Voici cinq raisons qui doivent pousser l’ADEMA à présenter un candidat en 2018.
1ère Raison : L’ADEMA-PASJ, premier parti politique à avoir accédé au pouvoir après l’avènement de la démocratie multi partisane, ne doit plus s’accommoder de la gestion actuelle du pays. En tant que parti politique avant-gardiste, il doit avoir une vision pour le Mali et présenter un candidat pour corriger les errements du régime patrimonial d’IBK.
2èmz Raison : Une élection présidentielle étant un moment privilégié pour un parti de jauger sa capacité de mobiliser, de renforcer son assise, de sensibiliser ses militants et d’informer l’électorat et même le peuple du projet de société dont il est porteur, il ne serait pas bienséant pour une formation politique qui veut aller de l’avant d’être absent à une telle joute électorale.
3ème Raison : La politique étant un jeu d’intérêt pour un parti, à défaut d’accéder au second tour, l’ADEMA-PASJ pourrait bien être l’arbitre qui départagerait les deux finalistes. Il aurait de fortes chances de négocier pour avoir des postes de responsabilité et une prise en compte de sa vision dans le cadre de la gestion du pouvoir. Pour cette raison, il lui est impérieux de présenter un candidat.
4ème Raison : L’ADEMA-PASJ qui est aujourd’hui la 3e force politique à l’Assemblée Nationale, est dans une mouvance présidentielle où son avis ne serait ni demandé, ni pris en compte. Pire, il est par ordre de préséance dans le gouvernement à la 3e place après le RPM et l’UDD. Ce mépris souverain en dit long sur l’audience que le Président de la République accorde à ses alliés en général et à l’ADEMA en particulier. Donc pour ne pas être ridicule, il doit présenter son candidat pour négocier au cas où il ne franchirait pas le cap du 1er tour.
5e Raison : Face à une pléthore de potentiels candidats, l’ADEMA doit, à tout prix, avoir un porte étendard pour préparer son avenir politique. Ils sont nombreux ces cadres présidentiables, à même d’honorer le parti. Parmi ces potentiels candidats, on peut citer, entre autres, l’ancien président de la Transition le professeur Dioncounda Traoré, le Directeur de la coopération internationale et ancien ministre du Développement Rural sous Alpha Oumar Konaré, Modibo Traoré, l’honorable Yaya Sangaré député élu à Yanfolila et le jeune entrepreneur qui s’est bâti une réputation dans le domaine de la Communication et du Marketing, Sidi Dagnoko.
Youssouf Sissoko