jeudi 28 mars 2024
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LA QUESTION DE L’ENTOURAGE DU PRESIDENT IBK : UNE MAUVAISE LECTURE !

Cela fait pratiquement deux (2) ans que la question de l’entourage du Président IBK fait l’objet de débats. Et certains n’hésitent mêmes de taxer le président IBK de tous les maux, en prétextant que tous ceux qui ont un lien de parenté et qui occupent des postes de responsabilités au Mali, bénéficient de sa grâce.

Son fils n’échappe donc pas à de sévères critiques de la part de ces derniers qui voient en tout ce qu’il fait, la main d’IBK.

Mais cela est-il vrai ? Ne s’agit-il pas là, d’une mauvaise lecture née de la méconnaissance du fonctionnement des institutions de la République ?

Nous partons du postulat selon lequel, la politique n’est pas une science exacte, ni palpable. Mais elle aide cependant à savoir mieux gérer la cité. Et sur cette base, il convient dans un premier temps d’avoir l’esprit ouvert pour mieux apprécier ce qui se dit et se fait en politique. Et dans un second temps, aider à la réelle compréhension des choses, en dissociant le subjectif de l’objectif. Le réel, de la vérité. Le faux, du vrai. L’émotion, de la raison.

De cette façon, l’on saura aisément limiter la portée des jugements de valeur et surtout faire l’économie des procès d’intention, qui n’ont que pour conséquence : La nuisance.

En vérité, personne en Afrique ne saurait nier le fait que toute personne ayant un bon poste de responsabilité, se fait entourer, soit volontairement, soit involontairement des siens. Mais cette façon de se comporter répond bien à la nature de la société africaine qui reconnait que chacun porte en lui, l’espoir de toute une famille, voire des familles. Les dimensions, sociale et sociétale, obligent !

Cela dit, l’on se demande si tous les proches d’un responsable (président, PDG, DG), ne mériteraient-ils pas leurs places de par leurs compétences et autres atouts ?

Bien sûr que oui !

A juste titre, le fils du Président IBK doit être considéré, d’abord, et avant tout, comme un élu du Peuple, en sa qualité de Député à l’Assemblée Nationale de notre pays. Il n’est pas nommé par son père, mais il a été élu, face aux candidats des autres partis politiques et non des moindres, tel que celui de l’URD.

L’on aurait eu raison de l’accuser de bénéficier des grâces de son père, s’il avait été nommé par ce dernier.

L’Honorable Karim KEITA est un élu du Peuple et comme tel, il répond du choix de sa circonscription électorale. Et en siégeant à l’hémicycle, il devient du coup, celui qui va également contrôler l’action gouvernementale, en interpellant les ministres qui sont en mission dans la conduite de l’action gouvernementale.

En clair, si les ministres sont mis en mission par le Président de la République aux fins de la mise en œuvre de son projet  société à la faveur duquel il a été élu. Le Peuple de son côté, a mis en mission ses Députés pour défendre ses intérêts par le contrôle de l’action du gouvernement et surtout par le vote des lois qui doivent tenir compte de leurs réalités.

Dans le fond, l’Honorable Karim KEITA est en mission du Peuple et non de son Père, même s’il est du Parti politique du Père.

Par ailleurs, il semble hautement curieux que la plupart de ceux qui critiquent IBK à cause de ses proches, ces mêmes admirent et apprécient le président ivoirien Alassane Ouattara, le jugeant de bosseur. Certes, comparaison n’est pas raison, mais il est tout de même très important de mentionner le cas ivoirien.

En effet, contrairement à notre Président IBK, celui de la Côte d’Ivoire a choisi volontiers de travailler avec ses parents et proches. Il les a nommés à tous les niveaux de responsabilités. Des ministres, des DAF, des conseils, des PDG, des DG ont été choisis et nommés par ses soins. Devait-on en citer tous ? La lecture de la liste pourrait bien donner des vertiges. En guise d’exemple, il y a entre autres : Son propre petit frère Gaoussou Ouattara dit Photocopie qui est son conseiller à la Président chargé du Budget et des Marchés Publiques de Côte d’Ivoire. Il est au-dessus du Premier ministre ivoirien. La nièce du président ivoirien, Sarrhan Ouattara est nommée DG de l’ANASUR avec un budget de 35 milliards par an. Son neuve le jeune TOURE Mamadou est nommé son conseiller chargé de la jeunesse. Que dire de son garde de corps de toujours, devenu ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko dont le Grand frère Zoumana Bakayoko est mis à la tête d’une société créée de toute pièce en 2014, par Ouattara lui-même. L’Etat ivoirien a soutenu la société à hauteur de 21 milliards. Bref !

Et pourtant, les maliens applaudissent et acclament Alassane Ouattara qui gère la Côte d’Ivoire avec sa famille et proches, dans le public et dans le privé.

Les citoyens de notre pays ne doivent pas perdre de vue l’intérêt national. Et pour cela, ils ne doivent pas être trop passionnés dans leurs critiques ni dans leur prise de décisions.

Les critiques que les uns et les autres formulent au sujet de la gestion du pouvoir, sont souvent salutaires, dès lors que cela permet aux dirigeants d’en tenir compte. La construction d’une Nation passe par des contradictions et observations.

Cependant, il est dangereux de salir l’image d’une Nation, en portant de faux jugements sur le président de la République et son entourage.

C’est ensemble que les maliens doivent construire leur Nation. Et c’est ensemble que les maliens doivent sortir le Mali de la situation actuelle. Et non en dénigrant le président et son entourage, mais surtout en apportant des critiques et des propositions concrètes dans le sens de l’évolution.

 

DOUTO ISMAEL COULIBALY

Djibril Coulibaly

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