vendredi 19 avril 2024
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Kacou Assoukpé, directeur de la Division des Affaires électorales de la MINUSMA: « Nous pouvons dire à ce stade que la loi 052 qui promeut la participation des femmes a été plus ou moins respectée… »

Lors de traditionnel point de presse, tenu au Quartier général, plusieurs sujets ont été abordés. Le soutien de LA Minusma dans l’organisation de l’élection a été le sujet phare. M. Kacou Assoukpé, directeur de la Division des Affaires électorales  de la MINUSMA, s’est prononcé sur le sujet devant la presse.

Présentant le contexte qui entoure l’élection des députés à l’Assemblée nationale de 2020, M. Kacou Assoukpé, directeur de la Division des Affaires électorales  de la MINUSMA, a fait savoir que ces élections s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution numéro 1 du Dialogue national inclusif de décembre 2019 qui prescrit l’organisation des législatives sur la base des circonscriptions électorales actuelles dans les meilleurs délais afin que la nouvelle législature commence au plus tard le 2 mai.

Les élections législatives ont été reportées à deux reprises. Le dernier report fixe la date du 2 mai. Au Dialogue national inclusif, auquel toute la population et les Forces vives de la Nation ont participé, une résolution a été prise pour faire ces élections avant le 2 mai. Le ministre de l’Administration territoriale a été instruit dans ce sens. Le collège électoral a été convoqué le 22 janvier et les dispositions sont en cours pour permettre ces élections. Elles se tiennent sur le statu quo, c’est-à-dire sur la loi électorale existante.

Selon lui, il n’y a pas de modifications sur les 49 cercles, 6 communes de Bamako et porte sur 147 sièges sur l’ensemble des circonscriptions à l’Assemblée nationale. Ces élections portent sur un fichier électoral mis à jour en octobre-décembre dernier. Il a été audité par la CENI, les partis majoritaires et d’opposition et des experts internationaux. Ils ont regardé le contenu du fichier et ont dit que le fichier est bon pour aller aux élections législatives. Ils ont annoncé que le nombre d’électeurs inscrits est de 7 663 464 électeurs, 469 centres de vote et 22 147 bureaux de vote. Le collège électoral a été convoqué par un décret présidentiel et les listes de candidatures ont été déposées et vérifiées par la Cour constitutionnelle et enfin 547 listes ont été retenues pour 1 451 candidats dont 1 024 hommes et 427 femmes soit 29, 44%. Nous pouvons dire à ce stade que la loi 052 qui promeut la participation des femmes a été plus ou moins respectée parce que nous pouvons arrondir ce chiffre à 30%. Maintenant, nous attendons les élections pour voir si ce pourcentage pourra être tenu.

 Les enjeux de cette élection

Trois enjeux sont à relever dans ces élections. D’abord c’est la mise en place d’une nouvelle Assemblée en mai 2020. Cette Assemblée qui a commencé en décembre 2013 semble ne plus être légitime. Les discussions ont amené à renouveler cette Assemblée. Donc, il s’agit de donner une nouvelle légitimité aux députés pour qu’ils puissent affronter les questions sur les réformes que le Gouvernement doit mener. Il faut réformer les institutions, un certain nombre de lois, un certain nombre d’institutions de la vie sociale, de la vie civique, politique, etc. Cette nouvelle Assemblée peut légitimement affronter ces réformes et permettre d’aller résolument, tranquillement vers les élections présidentielles à venir en 2023. Donc, il faut réformer tout cela pour y aller sereinement à cause des polémiques qu’il y a eu après l’élection présidentielle en 2018. La redéfinition de la carte politique entre aussi dans les enjeux. On saura après ces élections comment la classe politique se positionne à travers le pays. Quelle va être la nouvelle majorité ? Quelle va être l’opposition ? Quelles sont les nouvelles figures qui vont entrer et quels sont les nouveaux partis à l’Assemblée nationale ? C’est très intéressant, car cela va animer, « redynamiser » la vie politique nationale. Cette élection permettra aussi, en prévision des élections de 2023, de mesures les forces des partis en présence, les messages véhiculés pendant les campagnes, l’adhésion des électeurs. Il est important de pouvoir mesurer ces forces et cela va tracer les sillons pour qui pourra être président en 2023.

 Les défis

Les défis sont principalement sécuritaires. Aujourd’hui, tout le monde connait les difficultés, la détérioration de la situation sécuritaire, les attaques aussi bien contre la MINUSMA que les FAMa et la population qui est confrontée à plusieurs incidents comme les mines, les enlèvements, les coupeurs de route, etc. Il ne se passe pas un jour où il n’y a pas d’incidents sur le terrain. Cela n’est pas aisé pour que les électeurs puissent se déplacer, pour aller faire campagne, aller vers les bureaux de vote. Il faut que le Gouvernement avec l’appui des Forces internationales puisse rassurer les électeurs au plan sécuritaire. Le défi sécuritaire est important.

En période normale sans crise sécuritaire, on pourrait être à l’aise pour aller vers ces élections sans trop de difficultés et mesurer le taux de participation.

L’autre défi à relever est le taux de participation. Combien de Maliens et de Maliennes âgés de 18 ans et plus, inscrits, ayant une carte d’électeur pourront se déplacer véritablement face à toutes ces questions ? Le Gouvernement y travaille, les institutions de la Nation y travaillent et nous pensons que cela est un défi important à relever.

Le défi de l’administration dans les différentes circonscriptions. Beaucoup de circonscriptions électorales n’ont pas encore ou ont perdu leurs administrateurs à cause de l’insécurité. Or ce sont ces administrateurs, préfets et sous-préfets qui organisent les élections, qui authentifient. Il faut pouvoir les redéployer dans les différentes circonscriptions pour que les élections puissent se tenir. Cela aussi est un défi important. Le gouvernement est en train de travailler dessus.

Le défi du déploiement du matériel. Avec la sécurité, si les cartes d’électeurs biométriques qui viennent d’être imprimées et qui doivent être distribuées sautent sur une mine, nous aurons des difficultés pour que les électeurs puissent obtenir la carte et aller voter. Heureusement que les techniciens et les Forces de l’ordre et la MINUSMA sont outillés pour détecter les mines, mais tous les convois ne seront pas encadrés par la MINUSMA. Il y a un défi à relever au niveau national, pour cela, les forces de l’ordre et les forces de sécurité maliennes y travaillent.

Komi

Djibril Coulibaly

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