jeudi 28 mars 2024
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GOUVERNANCE POLITIQUE: Quand les partis maliens brillent par leur manque de vision idéologique  

 

De Mao Zedong, son fondateur, à Xi Jinping, la République populaire de Chine a connu un essor contestable du Parti communiste chinois (PCC) qui célèbre ses 100 ans cette année.  Lors d’un discours prononcé jeudi dernier (1er juillet 2021) depuis la Place Tian’anmen (Pékin), le président Xi Jinping a mis en exergue «la grande renaissance de la nation chinoise». Les Maliens peuvent-ils attendre de leurs partis politiques la performance réalisée par le PCC ? Nous avons posé la question à certaines personnalités pour qui la classe politique malienne est loin de pouvoir combler les attentes fortes des Maliens. 

 

«Le temps où le peuple chinois pouvait être foulé aux pieds, où il souffrait et était opprimé est à jamais révolu», a lancé président Xi Jinping depuis la Place Tian’anmen de Beijing, d’où son lointain prédécesseur Mao Tsé-toung proclama la République populaire en 1949. Il s’exprimait à l’occasion de la célébration du 100 anniversaire du Parti communiste chinois (PCC le 1er juillet 2021.

«Ce que nous, les communistes chinois, faisons, c’est d’améliorer le niveau de vie du peuple chinois, rajeunir la nation chinoise et promouvoir la paix et le développement de l’humanité», a déclaré Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC. Qu’en est-t-il de l’impact de la gouvernance politique au Mali ? «Le président chinois a martelé ce que nous disons aux Maliens depuis 2008. Les politiques de gouvernance doivent être adaptées et liées aux composantes de notre culture et notre identité», répond Cheick Boucadary Traoré, président du parti convergence africaine pour le renouveau (CARE).

«La classe politique malienne a fait le peu du peu qu’elle pouvait pour notre pays. Elle a détruit le tissu social et économique de notre pays. Les leaders africains doivent savoir que l’on ne peut pas diriger un pays par tâtonnements», poursuit Bouga. A son avis, «il faut une vision, un plan (projet de société) et surtout savoir choisir les femmes et les hommes qu’il faut pour implémenter le projet. Tout cela doit reposer sur des politiques de sécurité nationale».

«Comme le Parti communiste chinois (PCC), il est vrai que le projet de la plupart des partis est d’améliorer le sort de nos compatriotes. Mais, force est de constater qu’aucun parti qui a exercé le pouvoir au Mali depuis l’avènement de la démocratie n’est arrivé à satisfaire les attentes de nos compatriotes comme le PCC l’a fait en Chine. Il y a donc des efforts importants à faire par les responsables publics au Mali», analyse Moussa Mara, ancien Premier ministre et probable candidat à la prochaine présidentielle.

«Sincèrement, le PCC et nos partis politiques ne boxent pas dans la même catégorie. Nos partis politiques ont fragilisé le tissu social au point d’affaiblir la Nation qui est entrain de voler en éclats», déplore Tiégoum Boubèye Maïga, chroniqueur politique. Pour un ami diplomate qui a requis l’anonymat, «la façon dont le PCC a réussi à faire de la Chine une puissance économique et militaire doit inspirer les partis politiques africains, notamment ceux du Mali qui brillent par leur manque d’idéologie et de vision». Et d’ajouter que de Mao à Xi Jinping, «les dirigeants de la Chine ont toujours eu une vision claire des besoins réels de leur vaste pays, de leur immense population et ils ont élaboré des politiques en fonction des besoins et des attentes du peuple chinois».

Et naturellement, déplore-t-il, «ce qui est loin d’être le cas du Mali depuis la fin de la première République renversée par le coup d’Etat du 19 novembre 1968». Mais, la discipline et le patriotisme des chinois a aussi énormément pesé dans le développement de leur pays. En effet, les Chinois ont compris très tôt que le bonheur et le changement ont un prix parce qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Très disciplinés et foncièrement patriotes, ils ont accepté le sacrifice qui a permis aux différents dirigeants de hisser la Chine au statut de puissance mondiale, notamment dans les domaines économique, militaire…

Et pour notre ami diplomate, «tout cela a été rendu possible parce que les dirigeants du PCC ont toujours su maintenir la confiance entre eux et le peuple. Par contre, au Mali, le peuple est de plus en plus dépité de la politique parce que nos partis n’ont jamais su se hisser à la hauteur de ses attentes».

Que doivent faire les Etats africains, notamment le Mali, pour peser de leur juste poids dans les relations internationales ? «Comme la République Populaire de Chine, le multilatéralisme doit être défendu par les pays comme le Mali qui gagneraient à ce que la plupart des sujets majeurs soient traités dans un cadre multilatéral et que chaque pays fasse les efforts à la lumière de ses forces. Et que cela soit soutenu par la Chine, un acteur international important et incontournable, est une bonne chose», assure M. Mara. Pour Tiégoum Boubèye Maïga, dans les relations internationales, «les grandes puissances ont très peu de considération pour les pays africains. Heureusement que, ces dernières décennies, la Chine est là pour faire face à ceux qui veulent mettre le multilatéralisme aux oubliettes» !

 

«Le leadership du PCC et sa capacité à mobiliser demeurent la clé du succès de la Chine», selon le chef d’un parti bissau-guinéen

Le leadership puissant du Parti communiste chinois (PCC) et sa capacité à organiser et à mobiliser sont essentiels au succès de la Chine, a déclaré le dirigeant d’un parti bissau-guinéen.

«La capacité d’organisation et de mobilisation du PCC a été démontrée une fois de plus dans la lutte contre l’extrême pauvreté et dans la maîtrise rapide et efficace de la pandémie de nouveau Coronavirus», a déclaré Tomas Gomes Barbosa, secrétaire national du Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem-G15), lors d’une récente interview vidéo conjointe aux médias.

  1. Barbosa, au nom du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, également membre du Madem-G15, a adressé ses félicitations pour le 100e anniversaire de la fondation du PCC, et a exprimé sa gratitude pour les contributions du PCC et du peuple chinois à la promotion de la paix et du développement dans le monde.

Suivant de près la pratique chinoise d’édifier un socialisme à la chinoise, M. Barbosa a déclaré qu’avec son immense sagesse politique et ses actions rapides, le PCC avait mené la Chine à réaliser des «progrès remarquables» qui ont attiré l’attention et suscité les applaudissements du monde entier.

A propos de la contribution chinoise à la lutte mondiale contre la pandémie, M. Barbosa a rappelé que face à un tel ennemi commun de l’humanité, la Chine, tout en la maîtrisant avec des mesures sur son propre territoire, était venu en aide à d’autres pays touchés.

Au sujet du développement des relations bilatérales, il a décrit la Chine comme «le partenaire le plus important pour le développement de la Guinée-Bissau», affirmant que la Chine avait soutenu et aidé son pays dans différents domaines, à savoir les infrastructures, l’agriculture, la pêche, la santé et l’éducation.

«La Chine reste toujours au cœur du peuple de Guinée-Bissau tout au long de notre lutte pour l’indépendance et le développement», a-t-il souligné. «Le monde doit assumer la responsabilité de préserver l’environnement et la paix», a déclaré M. Barbosa, faisant l’éloge du rôle positif joué par la Chine dans le processus.

(Xinhua)

Naby

 

 

Djibril Coulibaly

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