jeudi 28 mars 2024
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FRONT SOCIAL EN ÉRUPTION  : Entre liberté d’expression et droit de manifester, Tout ne serait qu’abus

En terme terre à terre, ça chauffe au Mali ! Après une manifestation de dizaines de milliers de citoyens pour dénoncer la mal-gouvernance et demander, oh non, exiger le départ du président IBK, une autre marche est organisée demain samedi pour contre balancer la première dans le but de soutenir le chef de l’Etat. Au Mali, le front social est tel est un volcan qui est rentré en éruption et qui pourrait, qu’à Dieu ne plaise, effuser des fleuves et des rivières de laves. Cependant, il semble curieusement, que près de trente ans d’exercice démocratique plus tard, le Malien ait du mal à appréhender la liberté d’expression dans le contexte qui est le sien : instrumentalisation politique et devoir citoyen.

Nos ainés, ceux qui vécurent les premières années de l’ère démocratique après le départ de Moussa Traoré, gardaient un souvenir un brin loquace de l’expérience du citoyen avec les libertés fondamentales dues justement à la démocratie. Après des années de privation de libertés fondamentales, le Malien avait tendance à abuser lorsqu’il s’agissait de jouir de ses droits inhérents à sa liberté retrouvée.  Et près de trois décennies plus tard, il semblerait que les libertés, plus particulièrement celle d’expression, aient assez souvent été  galvaudées.

La liberté d’expression, surtout dans le contexte actuel de front social en ébullition, est une arme redoutable pour tout politicien avisé. Se servir du peuple, ou d’une grande frange de celle-ci, est une vieille habitude dont les politiques usent et malheureusement abusent pour arriver à leurs fins.

Ainsi, le vendredi 05 juin, le boulevard de l’indépendance était noir de monde, pour dénoncer les tares de la gouvernance actuelle et exiger le départ du président. Et ce à l’appel majoritairement d’hommes politiques dont le député déchu Oumar Mariko qui aura empilé plusieurs mandatures, et de Choguel Kokalla Maiga, président du MPR, et qui aura aussi été ministre sous ATT et IBK, et surtout avoir été à la tête de la très juteuse AMRTP. Quelques semaines de tapages médiatiques de la part des organisateurs de la marche auront été suffisantes pour faire sortir des dizaines de milliers de maliens pour battre le pavé. De quoi souffler un vent de frayeur dans les rangs des pro-IBK.

Ces derniers, en tous cas des soutiens au président, ne comptent pas rester immobiles. Ils entendent bien, eux aussi, utiliser le peuple, pour prouver que le président IBK jouit bel et bien d’un soutien populaire. Le mouvement Ensemble pour le Mali, par le biais de son président par intérim, Lazare Tembely, entend donner de la voix pour dit-il soutenir « nos institutions, gage de la consolidation des acquis démocratique ». Là encore, la masse populaire est fortement sollicitée pour faire de cette manifestation une réussite. Là encore, ça sent l’instrumentalisation politique.

C’est à croire que la société civile, après tant d’années d’exercice démocratique, n’arrivent pas à s’approprier les libertés d’expression et de manifestation dans le but exclusif de la défense des intérêts de la Nation, sans aucune interférence politicienne.

Ahmed M. Thiam

Djibril Coulibaly

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