vendredi 29 mars 2024
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Frappes françaises sur le village de Bounti : Barkhane et FAMa se justifient, la CNDH exige « une enquête indépendante »

La force française antijihadiste Barkhane a indiqué vendredi s’être déplacée sur les lieux d’une frappe menée il y a une semaine. Selon l’armée française et les autorités maliennes, cette frappe n’avait touché que des jihadistes alors que des villageois ont rapporté que des victimes civiles ont été touchées. Les événements survenus dimanche dernier dans le village de Bounti au centre du pays suscitent de nombreuses réactions. La commission nationale des droits de l’Homme CNDH demande « l’ouverture d’enquêtes crédibles et transparentes » sur ce bombardement. 

Une mission terrestre de l’armée française était sur le lieu de frappe. « Dans la matinée, une mission terrestre composée de militaires de la Force Barkhane s’est rendue sur les lieux de la frappe française réalisée le 3 janvier dernier au nord du village de Bounti », a indiqué l’état-major dans un bref communiqué. « Les éléments recueillis au cours de cette mission sont en tous points conformes à l’analyse et l’évaluation de situation produites jusqu’à présent ».

Cependant, les faits qui se sont produits dans le secteur de Douentza-Hombori (centre) suscitent depuis des jours des interrogations sur l’éventualité d’une bavure au cœur de l’un des principaux foyers de la violence qui ensanglante le Sahel. Des villageois et une association de défense de l’ethnie peule ont fait état d’une frappe aérienne ayant atteint une fête de mariage, faisant une vingtaine de morts dans le village de Bounti. Décrit par plusieurs villageois comme un hélicoptère, l’appareil qui aurait tiré ne pourrait a priori appartenir qu’aux armées malienne ou française, les seules à frapper du ciel malien. Mais la France, qui a gardé le silence jusqu’à mardi, ainsi que les autorités maliennes affirment que les frappes aériennes visaient bien un groupe de jihadistes. Paris a exclu l’usage d’un hélicoptère comme la présence d’un mariage sur les lieux. « Cette action de combat« , effectuée au moyen de « trois bombes » a permis de « neutraliser » une trentaine de jihadistes, avait rappelé l’état-major jeudi soir, ajoutant que les éléments disponibles permettaient « d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral ».

La CNDH demande « une enquête indépendante »

La Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH, recommande, quant à elle « l’ouverture d’enquêtes crédibles, indépendantes, impartiales et diligentes en vue d’identifier les auteurs et complices de ses violations ».

La jeunesse Tabital Pulaku est formelle : plusieurs civils ont été tués par ce bombardement. Mais pour l’état-major français des armées, ce sont des dizaines de djihadistes qui ont été tués par ces frappes menées par des avions de chasse.

Pendant ce temps, le M5-RFP, le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques avait dénoncé dans un communiqué le silence des autorités maliennes sur ces frappes.

Bourama Kéïta

Djibril Coulibaly

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