jeudi 28 mars 2024
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Fête de fin d’année : Une nouvelle race de belles de nuit émerge

C’est déjà l’euphorie des fêtes de fin d’année. La plus prisée étant de loin la nuit de Saint Sylvestre appelée « 31 ». Pour que cette fête, les trouver dans des dispositions financières stables, beaucoup sont prêts à beaucoup de choses. Hommes comme femmes, tous mettent en œuvre des plans pas souvent catholiques pour se faire des sous. C’est le cas de ces belles nymphes qui arpentent depuis peu nos grandes artères à la recherche de chaud lapin.

Le « 31 » décembre approche à grands pas. C’est moins d’une semaine. Dans les «grins» aux coins des rues, ça taille bavette au tour de la bonne organisation de cette fête. Moussa, appelons le comme ça, est un jeune d’un quartier huppé de Bamako. Papa et Maman sont nantis. Moussa roule dans une Toyota de marque «Avensis». Naturellement que pour la fête de «31» il voit les choses en grand. Lui et ses «potes» qui sont du même milieu social que lui, prévoient la location du buffet d’un hôtel connu de la place. Une location qui, pour la seule nuit de la Saint Sylvestre, coûte au bas mot la bagatelle de 600 mille francs CFA. Si Moussa et ses amis ont des parents riches, eux-mêmes ne le sont pas ; car, pour la plus part des Etudiants et élèves, pour s’offrir ce dîner de rêve, c’est à Papa et à Maman de casquer à leur place. Mais, pour un groupe de quelques amis, la facture risque d’être salée pour les parents. S’il est vrai que les parents ne rechignent pas à satisfaire les désirs de leurs rejetons, il y a quand même un seuil à ne pas dépasser. Ça, Moussa et ses «potes» le savent. C’est pourquoi, en véritables stratèges, ils mettent en place des plans pour arriver à leurs fins. Et c’est à Moussa à trouver la solution. Depuis deux jours, sa voiture est hors de vue des parents. « J’ai dit à Papa que la voiture était en panne, comme je sais qu’il n’aime pas me voir rouler à moto, je sais que d’ici peu j’aurais ma part de contribution pour notre soirée du 31 », nous dit-il sourires aux lèvres. Il est, selon lui, impossible de ne pas organiser cette soirée ; peu importe le coût et la manière ; car, selon lui, les invitations sont déjà parties et il y aura des filles qu’il ne faut surtout pas décevoir. Son camarade, Issa (nom d’emprunt) est réputé lui aussi être un tombeur sans scrupule dans le groupe. De teint clair, la mise bien soignée, assez de bling-bling, il passe pour le Dandy de la bande. Mais, contrairement aux autres, il n’est pas issu d’une famille de «riches». Papa est un fonctionnaire et Maman se débrouille dans le petit commerce. Son atout étant sa beauté, il en use et en abuse pour séduire les femmes. Les quelles femmes une fois sur son charme lui servent de vaches laitières au propre comme au figuré. Il dit ne pas avoir trop de soucis à se faire pour payer sa cotisation. Actuellement, il dit filé « le grand amour » avec une grande dame et une fille à Papa qui, le moment venu, lui paieront sa cotisation.

A l’instar de Moussa et d’Issa, le reste du groupe s’ingénie pour trouver les trucs et astuces pour soulager les parents de leurs sous. Si le compte n’y est pas pour le moment, ils sont sûrs et unanimes d’une chose : Notre fête se fera. Il ne peut en être autrement ; car, ils ne sont pas à leur coup d’essai.

Autre lieu, même préoccupations, stratégies différentes

Arpentant les côtes du quartier de Kalaban-Coro Adeken, Mamadi transporte 8 bidons de 30 litres remplis d’eau dans une charrette. Il sue à grosses gouttes. Ces bidons qu’il doit céder à 50 francs CFA le contenu doit lui servir de payer sa cotisation. « Je mets à profit les congés de Noël pour vendre de l’eau et me faire un peu d’argent pour bien fêter le 31 avec mes amis». Lui et ses amis ont prévu, au menu du 31, du poulet accompagné de frittes, d’aloco, des amuses gueules et de la boisson. Chacun, selon lui, devra payer 5000 francs CFA. Il nous raconte que l’un de ses amis, lui, manœuvre au près des maçons et un autre s’active à vendre des jouets d’enfants à l’approche de Noël. C’est la course contre la montre.

Nouvelle donne

Si, à l’accoutumée, c’est les hommes qu’on voyait rivaliser d’ardeurs et d’ingéniosité pour trouver de quoi satisfaire leurs besoins et ceux de leurs compagnes, il faut dire qu’ils ne sont plus seuls. Des filles s’y mettent désormais. Face à une situation économique morose, les hommes ne parviennent qu’assurer le minimum nécessaire. Le seul fait d’être bien habillée ne semble plus suffire. Avoir de l’argent dans la pochette est devenu une nouvelle exigence pour certaines d’entre elles. Alors, comment faire si son homme n’est pas à mesure de satisfaire à tous ses désirs ? Certaines ont trouvé la solution ; mais laquelle ? Il a été certainement donné aux « rats des bars » et aux noctambules de voir émerger une nouvelle race de belles de nuit. Indice : elles sont belles, jeunes, aguichantes et frisent l’innocence. Et, bien, ce sont elles. Aly est un gérant de Bar, au quartier Golf, en Commune V ; il a vu, depuis peu, son espace pris d’assaut par cette nouvelle race de belles de nuit. En tant que Gérant, il a des facilités pour causer avec ces filles qui veulent élire leurs quartiers dans son Bar et tirer les éventuels clients vers les chambres de passe. « J’ai été surpris de leur voir débarquer. Elles sont si jeunes qu’on croirait qu’elles sont en commission. Mais, c’est après avoir causé avec quelques unes que j’ai compris pourquoi elles étaient là. Même si elles ne te le disent pas aux premiers abords, avec le temps et les liens qui se tissent, dans un moment de solitude, elles se laissent aller et vous conter leurs histoires et la raison véritable de leurs présence. C’est là que j’ai compris que beaucoup étaient là uniquement pour se faire de l’argent en prélude à la fête de 31 ». En fin connaisseur du milieu, il enchaîne : «Je crois qu’elles ne savent pas qu’elles jouent avec le feu. J’en ai vu plusieurs venir pour chercher une somme déterminée dans le but de résoudre un problème urgent et qui jusqu’à présent son dans le milieu. Dans ce métier, il est facile d’entrer mais très difficile d’sortir», lâche-t-il en signe de désespoir. Comme ces filles, des jeunes hommes partisans de la facilité, s’adonnent à des vols d’engins à deux roues et de pickpockets au sein des marchés qui grouillent actuellement de monde.

Pour fuir les dépenses de 31, beaucoup sont déjà hors du pays (voyages imaginaires) et d’autres le seront, le jour-j à chacun ses stratégies.

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