jeudi 18 avril 2024
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En Algérie, les hôpitaux sont sous pression face à la recrudescence des contaminations au coronavirus

Le pays connaît une fin d’année mouvementée, marquée par l’augmentation alarmante des cas de Covid-19 et l’absence du président, lui-même atteint.

« Le fil d’actualité de mes réseaux sociaux ressemble à une rubrique nécrologique », s’alarme Narimene, une étudiante de 22 ans. « Quand ce n’est pas des avis de décès, ce sont des personnes qui cherchent une place à l’hôpital ou de l’oxygène pour un proche malade », poursuit cette jeune femme qui vit à Alger.

Depuis le début du mois de novembre, l’Algérie connaît une recrudescence des cas de cCovid-19. Le 17 novembre, les chiffres ont même atteint un record en dépassant le seuil des 1 000 contaminations par jour. Depuis le premier cas enregistré en février, le pays déplore officiellement un peu plus de 2 300 décès et 77 000 contaminations.

Les grandes villes du nord sont les plus touchées par cette reprise de la pandémie. A Alger, les CHU sont sous pression depuis plusieurs jours et certains professionnels de santé estiment que les chiffres officiels sont bien en deçà de la réalité vécue sur le terrain. Rien qu’à Alger et sa banlieue, « on peut avoir 10 000 à 15 000 nouveaux cas par jour », affirme le professeur Reda Djidjik, chef de service d’immunologie au CHU de Béni Messous, interrogé par le site d’information en ligne TSA.

Folles rumeurs

Le service de réanimation de ce CHU, situé dans l’ouest de la capitale, est « saturé et dépassé », avertit le professeur Reda Malek Hamidi. « Les malades qui arrivent aux urgences de pneumologie et qui ont besoin d’une oxygénothérapie n’ont pas trouvé de place », expliquait le médecin le 19 novembre.

Ce contexte de tension dans les hôpitaux a fait naître de folles rumeurs, dont l’une concernant la fermeture, pour cause de surcharge, du CHU Mustapha Pacha, le plus grand hôpital du pays situé en centre-ville d’Alger. L’information a rapidement été démentie par le directeur de l’hôpital.

Cette fausse nouvelle vient s’ajouter aux nombreuses spéculations concernant l’état de santé du président Abdelmadjid Tebboune, lui-même atteint et soigné en Allemagne depuis le 28 octobre. L’absence de communication transparente sur l’évolution de sa maladie rappelle de sombres heures à une population toujours marquée par les derniers mandats de l’ancien président Bouteflika, affaibli par un accident vasculaire cérébral.

Pénurie de tests PCR

Les autorités algériennes ne fournissent pas non plus d’indication sur le nombre de tests PCR effectués quotidiennement. Le pays, qui ne pratique pas de dépistage massif, fait actuellement face à une pénurie de réactifs. Dans les hôpitaux publics, l’accès au test PCR n’est pas systématique et quand un patient bénéficie du dépistage, les résultats mettent parfois plusieurs jours à arriver.

« Neuf jours pour mon père, médecin, contaminé au Covid-19 », lâche Redouane, un jeune homme dont le père officie à l’hôpital public de Blida, à 50 kilomètres à l’ouest de la capitale, l’une des régions les plus touchées en Algérie.

Face à la dégradation de la situation, les autorités ont restreint certaines activités économiques et imposé un couvre-feu dans plusieurs provinces. Elles ont également annoncé l’importation de centaines de milliers de tests PCR dans les prochains jours. Mais, dans l’urgence, beaucoup de patients se tournent vers les structures privées, où le prix d’un test varie entre 12 000 et 18 000 dinars (78 et 117 euros).

Ce tarif, qui s’approche du salaire national minimum garanti (le smic algérien), est jugé excessif. Les tests PCR « devraient être facturés au maximum 8 000 à 9 000 dinars [52 à 59 euros] », a estimé Lotfi Ben Bahmed, ministre de l’industrie pharmaceutique lors d’une intervention à la radio publique.

Le monde

Djibril Coulibaly

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