samedi 23 novembre 2024
Accueil | Politique | Élection du 29 juillet 2018 : Un divorce total entre les Maliens de l’intérieur et ceux de l’extérieur

Élection du 29 juillet 2018 : Un divorce total entre les Maliens de l’intérieur et ceux de l’extérieur

Les premiers ont voté massivement IBK, à vrai dire pour l’argent et non pour un projet de société. Le second surtout par conviction et sur la base du bilan du Président sortant. Le scrutin du 29  juillet 2018 a encore prouvé que c’est plutôt l’intérêt individuel qui prime et non le projet de société dans la majorité des électeurs maliens de l’intérieur. Bien d’observateurs sont unanimes, lors du scrutin, des électeurs étaient postés devant des  centres de vote munis de leurs cartes guettant la venue d’un envoyé spécial pour vendre  leurs voix. Cet échange se fait souvent avec une  modique somme de 2000 francs CFA. Alors que les seconds ont voté, les Maliens de l’Extérieur, eux, Soumi ; c’est-à-dire, pour son projet de société et pour l’avenir du Mali.

Selon les décomptes qui nous sont parvenus, des résultats provisoires du scrutin présidentiel du dimanche 29 juillet 2018, le candidat de l’URD arrive largement en tête dans presque toutes les circonscriptions électorales d’Europe, en Chine et dans certains pays africains.

Les Maliens de l’Extérieur ont encore en mémoire les scandales des cinq ans du Président sortant : «Achat de l’avion présidentiel, achat d’équipements militaires pour l’armée malienne, l’affaire des tracteurs et l’affaire des engrais frelatés, etc.». 

Les scandales financiers se sont multipliés et sont restés impunis. Cela en dépit des promesses  du  candidat IBK qui jurait de mener une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière.

Le dernier Rapport du Vérificateur Général confirme l’ampleur de la corruption et de la délinquance économiques et financières dans notre pays.

Ce vote des Maliens de l’Intérieur est à l’antipode de leurs ressentiments. Car, avant le vote, ils ont quasiment tous fustigé le bilan d’IBK, sa gestion de la fronde sociale et la forte implication de sa famille dans la gestion des ressources et des affaires courantes du pays.

Son bilan

Élu 2013 avec plus de 77%, sur la base de nombreuses promesses dont la résolution de la crise au Nord du Mali, la lutte implacable contre la corruption, la création d’emplois pour les jeunes, etc.,  IBK est loin d’avoir comblé les attentes du Peuple malien. Cinq ans après le bilan frise la catastrophe, les morts se comptent par dizaines par semaine, les deux tiers du territoire échappent toujours au contrôle de l’État et les chômeurs inondent les rues de la capitale, Bamako en dégradations inimaginables et jusqu’au plus profond du pays.

La crise sociale

Le Sud qui n’a pas connu la grande crise sécuritaire comme le Nord et le Centre du pays a néanmoins souffert de la crise alimentaire et du phénomène d’insécurité résiduelle. Les denrées de première nécessité ne sont pas à la portée de tous les citoyens que le train de vie de l’État n’a jamais diminués ; d’où le sentiment d’abandon avec comme conséquence la crise de confiance sans précédent entre Gouvernants et Gouvernés. Sans oublier les différentes grèves des agents de santé ; des magistrats ; des enseignants ; des cheminots ; et la violence dans l’espace universitaire. La liste est longue.

La forte implication de sa famille

L’une des causes du mécontentement de la plupart de Maliens  est l’implication de la famille d’IBK dans la gestion des affaires du pays. Sa femme et son enfant ‘‘Fiston national » qui sont très impliqués dans la gestion des affaires publiques. Les marchés publics sont octroyés à des proches à eux et en dehors de toutes procédures régulières. Toute chose qui irrite jusque dans les rangs des soutiens d’IBK qui l’accusent de népotisme, d’impunité, de corruption et d’ingratitude.
En tout cas, il y a de l’embargo en l’air  parce que  la diaspora menace de ne plus envoyer de l’argent. Or, ce sont eux les  vrais bailleurs de fonds des populations restées au pays.

Quand un internaute écrit sur la toile « le poulet au marché de Bamako est plus cher (2.000 CFA) qu’un Malien pour cinq ans». Quelle tristesse !

Mahamadou YATTARA : Le Combat

Rédaction

Voir aussi

PERSISTANCE DES DÉLESTAGES: Les ménages dans la précarité, l’économie à l’agonie

Depuis de très longs mois, le Mali est confronté à des délestages qui ne cessent …

Laisser un commentaire

Aller à la barre d’outils