vendredi 29 mars 2024
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Edito : Ozone-Mali ou la société de l’insalubrité 

Bamako, la ville coquette des années 60 qui a séduit pendant longtemps les amis et partenaires du Mali en visite dans la capitale, est devenue aujourd’hui la cité insalubre où se côtoient au quotidien un immense nuage de poussière et des tas d’ordures qui jonchent les routes goudronnées, les rues et ruelles des quartiers, sous le regard indifférent d’Ozone. Cette société marocaine censée assainir les routes et qui a un contrat de quelques milliards de francs CFA des pauvres contribuables maliens par an, n’arrive plus à rendre l’environnement plus agréable. Elle semble même être aujourd’hui à l’agonie, car incapable d’assurer l’hygiène et la salubrité de nos villes qui croupissent sous le poids des immondices avec son lot de saletés, de mouches et moustique, vecteurs de plusieurs  maladies. La société Ozone est tout simplement une déception au regard de l’état de délabrement en termes de nettoyage. Y a-t-il des non-dits dans les clauses  du contrat qui lie l’Etat à la société marocaine ?  L’ancien régime d’IBK a-t-il sa part de responsabilité dans le comportement de l’Ozone ? Au lieu d’auditer la gestion de l’ancien régime IBK, les autorités de la transition ne se sont-ils pas trompés en se  précipitant de signer le décret mettant en place son cabinet ce qui est synonyme de réhabilitation ?

C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons qu’il était nécessaire de faire un audit général de tous les secteurs d’activités de l’Etat afin que toutes les zones d’ombres soient clarifiées avant de réhabiliter IBK. Selon des sources bien introduites dans le cercle restreint de l’ancien régime, le contrat entre l’Etat et la société Ozone s’élèverait à 9 milliards de francs CFA et que l’ex première dame Ami Maiga serait actionnaire. En réhabilitant IBK, on le blanchit non seulement  de toutes  les charges qui pourraient être retenues contre lui dans le cadre de ses sept ans de gestion du pays, mais aussi on éviterait qu’il réponde devant la justice pour des faits susceptibles de lui être reprochés. C’est un chèque en blanc et une prime à l’impunité et à la corruption.

Quant à la société marocaine, Ozone, elle semble être incapable de satisfaire les besoins en matière d’hygiène et de salubrité. La preuve, c’est l’effectif très réduit qu’on voit sur le terrain, très largement en déça du besoin réel. A cela s’ajoute la mauvaise qualité des matériels que les agents nettoyeurs utilisent pour le travail demandé. La tenue qu’ils portent est tellement usée  qu’elle  laisse entrevoir la pauvreté des agents qui sont sur le terrain. Comment peut-on débourser 9 milliards de nos francs pour cette piètre prestation ? S’il y a des non-dits qu’on le sache, au mieux il faudrait même revoir les clauses du contrat afin d’en savoir davantage et en cas de malversations que les responsables répondent de leurs actes, afin que les citoyens puissent jouir d’un environnement assaini où il fera bon vivre.

En somme, l revient maintenant  aux autorités de la transition  de donner des gages de leur bonne volonté à mettre le Mali sur des bons rails. Elles doivent davantage prouver au peuple malien qu’elles n’ont qu’un seul agenda celui du Mali. La lutte contre la corruption et l’impunité doivent non seulement occuper des places de choix, mais aussi et surtout  être leurs chevaux de bataille si elles veulent sortir par la grande porte de l’histoire

Youssouf Sissoko

Djibril Coulibaly

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