mardi 16 avril 2024
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Discours à la nation: Maliens, je vous ai entendu

A coup sûr, IBK est ‘‘ fan ’’ de Charles De GAULLE qui avait dit à ses compatriotes avec gaullisme et à la télé : « Français, je vous ai compris ». Le message de 9 minutes que le Mandé Mansa a délivré à ses concitoyens à la veille de la célébration du 56e anniversaire du pays peut être résumé en une phrase : « Maliens, je vous ai entendu » ; on pourrait y ajouter aussi en annexe : «…comprenez-moi vous aussi ». Ce discours dit le 21 septembre 2016, à 21 heures, s’adresse aussi à la communauté internationale (à elle plus encore !). Pour nous en convaincre, réécoutons la première phrase d’IBK, celle de l’ouverture : «Mes chers compatriotes, amis et hôtes du Mali ». Les amis et les hôtes du Mali ne sont que la communauté internationale.

Procédant ainsi, IBK s’adresse aux uns (Maliens) et aux autres (communauté internationale) tout en prenant cette dernière à témoin pour parler aux premiers. Cela démontre la dépendance très forte et la soumission de la patrie à la volonté de l’ordre internationale. Si bien que son PR (Président de la République) soit obligé d’avouer implicitement : je parle à mon peuple sous votre controle. Et pour dire quoi ?

Que le Mali fête le 22 septembre sous les «  conséquences terribles de la crise de 2012 qui avait …  le Mali au fond de l’abime » en s’appuyant sur ses valeurs : solidarité, soucis du pays et le vivre ensemble. La commémoration serait le moment de cogiter sur le défi de l’heure : «Instauration de la paix et de la sécurité, préservation de la cohésion nationale et prise en charge de la demande sociale. L’évocation de ces valeurs et des défis qui leur sont assortis montre d’un côté les attentes du pays et de l’autre les difficultés pour les atteindre. IBK constate alors qu’il y a du retard dans l’application de l’Accord de paix issu d’Alger.

Donc, IBK montre par-là que les Maliens sont justement en train de le regarder, ce tableau peu luisant. D’où cette affirmation péremptoire : «Je comprends l’impatience… ». Mais, c’est pour se justifier : «le chemin vers la paix est … » (, il faut aussi que les Maliens le comprennent). Toutefois, après la justification et la demande de la patience, le mea culpa surgit : «Nous devons avoir le courage et la lucidité de tirer des leçons, des échecs lamentables comme ceux subis à Nampala et Boni. On sait que les Maliens en avaient été… ».

Là IBK affirme qu’il a été élu au-delà des … et que «la confiance de 78% de voix me font obligation d‘écouter». Autrement dit : « Je vous ai entendu» . Le « vous » n’est pas seulement le Peuple, mais aussi ses Représentants. D’où la promesse ferme de tenir des séries de rencontres avec les Responsables politiques de tous bords : «Je prends en compte toutes les voix qui se soucient du Mali. …. ».

Donc, IBK, le soir du 22, c’était un homme face à son Peuple. Un otage aussi qui aurait le canon d’un revolver dans le dos ? On ne sait pas trop ; mais, ce qu’on peut avancer sans trop se compromettre est que les Maliens attendent de voir pour le croire.

Le Fouineur

COULIBALY

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