vendredi 22 novembre 2024
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Diplômés des sciences de l’éducation : Les marginaux du système

Ouverte en l’an 2000, la filière Science de l’éducation a, à ce jour, formé 20100 Diplômés pour seulement 64 employés.

C’est une lapalissade de dire aujourd’hui que l’université du Mali est devenue une fabrique de chômeurs. Les milliers de diplômés qui en sortent chaque année peinent à trouver leur premier emploi. La faute à un système éducatif qui, depuis bien longtemps, est en inadéquation avec le marché d’emplois. Résultats : les chômeurs endurcis se contentent de petits boulots de survie, de stages à durée indéterminée en lieu et place de contrats à durée déterminée. Conscients de leurs culpabilités, les différents régimes mettent en place des programmes de « reconversion » dans lesquels s’engouffrent par milliers des maîtrisards dans le but de bénéficier des petites allocations et, si possible, être utilisables par le marché de l’emploi. Quand un système est obligé de compter sur la reconversion pour trouver des débouchés à ces diplômes d’université, il y a problèmes. Un exemple qui illustre cet état de « déphasage » de notre système éducatif est celui de la filière dénommée  « Sciences de l’éducation » de la Faculté des Lettres Langues Arts et Sciences Humaines (FLASH). A sa création en l’an 2000, cette filière avec son nom ronflant a suscité au fil des années un engouement certains auprès des nouveaux Bacheliers. De seulement 8 diplômés à sa création, elle a atteint les 1479 diplômés en 2016. Au jour d’aujourd’hui, la filière a formé 20100 diplômés. Et parmi eux, seuls 64 ont aujourd’hui un emploi sûr et permanent, selon Makan Sissoko, Président de l’Association des Etudiants et Diplômés en Sciences de l’Education (AEDSE). Cette situation s’explique par le fait qu’ils ne sont jamais conviés à participer aux nombreux concours d’entrée à la fonction publique. «C’est seulement en 2011 que nous avons participé au concours d’entrée à la fonction publique», déplora-t-il. Face à ce qu’ils qualifient d’ « injustice » et de « marginalisation », les diplômés en sciences de l’éducation ne sont pas restés les bras croisés. La création de leur association en 2009 fut le début d’une longue lutte qui jusqu’à ce jour peine à porter ses fruits. Les différents Ministres de l’Education, de l’Enseignement supérieur et même le Premier Ministre ont été, selon Makan Sissoko, saisis pour « exposer et expliquer » leur mal être. Mais rien n’y fit. Une indifférence que Makan Sissoko et les siens ne comprennent pas. Surtout concernant une filière aussi « capitale » que les sciences de l’éducation. Car , selon lui, cette filière forme des diplômés prêts à servir à différents niveaux de l’administration comme  des formateurs d’enseignants et administrateurs scolaires qui peuvent mener des études sur les différents aspects de l’éducation et aider à l’orientation, dispenser des cours de psychologie, de méthodologie de l’enseignement secondaire et supérieur, analyser les besoins de formations, etc. Mais, au lieu de leur donner la chance d’exercer ce pourquoi ils ont été formés, Makan Sissoko déplore le fait que les sortants de la filière se retrouvent à faire des Stages de 5 à 6 ans au sein des différents départements de l’Education, à l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) et ailleurs. « Leur maintien pendant de si longues années dans ces structures est le fait de leurs compétences avérées et non les affinités comme on a l’habitude de le voir », assure-t-il. Comparés aux diplômés des autres filières comme le Droit, il y a de la place pour tous ces 2036 diplômés restants. Selon Makan Sissoko, si chaque cycle scolaire (1er cycle, second cycle et supérieur) du Mali recrutait un seul spécialiste des sciences de l’éducation, il y aurait, peut-être, même « rupture de stocks ». Si tant est qu’il y a la place, selon Makan Sissoko, il ne reste qu’à souhaiter la bonne volonté des dirigeants.

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