vendredi 29 mars 2024
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Détournement des fonds à la CENI : Enfin, le Président Amadou BAH sort de son silence et fait des révélations

L’enquête du Ministère des Finances tient  la CENI en haleine.

-Maitre Moriba Diallo a reçu 145.036.000 francs. À ce jour, il n’a pu justifier que 3.610.000 francs. 

– Maître Issiaka Sanogo qui a été élu comme leur Président, il est à Sikasso 1 : il a perçu 210.001.000 francs. À ce jour cumule justifiés 0, reste à justifier 210.001.000 francs.

-Alfousseini Aba est Coordinateur de Tombouctou, il a reçu 102.652.000 francs, à ce jour il n’a pas justifié 1 franc.

Il n’y a pas de place pour le doute.

L’âme du Mali s’éteint à petit feu. Aujourd’hui, nous sommes dans un système où ceux qui ne sont pas encore attaqués doivent se méfier ; car, il y a toujours ces Hommes assoiffés, sans vergogne qui n’ont le cœur et les yeux que pour l’argent et sont prêts à tout. Ils  se muent en loups pour attaquer, déposséder, spolier… Depuis l’annonce de cet ordre de mission, des membres de la CENI perdent pied. Maître Issiaka Sanogo et son clan ne cessent de vilipender le Président de la CENI. Pourquoi veulent-ils sa peau ? Nous vous délivrons sa version.

Nous avons tous, un moment ou un autre, été manipuléspar des désinformations qui dénigrent sans arrêt le Président de la CENI Amadou Bah. De l’acharnement médiatique à la violence extrême. Amadou Bah, au début de cette histoire, ne voulait pas réagir en disant pouvoir gérer la situation en interne entre Responsables, mais il s’est lourdement trompé. La situation n’a fait qu’à s’aggraver  et vu  la rage que nourrissent ses détracteurs allant jusqu’à la violence extrême, il a décidé de nous faire part de son indignation.

Pour rappel, le Bureau de la CENI a été mis en place en 2017, dans un contexte où il n’y avait pas de consensus. Deux candidats se sont présentés, Maître Issiaka Sanogo et Amadou Bah. Et c’est ce dernier qui était élu Président. C’est selon le Président ; car, il faut bien préciser qu’Amadou Ba est toujours Président de la CNENI ; malgré les rumeurs qui parlent de sa démission.

Dans la perspective de former une famille pour travailler dans la cohérence afin de réaliser la mission qui leur a été confiée, Amadou Bah dit n’avoir aménagé aucun effort pour pouvoir accomplir à bien son devoir. Mais, hélas, durant toute une année,  certaines personnes  ont toujours gardé dans leurs esprits l’élection passée qui a fait de lui le Président de la CENI. Donc, avec ces hostilités, ils ont passé les élections présidentielles dans des conditions difficiles. Mais, cela ne l’a pas découragé ; car, ses responsabilités, en tant que Président, est de réussir la mission qu’on l’a confié malgré que sa personne a été suffisamment insultée, violée à l’intérieur. Il a toujours essayé de calmer le jeu pour pouvoir accomplir leur mission», nous expliquera-t-il.

«J’ai été traité de tous les noms d’oiseaux et j’ai tout accepté….

Il y a des règles de fonctionnement de notre institution

«Il y a deux Coordinateurs qui sont porteurs des fonds en direction du dénombrement de la CENI à l’intérieur du pays pour les activités. C’est souvent la mise en disposition que nous signons et qu’ils récupèrent au niveau des Banques locales.  L’argent doit être remis aux structures qui doivent aller jusqu’aux Délégués des cellules de l’organisation des élections. Donc, il s’agit de ces fonds-là, dont nous avons eu beaucoup de difficultés», nous a relaté Amadou Bah.  Puis il poursuit : «Tout a basculé lorsque, par un ordre de mission qui date du 10 septembre 2018, le Ministre des Finances envoie une mission d’audit pour la gestion de la CENI; notamment, les fonds remis à la CENI au titre de l’organisation de l’élection présidentielle».

En raison de santé, Amadou Bah était contraint de s’absenter durant un mois. Avant de s’en aller,  il a  reçu la mission. Ensuite, il l’a mis en rapport avec le Premier Vice-président et le Questeur. Dans ces termes, il dit ceci:«La mission est arrivée, faites tout pour  remettre à leur disposition tous les dossiers nécessaires». Déjà, en ce moment, il aurait eu des réticences; car, certaines personnes de la boîte disaient « non, on ne peut pas rendre compte à une mission du Ministère des Finances et que s’il faut rendre compte c‘est au Président de la République. « Non, ce sont des fonds publics et on doit suivre les règles», répondra-t-il.

 

Amadou Bah nous raconte qu’après son départ, le Questeur lui a fait part de la résistance de ces mêmes personnes. C’est ainsi qu’il a pris  la décision de contacter l’Inspecteur Haïdara du Ministère des Finances qui était sur l’affaire pour lui demander de donner un délai au Coordinateur pour qu’ils puissent aller chercher toutes les pièces en question. D’autant plus qu’ils viennent juste de terminer les élections et que ces personnes doivent avoir au moins un peu de répits  avant d’entamer toute autre chose. «L’Inspecteur a compris ma démarche et  nous a accordé 45 jours. Ainsi, j’ai demandé au Vice-président de faire tout pour respecter ce délai. Pour plus de preuve, j’ai envoyé un texto au Vice-président pour qu’il montre au Coordinateur afin de connaître ma position», dira-t-il

Mais, selon le Président Amadou Bah, d’aucuns pensent qu’ils n’ont pas son soutien du coup, il faut voir dans la gestion même de la CENI. D’autres, quant à eux, disent qu’il faut que le Président même rende compte de sa gestion. Le problème n’est pas là ; puisque quand il y a déjà une mission des finances, l’ordre de mission en appui, au même moment on ne pourrait  pas ériger une commission pour enquêter sur les comptes, car techniquement, ces gens ne sont pas doués pour le faire.

«On va attendre que la mission dépose son Rapport et s’il y a eu détournements ou indiscipline budgétaire, c’est eux qui sont qualifiés pour le dire », rétorqua-t-il.

«C’est la première raison. Et la seconde c’est que la CENI a une manière de procéder où on a institué au titre 3-4 une sous-commission de contrôle. C’est ça, l’extrait de notre modèle de procédures. Cette structure a été créée par la plénière et ressort de notre manière de procédures. La plénière a désigné 3 personnes: Madame Diané, Mamadou Maïga pour être membres de la Commission de contrôle interne. J’ai pris acte de nomination.

Au mois de mars, ils ont fait une première réunion et ont désigné Madame Diané comme la Présidente. Donc, au lieu d’aller former une Commission ad hoc présidée par Maître  Issiaka Sanogo, Moriba Diallo et de Madame Zouré Fatoumata Maïga, il y a déjà une commission qualifiée pour le travail.

Pourquoi ne pas mettre cette Commission en mission pour faire ce contrôle? », nous relata le Président.

Rien à faire ? Ils ne veulent rien entendre. 

«Ils disent que ce sont eux qui ont mis cette commission en place et ce sont  eux qui vont faire le contrôle. Ils ne m’ont jamais écouté. Le Questeur a fait un Rapport sur tout ce que nous avons reçu et l’utilisation de ces fonds. Ensuite, le Premier  Vice-président leur a demandé d’attendre mon retour  pour que je réponde sur ce qu’ils appellent  indiscipline budgétaire. Ils ont dit non. Parce qu’ils étaient dans leur schéma.  À mon retour, le lundi, le Vice-président m’a rendu compte de tout ce qui s’est passé. Le même lundi ils sont venus voir ce dernier  pour lui dire de convoquer une plénière et que la commission de discipline siège aujourd’hui. Celui-ci leur demande  d’aller voir le Président puisqu’il a pris fonction, ils ont refusé. Le Premier Vice-président m’appelle alors à l’interphone pour m’informer que Maître Isaac, Mariko, Mme Zouré et Maître Moriba sont venus le voir aujourd’hui pour une plénière à 15h.

J’ai dit deux choses :  Premièrement,  il n’y a pas d’urgence, et, ensuite,  je viens de prendre fonctions, j’ai rendez-vous à 14 chez mon Kiné thérapeute. Donc, de passer le lendemain  m’expliquer l’urgence et discuter en même temps de la légitimité de leur sous-commission de contrôle. Ils ont refusé».

Comment ont-ils  procédé à leur coup

«Le même jour, le 2e  Vice-président, Mariko, a convoqué une plénière pour 15 heures en envoyant un texto aux membres et c’est à cette plénière que l’on a estimé que le Président a commis une indiscipline budgétaire et que le Questeur aussi est dans le coup et qu’il faut nous retirer les Responsabilités.

Le Règlement Intérieur précise le mode de convocation au moment d’une Assemblée ou d’une réunion de Bureau. L’article 30 de notre Règlement Intérieur dit que «sur convocation de son Président, la CNI se réunie en Assemblée plénière ordinaire deux fois par mois et avis est donné aux membres trois  jours au moins en avance.  L ‘Assemblée plénière peut se réunir en   Session   extraordinaire sur convocation du Président ou à la demande des deux tiers de ses membres. Dans ce cas, le délai de convocation est abrogé. Le Président dirige la réunion, l’Assemblée rassure la police du débat.

En premier lieu, Mariko n’est que deuxième Vice-président et il n’existe pas quand  je suis là.

Puis, si 10 personnes avaient décidé de convoquer une Assemblée plénière,  ce sont ces dix personnes  qui font comme genre de pétition, signés par tous, en m’adressant  un courrier et moi je suis obligé en ce moment de convoquer l’Assemblée plénière extraordinaire.

Si la forme de convocation d’une Assemblée est vicieuse, cela veut dire que toutes les décisions prises dans cette Assemblée sont nulles et non avenues. On est organisé et on ne peut pas faire n’importe quoi parce qu’on a des objectifs à atteindre. D’ailleurs, les masques sont tombés. On a appris qu’ils ont fait une conférence de presse, après une réunion, je ne sais plus où, ils ont élu un Président à la personne de M.  Issiaka Sanogo.

De toutes les façons, la réalité va revenir à nos textes parce que ce n’est pas un jeu de gamins. On est dans un État sérieux. Je n’ai demandé qu’une seule chose, respecter ces règles que nous-mêmes nous nous sommes donnés et qu’on attend le résultat de l’audit  commandité qui a bouclé son Rapport le 25. J’ai une rencontre avec la Commission d’audit parce que l’opinion a besoin de connaître la vérité. Voilà la situation qu’on m’a donnée :  Maître Moriba Diallo a reçu 145.036.000 francs. À ce jour, il n’a pu justifier que 3.610.000 francs. Une situation que m’ont fait part les auditeurs. Ils veulent faire une diversion et ça ne marchera pas.

Maître Issiaka Sanogo qui a été élu leur Président, il est à Sikasso 1 : il a perçu 210.001.000 francs. À ce jour, cumules justifiés 0, reste à justifier 210.001.000 francs.

Alfousseini Aba est Coordinateur de Tombouctou, il a reçu 102.652.000 francs ; à ce jour, il n’a pas justifié 1 franc. Ce sont des gens pareils qui veulent embarquer tout le monde. Moi, je n’ai pas mon nom dans cette liste ; car, je ne suis pas porteur des fonds à l’intérieur. Je suis le Superviseur Général. Mais j’ai dit depuis le départ  que celui qui détourne des fonds  va être poursuivi parce que ce sont des fonds publics. Je ne peux pas dire que je suis blanc comme neige ; car, en tant que Gestionnaire, des choses peuvent t’échapper, mais j’attends le résultat de l’audit  du Ministère des Finances.

Au moment où il y a une mission d’inspection, vous allez mettre en place une commission et vous embarquer tout le monde, la République et l’Extérieur, ternir l’image de notre pays. Moi je ne suis pas un Politique, mais quand même j’ai une responsabilité».

Encore pire, des actes répugnants 

«L’autre jour, on avait la mission d’observation de l’Union Européenne qui est venue pour nous remettre leur programme. On les a invités à 15 heures30 et je devrais les recevoir dans la salle de conférences. Les ‘‘frondeurs’’ sont venus occuper la salle, j’en ai été informé. J’ai dit qu’on doit du respect à ces Étrangers. Donc, je ne veux pas de spectacles ni de scandale. C’est ainsi que j’ai demandé à mon équipe d’aménager mon Bureau étant donné qu’il est suffisamment grand pour les accueillir. On a commencé la rencontre et ils sont venus pour investir tout le Bureau. Mais j’avais prévu assez de chaises pour que l’on ne dise pas qu’ils n’ont pas pu s’asseoir. Mais avant la fin de la rencontre, certains  se sont levés pour dire à la Dame Cécile Kyenge, Chef de la mission d’observation de l’Union Européenne : ‘‘celui-là n’est pas votre interlocuteur ; car, il n’est plus notre Président, il a été destitué ‘‘, avec tout ce qu’on peut imaginer comme propos injurieux.  J’ai failli descendre sous terre, finalement on a arrêté la cérémonie. J’ai demandé des excuses à la Dame en ces mots : ‘‘Je suis désolé Madame, vous voyez ce qui se passe’’. Elle a répondu : ‘‘Je ne suis pas venue ici pour créer un tel climat’’.  Je les ai laissés sur le perron et je suis rentré dans mon Bureau. L’ORTM était sur place pour couvrir l’événement. Lorsque les journalistes de l’ORTM ont commencé l’interview sur l’objet de la rencontre, ils étaient dans la cour et on est allé les  informer. Dans la foulée, ils ont commencé à taper ma porte et j’entends des bousculades. Le temps de réagir et de me lever pour aller ouvrir la porte ou appuyer sur le bouton,  j’attends les vitres volées en éclats. Ils ont tout saccagé et jeté les journalistes de l’ORTM dehors comme des malfrats.  Ils se seraient allés faire une Assemblée illégale, une réunion illégale et faire nommer irrégulièrement  un Président et un Questeur. Moi j’aillais être là pour les attendre, mais quand ils sont venus vandaliser mon Bureau avec des injures, ah non, j’ai dit non.  J’ai aussitôt saisi le Procureur de la République pour une enquête. Sinon je serais irresponsable en couvrant une situation pareille.

Il ne s’agit plus de moi ; car, aujourd’hui, c’est moi ; mais, demain, c’est un Ministre qu’on va frapper dans son Bureau par je ne sais qui ? C’est dans une autre institution que les gens vont se lever pour faire n’importe quoi. Je pense qu’ils devraient s’arrêter à ce qu’ils ont déjà fait, mais ne pas arriver à ce degré de violence. Je suis resté plus d’une heure dans mon Bureau qu’ils ont investi. J’ai les images filmées, la police est venue à la rescousse et a fait des Rapports. On a fait venir des Huissiers. Quand ils agissaient, des gens prévoyants ont fait des enregistrements. La violence de l’acte est incontestable. Maintenant, il appartient aux autorités judiciaires de faire une enquête et d’agir en conséquence. En tant que Président de cette institution, c’est sans compromis. J’ai le droit de les traduire en justice et je ne le fais pas personnellement pour moi, mais des gens présents ont reçu des éclats de verre et ont été blessés. Mon aide de camp a été frappé par une Dame.

Moi, j’ai  honte de parler de ces choses-là. Mais c’est la réalité malheureusement. On a embarqué tout le monde, mais moi je ne voulais pas parler, je me suis dit qu’ils vont revenir à la raison et que ce sont quand même des Avocats  qui vont se rendre compte qu’ils se sont trompés.

Ces gens qui prennent leur fantasme pour la réalité. Il n’a pas passé, mais finalement on a aménagé des postes pour eux. On a créé des sous-commissions pour qu’ils puissent intégrer la CENI. J’ai demandé de nommer Maitre Sanogo comme Président de la Sous-commission juridique et du contentieux. Je reste serein et la CENI est à sa place. On nous a confié une mission et le jour où notre mission prendra fin chacun ira à sa base. Je suis Magistrat et Conseiller à la Cour Suprême. Je retournerai chez moi.

En tout état de cause, c’est à nous médias de faire des efforts pour chercher les informations contradictoires. C’est notre devoir. Nos lecteurs nous font confiance donc tâchons de faire attention à ce que nous enfonçons dans leur crâne.

Entretien réalisé par NNC et le bloggeur Ali 24 : LE COMBAT

Rédaction

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