vendredi 22 novembre 2024
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Déficit énergétique : Le solaire à la rescousse

Malgré ses centrales thermiques de Sélingué, Sotuba, Manatali et Félou et son interconnexion avec la Côte d’Ivoire, le Mali a une production énergétique déficitaire. Laissé en rade depuis des années, le solaire qui fait partie des énergies renouvelables fait son retour en grâce.

Avec 60.000 nouveaux branchements chaque année, l’unique société de production d’électricité du pays, l’Energie du Mali (EDM), est à bout de souffle. Malgré les nombreux barrages : Sélingué( 44MW/an), Sotuba (5,2 MW/an) , Manantali (200 MW/an) et Félou (0,6 MW/ an environ 3 GWH/an) que le Mali a en partage avec les autres pays de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Niger (OMVS) que sont : Le Sénégal et la Mauritanie, la production hydraulique reste faible ; donc, contrairement au thermique qui est de l’ordre de 60%. Cette forte dépendance au thermique n’est pas sans coût. Aujourd’hui, la société a une ardoise annuelle de 80 milliards de francs CFA. L’achat d’énergie en Côte-d’Ivoire voisine via l’interconnexion n’y change rien. L’Etat, de son côté, débourse chaque année de 40 à 50 milliards de francs CFA pour subventionner le coût de l’électricité. Face à l’impuissance de l’hydro de combler les attentes et la cherté du thermique, l’Etat jette son dévolu sur les énergies renouvelables notamment le solaire. Le Mali possède un important gisement solaire qui serait même inépuisable. Le pays est ensoleillé à près de 300 jours par an. Le rayonnement solaire varie environ de 5 à 7 KWh/m2/ jour et se trouve bien reparti sur le territoire national. Selon les spécialistes, le rayonnement direct est élevé, plus de 65% de l’ensoleillement total. Le pays s’est doté en 2006 d’une stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire. Depuis cinq ans que cette stratégie est entrée dans sa phase active, l’accent est mis sur l’hybride (Solaire-diésel). Selon Thiona Mathieu Koné, Directeur des Relations publiques et de la Communication de la société Energie du Mali (EDM), la valorisation du solaire a commencé depuis presque cinq ans. « Cela a commencé par un test à Oueléssebougou qui a été probant. Actuellement, l’exemple se trouve multiplier à Siby, dans le Manding ; à Bankass et Koro, dans le plateau Dogon ; à Tominian, au centre du pays ; à Diéma et à Nara (respectivement, dans les première et deuxième Régions). Presque toutes les villes moyennes en disposent. Avec les centrales hybrides (solaire-diésel), les villes sont alimentées le jour par le solaire et dans la nuit le relai est assuré par le thermique ». Cette politique qui, en plus de participer à la conservation de la nature, allège les dépenses de l’ EDM. L’Etat, à travers le Ministère de l’Energie et la Direction nationale de l’Energie (DNE), a enclenché de grands travaux dans le domaine. Bientôt les villes de Kita, Ségou et Sikasso seront dotées de grosses centrales solaires de plus de 30MW. A terme, l’énergie produite par ces centrales seront injectées sur le réseau interconnecté d’EDM ; ce qui, toujours selon Thiona Mathieu Koné, permettra de mesurer l’impact réel de ces centrales sur la réduction du déficit énergétique au Mali. Un impact qui se fait déjà sentir. A Bamako, selon des chiffres de l’Agence des Energies Renouvelables (AER), plus de 380 lampadaires alimentés à partir du soleil éclaire les nuits. Cela, sans compter les feux de signalisation qui fonctionnent à partir du même solaire. Lors de sa tournée dans la Région de Ségou, en début d’année, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a posé la première de la centrale photovoltaïque de 33 MW qui, selon les Experts, est la plus grande de la Sous-région ouest africaine. Elle sera bientôt dépassée par la centrale de Sikasso qui doit produire 50MW. La mise en œuvre de ces dispositifs est accompagnée par le Projet d’Appui à la Promotion des Energies Renouvelables au Mali (PAPERM) qui a en charge la relecture des textes de la politique nationale de l’énergie et de la stratégie nationale sur les énergies renouvelables qui datent de 2006. Une relecture suivie d’actions de communication qui vont permettre, selon Birama Diourté, Coordinateur du PAPERM, de donner plus de place aux énergies renouvelables dont le solaire dans la fourniture d’énergie et de courant électrique. Ces relectures permettront, selon lui, aux gros bailleurs qui étaient bloqués par l’insuffisance des textes de s’implanter dans le domaine aux côtés de l’Etat. Mais avant, avec moins de 3% d’accès à l’électricité pour une moyenne nationale de moins de 20% ; les zones rurales ont déjà adopté les panneaux solaires qui font désormais partie de leurs mœurs. Les villes leur emboitent le pas pour tenter de parer aux coupures intempestives.

A l’image du solaire, l’éolienne (vent) pourrait bientôt jouer à son tour part importante dans la fourniture d’énergie. Le tout mis l’un dans l’autre va contribuer à satisfaire la demande énergétique, réduire les dépenses excessifs de l’Etat dans le domaine et, enfin, préserver l’environnement en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effets de serre.

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COULIBALY

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