jeudi 28 mars 2024
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Corruption au Mali : La centrale d’achat unique annoncée va-t-elle sonner la fin de la recréation ?

L’annonce faite par les plus hautes autorités du pays de la mise sur pied imminente d’une centrale d’achat unique constitue une étape supérieure voire ultime de la lutte contre la corruption au Mali. Même si les modalités pratiques de cette structure restent à définir en ce sens que son étude est en cours, l’annonce de son principe acquis a tout le mérite de retentir à la cité administrative surtout, comme la fin de la récréation. Fini donc le laxisme et place maintenant à la justification de toutes les dépenses dans les moindres détails avec le nouvel instrument d’achat aux lancements réguliers et transparents d’appels d’offres.

L’effectivité de cette mesure coïncidera à coup sûr avec le démarrage de la période des vaches maigres des Responsables des portefeuilles ministériels et des services publics, habitués à se faire de l’argent sur le dos de l’Etat par des fausses factures. Pour preuve, ceux-ci devront à terme se contenter juste de leurs salaires et indemnités mensuels. La lutte contre la délinquance financière monte ainsi d’un cran, du coup, elle tend à devenir détenteur des clés d’un Ministère ou d’un service public, n’aura dorénavant de notoriété que de par le nom et non de par le train de belle vie que cela donnait automatiquement jusqu’ici. Ce sont également les courses effrénées sur les chantiers de construction à absolument finir avant la fin de son règne, qui vont s’estomper pour céder de la place à une gestion saine de ses revenus chez nos gouvernants. L’annonce de la création de cette centrale d’achat unique aura aussi le mérite de réduire considérablement les querelles intestines au sein des états-majors des partis politiques de la majorité présidentielle. Ceci, dans la mesure où bien de ces querelles sont liées à la convoitise des postes a priori juteux.

Si, à l’annonce de la création de cette fameuse centrale d’achat unique, il n’est pas à exclure une débandade de la part de ses potentielles victimes vers des dispositions préalables, force est de constater aussi que cet instrument ne saurait éradiquer à 100% la lutte contre la délinquance financière dans l’administration malienne. Car, une chose est d’envisager une donne, une seconde chose est d’en prévoir tous les garde-fous possibles pour sa réussite parfaite. Il est, certes, vrai qu’une étude est en cours dans ce sens ; mais, d’ores et déjà,  du côté de la primature où l’idée a germé, l’on parle  d’un ‘’contrôle régulier et rigoureux’’ à faire de cette centrale. Preuve que cette nouvelle donne, si elle devrait s’avérer, est déjà porteuse des germes de ses propres limites. Parce que, qui parle de contrôle, parle forcément de la main humaine en amont. Or, il n’est écrit ni dit nulle part que les mains humaines qui auront la charge de ces genres de contrôles sont intègres ou pieuses à 100% aussi. Seront-elles soumises à une prestation de serment avant leur prise de fonction ? On ne saurait le dire pour l’heure ; mais, toujours est-il que des preuves ont été déjà faites dans la vie de la nation malienne version IBK, que des prestations de serment n’ont rien d’une parole d’évangile.

De ce point de vue, c’est plutôt une campagne de conscientisation des mœurs qui œuvrent dans l’administration publique qui urge pour venir définitivement à bout de la corruption et de la délinquance financière qui gangrène la gouvernance de notre pays. Une centrale d’achat unique, qui verra le jour sous peu, va dans ce cas se révéler un facteur de réduction du fléau et non son remède le plus approprié. Vivement son érection !

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