La demande pressante de l’extérieur en complicité avec les «enfants chouchous» de Kidal de réviser à tout prix la Constitution du 25 février 1992 fait l’objet d’une grande discussion au sein de l’opinion nationale. Cela, que ça soit au plan politique que social. Le célèbre Guide des Hamallistes a levé le suspens sur sa position d’opposant à toute forme de réforme constitutionnelle instruite à partir de l’Extérieur. Lisez plutôt son intervention à l’occasion de la prière du vendredi dernier !
« Je demande à mes fidèles et sympathisants de voter contre cette révision ; car, notre loi ne doit pas faire référence à l’Accord d’Alger. C’est IBK qui a pris de mauvais engagements avec les Rebelles, alors, qu’il s’assume. Nous allons nous opposer à ce vote.
Je rends hommage à Dieu, le Tout Puissant Miséricordieux. Je salue les fidèles Hamallistes, ici, présents. Toutes mes considérations aux fidèles musulmans et c’est au nom de l’Islam et la fidélité à notre Guide Cheickné Hamahoulah, qui nous réunissent, ici, dans cette zawiya.
Ce qui est le plus important pour nous, aujourd’hui, c’est la Religion musulmane, une pensée pieuse va à l’endroit des Maliens de l’Est, de l’Ouest, du Nord en passant par le Sud.
Mon premier message, aujourd’hui, est de vous clarifier sur la chaleur de ma modeste personne, je suis un Chérif et j’ai hérité de cette prestigieuse chance par la volonté de Dieu. Je suis, aussi, fils d’un Saint et cela n’est pas une usurpation ! Non ! C’est Dieu qui a voulu que je sois ainsi, c’est un honneur. Chose que je n’ai pas volée.
Je suis un Chérif digne de ce nom et je le dis haut et fort sans complexe.
Tu peux être fils d’un Saint, cela ne te fera jamais un Saint ; tu peux être fils d’un marabout sans que tu ne le sois, mais tu ne seras jamais fils d’un Chérif et être autre chose.
Juste un petit éclaircissement sur certaines réalités du moment.
S’il y a d’autres Guides qui sont écoutés à travers leurs moyens, je n’en ai que faire ! Je serai toujours écouté par la grâce de Dieu et l’accompagnement de Cheickné, Hamala. Je suis un fils de ce pays, mon père est né ici, il y a de cela 140 ans ; ma mère, également. J’ai toutes mes racines au Mali. Le Mali est composé de beaucoup d’ethnies et de communautés différentes. Notre pays, dans les temps, avait comme appellation le Soudan. Nous étions sous la domination des Occidentaux, plus précisément, la France avant l’Indépendance. Cette forme républicaine nous a conduit à la création de plusieurs partis, c’est-à-dire, donner la voix à chaque citoyen de se présenter aux différentes échéances électorales pour des postes politiques. Notre Culture nous a toujours enseigné la bonne pratique de l’Humanité, nous devons y faire face.
Revenons un peu à l’actualité politique, je maintiens toujours ma position face à IBK. Je suis contre ce Régime, je suis contre la mauvaise gouvernance et je serai toujours contre Ibrahim Boubacar Kéïta qui se cache derrière sa carence pour nous faire croire qu’il est hautain. Le Président Modibo Kéïta était plus hautain que lui, mais ce dernier était intelligent, il avait le sens du respect. Modibo Kéïta était une personnalité célèbre, populaire et respectée de tout le monde ; mais en un moment donné, il est devenu trop hautain ce qui lui a même, finalement, coûté son fauteuil. Quand il était Président, il prenait des décisions pour, ensuite, les changer entre 12 et 14 heures. Il pensait, en un moment donné, que le Mali lui appartenait. Je ne parle pas dans le vide ; car, lorsque Modibo devenait Président, j’avais 22 ans. Ceux qui ont vécu le temps de Modibo sont tous unanimes qu’après l’Indépendance, les deux ans qui ont suivi, le Mali avait un bon système de gestion des affaires publiques. C’est lorsque le Président Modibo a voulu instaurer le Socialisme que son Régime est parti dans le chao.
À rappeler que le coup d’état de 1968 était le bienvenu ; car Modibo Kéïta avait commencé à jouer à l’autoritarisme. Moussa Traoré est le premier Président à me fréquenter et à me respecter durant tout le temps qu’il a eu à faire au Pouvoir. Je n’ai aucun lien avec Moussa si ce n’est pas l’amitié, il a toujours été mon ami et il le restera toujours, Inchallah. Je n’ai soutenu aucun candidat à la présidentielle à part IBK et Aliou B. Diallo. Je l’ai fait de façon désintéressée et sans aucune contrepartie de l’un et de l’autre.
En ce qui concerne IBK, il est incapable de gérer le Mali. Nous avons tous dénoncé sa mauvaise gestion et son manque de visions pour sortir le Mali de cette crise.
Il a jugé nécessaire de faire venir Boubèye par la complicité de sa femme et de son enfant pour faire de notre pays ce qu’ils en veulent. N’ayant pu me faire face, il a dressé son fils et Boubèye contre moi pensant que ceux-ci seront capables de me créer des ennuis. Chose dont il n’a pas compris, il n’a pas bien saisi la leçon. Lors des élections de 2013, le Président mauritanien n’était pas avec lui, il a même refusé de venir à son investiture. En 2018, c’est Abdel Aziz qui a été son soutien et son ami avant IBK était son premier ennemi parmi les Présidents africains. Boubèye a même eu l’audace de dire au Président Abdel Aziz que, si ce n’était pas à cause de ce dernier, qu’il nous détruirait lors de nos différentes marches. Le seul et unique objectif de ce Gouvernement, c’est la modification de notre Constitution. Nous nous opposerons à ce nouveau projet de révision constitutionnelle. Je demande à mes fidèles et sympathisants de voter contre cette révision ; car, notre loi ne doit pas faire référence à l’Accord d’Alger. C’est IBK qui a pris de mauvais engagements avec les Rebelles, alors, qu’il s’assume. Nous allons nous opposer à ce vote référendaire tant que lui, IBK, restera Président».
Transcription: Cheick Coulibaly, porte-parole de l’Union des Jeunes Hamallistes.
NB : Les titres et le chapeau introductif sont de notre Rédaction !