vendredi 22 novembre 2024
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Carburants toxiques au Mali : les sociétés Oryx Group et Vivo Energy accusées par deux organisations de la société civile

L’Association malienne d’éveil pour un développement durable (AMEDD) et l’AMASBIF en partenariat avec Public Eye, une ONG Suisse, alertent l’opinion nationale et internationale que de carburants de haute teneur en soufre sont vendus au Mali et dans d’autres pays africains. Selon ces organisations de la société civile, ces produits contribuent gravement à la pollution de l’air en milieu urbain et nuisent à la santé et à l’environnement des millions de personnes. Les stations Oryx et Shell sont citées dans un Rapport publié par Public Eye.

En effet, AMEDD et AMASBIF étaient face à la presse hier au Conseil national de la société dans le cadre de leur campagne contre ces carburants dits « toxiques ». La conférence de presse était animée par Mme Barry Aminata Touré et Oumar Samaké. L’objectif de ladite campagne, d’après les initiateurs, est de contribuer à réduire les dégâts causés par les carburants à haute teneur en soufre sur la santé des habitants des zones urbaines africaines par l’introduction des normes plus strictes en matière de qualité des carburants en Afrique.

Le problème

Des explications des conférenciers, il est à retenir qu’en Afrique la plupart des véhicules roulent avec des carburants d’une qualité considérablement inférieure à ceux disponibles dans les pays de l’OCDE. Cela, en raison de leur haute teneur en soufre.

«Procédant à des arbitrages réglementaires pour optimiser leurs profits, les négociants suisses ont une responsabilité directe dans la pollution atmosphérique que subit le continent africain et enfreignent le droit à la santé des populations», dénonce Mme Barry Aminata Touré.

Pour ce faire, continue-t-elle, Public Eye, une ONG suisse, a fait des recherches dans plusieurs pays de l’Afrique dont le Mali et produit un Rapport ‘ ‘Dirty Diesel’’ qui révèle que les négociants suisses tels que Vitol, Trafigura, Glencore, Mercuria ou Guncor inondent l’Afrique de carburants toxiques. Cela, en profitant des faibles standards en Afrique pour produire, livrer et vendre des carburants à haute teneur en soufre. Et de préciser : « ces négociants suisses ont pris le relais des multinationales pétrolières comme Shell ou BP qui avaient bâtis des réseaux de stations-services, des citernes, des terminaux de stockage et de distribution, des contrats d’approvisionnement en essence et en diesel, des marchés aéroportuaires, etc. Addax et Oryx Group sont aussi présents en Afrique à travers AOG ».

Ce Rapport sur les carburants toxiques, soulignent les conférenciers, est le résultat de trois années d’enquêtes par l’ONG suisse dans huit pays de l’Afrique (Angola, Bénin, République du Congo, Ghana, Côte-d’Ivoire, Mali, Sénégal et Zambie).

Selon leurs témoignages, l’issue de ces enquêtes révèle que les carburants présentent une teneur élevée en soufre ainsi que des substances toxiques comme du benzène et les composés aromatiques à des niveaux interdits en Europe. Ces teneurs en souffre mettent en danger la santé des populations locales exposées aux particules fines et à d’autres substances chimiques cancérigènes.

« Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye sont choquants : les carburants analysés présentent une teneur en soufre très élevée, plusieurs centaines de fois supérieure à la limite autorisée en Europe (10ppm). En effet, plus des deux-tiers (17 sur 25) des échantillons de diesel dépassent 1500 ppm. L’échantillon le plus soufré provient d’une station-service Oryx, au Mali, et affiche une teneur en soufre de 3780 ppm… », alerte ledit Rapport.

A cet effet, la société civile exige au gouvernement malien une réglementation plus stricte en matière de carburants afin que cesse immédiatement cette « exploitation ».

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