BRAS DE FER AUTOUR DE L’AMO : l’Ordre des médecins donne raison à la Canam

Le Directeur Général de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM), M. Mahamane Baby, a rencontré ce jeudi 10 septembre 2020 l’Ordre des médecins du Mali conduit par le premier vice-président, le Dr Alkadri Diarra. Il s’agissait pour le premier responsable de la CANAM d’échanger avec l’ordre sur la menace à «peine voilée» de l’Association des Médecins Libéraux du Mali (AMLM) qui envisage d’observer «une grève de 15 jours sur toute l’étendue du territoire national» au motif de l’arrêt, par la Canam, du remboursement des actes de laboratoires dans les cabinets médicaux, les cliniques d’accouchements, les cabinets de soins infirmiers et obstétricaux non habilitées par la réglementation en vigueur.

Pour la même raison, l’Association des Médecins Libéraux du Mali (AMLM) compte également ester la Canam devant les cours et tribunaux du pays. Et pourtant, conformément aux textes en vigueurs (lois et décrets), il est formellement interdit à ces structures ci-dessus énumérées (cabinets médicaux, les cliniques d’accouchements, les cabinets de soins infirmiers et obstétricaux) de recevoir des assurés AMO afin d’y effectuer des examens de laboratoire.

«La Canam est en droit d’exiger l’application des textes qui régissent la profession. A l’Ordre, nous sommes soucieux de l’application des textes. C’est notre raison d’être», a déclaré Dr Diarra qui, pour la circonstance, était accompagné du point focal AMO, Dr Amadou Bagayoko, et du Dr Alou Macalou, le secrétaire administratif de l’Ordre des médecins.

Selon le premier vice-président de l’Ordre, les textes en l’état actuel doivent être relus d’autant plus que certains d’entre eux entretiennent «le flou». Toutefois, Dr Diarra a demandé à la Canam de sursoir à l’application de la mesure en attendant la tenue d’une concertation entre toutes les parties prenantes, notamment la tutelle, l’Association des médecins libéraux du Mali (AMLM), l’inspection de la santé…

Pour sa part, le DG de la Canam a déploré que les médecins libéraux transposent le débat en des attaques personnelles visant sa personne. «Je trouve inadmissible qu’ils me qualifient de tueur et d’assassin. Ces propos sont irresponsables. Je ne saurais les tolérer. Pour une fois que l’on veut appliquer les textes, l’on crie partout. Où va le Mali», a déploré M. Baby.

Pour lui, la Canam veut appliquer simplement les textes. «Jusqu’à preuve de contraire, personne n’a pu me dire que la Canam viole les textes, personne. Le président de l’AMLM a lui-même reconnu dans cette même salle que la Canam n’a enfreint aucun texte», a précisé le DG de la Canam. «J’ai eu beaucoup de plaisir à vous écouter, Dr Alkadri. Vos propos sont apaisants», a dit M. Baby non sans accéder à l’une des requêtes de l’Ordre demandant à la Canam de prendre attache avec toutes les parties prenantes à la question afin de trouver une solution définitive à la question.

«Nous allons rencontrer tout le monde. Nous n’avons pas le choix. Nous sommes dans un mariage de raison. Nous sommes condamnés à travailler ensemble», a conclu Mahamane Baby. Il est clair que lorsqu’on s’assoie pour sérieusement réfléchir sur un problème, aussi profond ou épineux soit-il, on finit toujours par trouver une solution si tout le monde est de bonne foi autour de la table !

Kader Toé