enterrer la hache de guerre des cheminots après 143 jours de grève et celle des enseignants qui étaient à leur sixième mois de cessation de travail, force est d’admettre qu’il n’a jusque-là pas affiché sa réelle volonté d’organiser les prochaines élections législatives. D’après certaines indiscrétions, le Chef de la Primature aurait signalé à un de nos Chefs politiques sa volonté de proroger, de nouveau, le mandat de nos chers Députés qui siègent dans l’illégitimité.
Alors que les mandats en cours des Députés en exercice ont expiré en vertu de l’Article 61 de la Constitution qui stipule, sans prévoir aucune extension possible, que les Députés sont élus pour cinq ans ; les élus de quelque 147 circonscriptions électorales législatives du pays continuent toujours à siéger à l’Hémicycle. Ce, alors que, selon les textes en vigueur, le délai constitutionnel ne peut nullement connaître d’entorse qu’à travers une révision constitutionnelle en bonne et due forme.
Sur l’avis n°2018-02/CCM de la Cour Constitutionnelle du 12 octobre 2018, la session du 22 novembre 2018 de l’Assemblée Nationale a vu l’adoption d’une loi organique portant prorogation du mandat des Députés. Une loi « ni plus ni moins qu’une farce législative de mauvais goût », avait dénoncé à l’époque le juriste Dr Bréhima Fomba dans les colonnes de votre Quotidien Le COMBAT.
Près de six mois après l’adoption de cette loi organique attentatoire à la Constitution assimilable à un acte de haute trahison à l’égard du Peuple malien, les organes en charge de l’affaire c’est-à-dire le Ministère de l’Administration Territoriale n’a jusque-là pas fait une sortie officielle afin de situer l’opinion nationale sur l’état d’avancement de la procédure, si entamée, ou encore donner les éléments explicatifs par rapport aux éventuels blocages.
Selon nos investigations, le Premier Ministre Dr Boubou Cissé aurait même donné son feu vert pour un second report en prétextant qu’un nouveau calendrier électoral sera constitué à l’issue du dialogue national qui enregistrera la présence de toutes les couches socioprofessionnelles du pays. Toute chose qui dénote que les Maliens doivent encore attendre des mois et des mois sans utiliser leurs cartes de punition ; pardon d’électeur contre les élus qui les ont maintenus dans l’ornière de sauve-qui-peut au cours de la mandature écoulée.
Seydou Konaté