Assanatou Doucouré est une malienne résident en Belgique. Son rêve a toujours été d’aider ses sœurs restées au pays. C’est dans cette optique qu’elle a crée avec d’autres braves femmes, l’Association Muso Yiriwaton le 5 décembre 2010. Aujourd’hui, présidente de cette association, elle nous accorde une interview. Lisez !
Le COMBAT : Vous êtes la présidente de Muso Yiriwaton, pourriez-vous nous présenter votre association ?
Assanatou Doucouré : Muso Yiriwaton qui signifie « «promotion de la femme » est une association sans but lucratif apolitique, indépendante, soumise å la loi du 27 juin 1921 qui mène des activités dans le but d’aider les femmes ici en Belgique et aussi en milieu rural du Mali : Sensibiliser les femmes et les décideurs sur la problématique du genre ici et ailleurs
Depuis combien de temps avez-vous créé cette association ?
Notre association a été depuis le 5 décembre 2010 à l’issue d’une assemblée constitutive.
Quels sont vos objectifs ainsi que les principaux axes autour desquels vous structurez l’activité de votre association ?
L’objectif de notre association est de :
Offrir un cadre de rencontre et de réflexion el d’échange pour les femmes maliennes vivant en Belgique;
Informer et sensibiliser les femmes maliennes de la diaspora sur leurs droits et ceux des enfants
Contribuer à la réduction de l’extrême pauvreté pour l’atteinte des objectifs du Millénaire le développement durable.
Quelles ont été les actions que vous avez menées depuis la création de Muso Yiriwaton?
Nous organisons des conférences débats sur des thématiques de l’heure. Nous célébrons les journées dédiées à la femme: Journée internationale de la femme, la Panafricaine de la femme. Nous développons soit les thèmes choisis par les Nations Unies ou ceux choisis par le Mali.
Nous appuyons les femmes rurales du Mali dans le cadre de la lutte contre l’extrême pauvreté en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement Durable.
Nos actions nous ont permis de doter un village Soro Mamaribougou dans la commune de Baguineda d’un moulin à mil pour soulager le quotidien des femmes parce qu’à ce jour le pilage de mil occupait une grande partie de leurs journées.
Aussi pour contribuer à la réduction de la malnutrition et par ricochet, la mortalité maternelle et infantile, nous avons fait une soirée de solidarité afin d’acheter des poules et quelques caprins qui seront gérés par un comité de gestion pour les habitants de Soro Mamaribougou.
Projets : Nous sommes engagées présentement pour mettre à disposition de l’eau et surtout de l’eau potable pour les populations de cette localité. Par l’installation d’un forage. En effet, elles sont tributaires de la pluviométrie. Comme on le sait la saison des pluies est aléatoire. C’est vraiment le loto n’eut été le programme de pluies provoquées. Nous avons observé dans cette localité, pendant plusieurs années des récoltes perdues par manque d’eau. Aucun cours d’eau ne passe par là.
Aussi, il y a d’énormes problèmes de santé parce que le puits du village est à ciel ouvert et les eaux de ruissellement le rendent non potables à la consommation. La disponibilité d’un forage permettra de produire des denrées en contre saison. Leur vente améliorera le niveau économique des femmes et leur consommation réduira la malnutrition maternelle et infantile. D’où réduction de l’extrême pauvreté.
Beaucoup d’autres projets sont en gestation. Frigos du désert-fours solaires (préservation de l’écosystème, lutte contre la désertification), valorisation du travail des femmes par la labélisation de l’huile de karité produite par les femmes. Séchage des excédents de produis maraichers avec des fours solaires.
Pourquoi vous impliquez-vous tant dans cette cause ?
S’impliquer pour les femmes, c’est s’impliquer pour plus de la moitié de l’humanité. Lorsque cette frange souffre, cela se répercute sur l’ensemble des franges. Nous avons été marquées par les conditions de vie des femmes rurales qui souffrent le martyr et nous nous sommes engagées à les soulager tant soit peu. Comme on dit nous ne savons pas où on va mais n’oublions pas d’où on vient. Au regard du taux très élevé d’analphabétisme, on a le devoir d’informer et de sensibiliser les femmes sur leurs droits.
Dans le cadre de vos activités, vous organisez à l’occasion de la fête de l’indépendance du Mali, du 21au 23 septembre à Anvers, la ville du Diamant et le 25 au 29 septembre dans la capitale Européenne, Bruxelles, un événement de taille.
De quoi s’agit-il exactement et quel est le programme de ce grand événement sans précédent ?
Effectivement, l’organisation d’une foire artisanale du Mali dans le cadre de la célébration de l’indépendance, est un grand évènement. Une première en Belgique. Elle sera organisée dans 2 grandes villes avec une vingtaine d’artisans venus directement du Mali.
Le dernier mot pour les lecteurs du journal « LE COMBAT »
Nous exhortons les lecteurs du journal « Le combat » à se mobiliser autour des objectifs défendus par Muso Yiriwaton. Que les actions que nous menons soient des préludes à d’autres plus porteuses pour les femmes de manière générales et celles du Mali en particulier. Que cet article fasse effet boule de neige auprès des lecteurs de ce journal. Nous demandons une grande mobilisation pour la foire artisanale de Belgique qui est à sa toute première édition. D’un coup d’essai, nous en ferons un coup de maitre. Inchalla. Nous comptons désormais en faire une tradition. Donc chaque année, l’art et la culture maliens seront présents dans le Royaume de Belgique. Nous donnons rendez-vous à tous les maliens et toutes les communautés sans exclusive surtout les belges pour soutenir ce noble projet parce que la culture n’a pas de frontière et est capable de réunion au-delà de tout ce qu’on peut imaginer.
21-23 septembre 2017 Zegelstraat 2140 à Anvers
25-29 septembre 2017 Avenue Churchill à 1180 Bruxelles
Propos recueillis par Mariam Sissoko