jeudi 28 mars 2024
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Armée malienne reconstituée : Les masques tombent!

Le faux appâte un moment, mais il ne prospère jamais tout le temps, dit-on. Quant à la vérité, elle a cette vertu impérissable qu’elle finit toujours par éclater au grand jour.

Tout le monde savait que la notion même d’armée malienne reconstituée est un gigantesque mensonge d’État, un grossier montage politicien sur le train militaire afin de légitimer de perfides manoeuvres visant à saper l’intégrité du territoire national du Mali. Eh bien, l’opération cosmétique dont le but était de tromper l’opinion publique nationale et internationale en faisant croire que l’État du Mali est en train de recouvrer sa souveraineté totale et entière sur tout l’Adrar des Ifoghas et qu’il s’apprête même à y déployer son administration vient de montrer sa vraie face. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (C.M.A.) en maître incontestable de Kidal, a confisqué tous les véhicules et armes des soldats maliens qui se trouvent désormais confinés dans des grottes, à la merci permanente de leurs geôliers qui, on le comprend aisément, ont droit de vie et de mort sur eux. Les militaires maliens se trouvant ainsi en captivité sont tout simplement trahis et abandonnés par tout le monde, notamment les plus hautes autorités maliennes et la communication internationale.

Le journal GAO INFOS, bien au fait de la situation politico-sécuritaire des régions du nord, s’est fait l’écho de cette dramatique situation qui déshonore tout le Mali, et singulièrement l’institution militaire à la tête de laquelle est le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta, garant de la constitution de la république en même temps que de l’intégrité du territoire national. GAO INFOS soupire : « À peine annoncé le départ de la troisième compagnie des FAR (Forces Armées Reconstituées) à Kidal, la C.M.A. s’impose pour ne pas accepter leur entrée dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas. Ce refus a été fait par l’instance politico-militaire chargée de l’exécution de l’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger, à savoir la C.T.S. » Toujours selon le même journal, « la C.M.A. a rejeté catégoriquement l’entrée de la compagnie à Kidal sous l’oeil des partenaires internationaux, à savoir la Minusma et Barkhane qui on le sait, se sont engagés à accompagner le Mali à recouvrer l’intégrité de son territoire national. »

Il faut rappeler qu’en février dernier, le premier bataillon de l’armée dite reconstituée n’avait pu rejoindre Kidal que sous haute protection des Casques bleus de l’ONU et que celui-ci se trouve depuis interdit de tout mouvement, bloqué totalement dans le camp Général Abdoulaye Soumaré. Ce n’est pas tout. Des désertions, on en compte dans ce bataillon. À peine quelques semaines, pointe le journal, d’autres éléments de la C.M.A. se sont enfuis avec deux AK47 et une arme collective PKM et toutes ses munitions. Aucun responsable de la C.M.A., s’indigne le journal, n’a bronché pour demander la restitution des armes emportées.

Telle est la réalité des Forces Armées Maliennes dites reconstituées. Personne ne sait avec quoi elles riment, même pas la hiérarchie militaire ; mais tout le monde a désormais compris qu’elles sont faites pour faire valoir une opération qui commence à laisser voir sa vraie face, à savoir la partition programmée du pays qui se soldera par la proclamation future de la république de l’Azawad.

Le premier masque était déjà tombé le 05 mars dernier quand Boubou Cissé, le chef du gouvernement, s’est rendu à Kidal à la tête d’une forte délégation qui comptait le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, et aussi des communicateurs. La C.M.A. avait refusé que sa sécurité soit assurée par les militaires maliens : elle s’en était chargée en postant ses tireurs au coin de chaque rue de la ville et sur tous les monticules ceinturant Kidal. En plus, lors de ce séjour du Premier ministre, la C.M.A. a catégoriquement refusé que le drapeau malien soit hissé alors que partout le drapeau de l’Azawad flottait. Quel masque reste-t-il encore à tomber?

Kader B. Maïga

 

Djibril Coulibaly

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