vendredi 29 mars 2024
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“Ajustement » des troupes françaises au Sahel : le sentiment antifrançais met la pression sur Macron

Emmanuel Macron a présenté en début de semaine en France (Brest) ses vœux aux armées. À l’occasion, le président français a évoqué un « ajustement » des forces françaises au Sahel. Cependant, il a appelé les États-Unis à se réengager au Moyen-Orient.

 

Le chef de l’État a aussi tenu à mettre en valeur le rôle d’ascenseur social de l’armée.

Alors que des voix de plus en plus nombreuses s’interrogent en France sur la poursuite de l’opération Barkhane, huit ans après le début de l’intervention antijihadiste dans la région, il a évoqué un possible redimensionnement des troupes françaises sur place en affirmant que d’ores et déjà « les résultats sont là ».

L’exécutif réfléchit à alléger le nombre de soldats engagés, actuellement autour de 5.100, un sujet qui sera sur la table en février à N’Djamena au sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad). « Je serai présent à N’Djamena pour un nouveau sommet et des décisions structurantes, avec un cap inchangé, la stabilité et la victoire contre le terrorisme« , a-t-il dit.

Cette annonce officielle confirme les informations que certains médias français avaient annoncées en octobre dernier. Une annonce qui avait soulevé des interrogations sur les réelles intentions de la France. Plusieurs observateurs ont estimé que cette décision était un moyen de pression pour obliger les autorités à avorter l’idée d’un dialogue avec les terroristes.

Cependant, avec le sentiment antifrançais qui semble désormais refaire surface, l’on suppose aujourd’hui qu’avec la multiplication des voix et même des manifestations observées dans les pays du Sahel, il va sans dire qu’une sorte de pression est pendante sur les autorités françaises, les obligeant aujourd’hui à procéder ainsi.

Hommages et motivations

Le chef de l’État français a salué l’engagement des armées sur plusieurs théâtres d’opérations à l’international et rendu hommage aux onze soldats morts au combat. Il a aussi espéré que l’arrivée du président américain Joe Biden marquera un « réengagement » des États-Unis au Moyen-Orient et « des décisions structurantes » avec « une prise de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme », notamment en Syrie et en Irak. La France craint une possible résurgence de l’EI en Irak et Syrie.

Soulignant le rôle de l’armée pour favoriser l’ascension sociale, il s’est félicité de voir que « 10% des officiers des armes que j’ai choisis début décembre pour accéder aux étoiles soient entrés dans les armées comme militaires du rang ou sous-officiers ».

Un prélude à ses prochaines annonces sur « l’égalité des chances », qui doivent constituer la « jambe gauche » de la fin de son quinquennat.

Emmanuel Macron a aussi rassuré les militaires sur la hausse des engagements budgétaires, malgré les dépenses liées à la crise sanitaire, alors qu’une clause de « revoyure » est prévue cette année.

« L’indispensable remontée en puissance de nos armées, que j’ai décidée en 2017, doit se poursuivre résolument dans le cadre de la loi de programmation militaire. Je l’ai dit et répété, je le réaffirme solennellement aujourd’hui, les engagements que j’ai pris seront tenus », a-t-il affirmé.

Djibril Coulibaly

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