samedi 20 avril 2024
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Affaire saisie de munitions de guerre à Diboli : Beaucoup de zones d’ombre restent à éclairer

L’information selon laquelle la Douane malienne a saisi à Diboli, le 20 août dernier, des munitions de guerre en provenance du Sénégal voisin, la frontière sénégalo-malienne, a suscité des réactions plutôt divagantes que convaincantes. Les principaux mis en cause dans le convoiement plus ou moins suspect de ces munitions se sont livrés à des galimatias qui laissent plus d’un sur sa soif de voir clair dans cette affaire. Ni les autorités compétentes sénégalaises qui disent être responsables de cet acheminement de munitions, ni la MINUSMA dont le convoyeur des cartons est membre, n’a su répondre à la hauteur des attentes dans leur clarification.

 

D’abord, en guise de rappel des faits, on retiendra que, le samedi 20 août 2016, un véhicule de la société « Nour Transport AS-4912-M7 » a été stoppé puis fouillé par les éléments de la Douane malienne positionnés à Diboli, à la frontière sénégalaise, sur l’axe routier et ferroviaire Kidira-Kayes. Une fouille de routine qui s’est vite transformée en une opération spéciale puisque les gabelous ont découvert 25 cartons de munitions de guerre. Branle-bas et mobilisation sécuritaires à l’échelle de la Région de Kayes. L’Inspecteur des Douanes, Oumar Kassambara, prend les choses en main, en rapport avec la compagnie de la Gendarmerie de Kayes.

Les enquêteurs maliens ont (avec la collaboration du chauffeur) identifié le porteur de ce bagage peu ordinaire. Il s’agit de Moussa N’Diaye, un présumé officier de la Police sénégalaise en activité sous la bannière de la MINUSMA. Le hic, c’est l’absence d’ordre de mission. Les seuls documents d’authenticité ou de légalité de ce matériel de guerre indiquent ceci : «Direction Générale de la Sûreté Nationale du Sénégal. Armement DM. Bordereau d’envoi numéro 6421 du 19 août 2016 ».

Cette affaire a suscité une vive émotion dans les milieux Des services de renseignements à Bamako où les questions teintées d’inquiétudes fusent. La Mission Multidimensionnelle des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) peut-elle faire une commande de cette espèce sans que le convoyeur ne possède un ordre de mission ? Plus préoccupant encore, via un car de transport en commun ?. Pourquoi les autorités maliennes ne sont pas informées au préalable du passage d’un tel bagage ?

Sachant donc que ces interrogations peuvent tarauder les esprits dans la cité des 3 caïmans, la police sénégalaise ne s’est pas fait prier pour apporter ce qu’elle appelle par les vérités de l’affaire. D’après elle, le Capitaine de Police, Moussa N’Diaye, cité dans cette affaire, fait partie des 140 agents sénégalais déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA. «Il n’a pas été interpellé encore moins interrogé par la Douane malienne. Les munitions dont il avait la charge de convoyer de Dakar à Gao via Bamako sont des munitions de guerre destinées au Contingent SENFPU 2 pour faire face aux terroristes », a indiqué la Police sénégalaise qui ajoute qu’il s’agit «d’un malentendu avec les éléments de la Douane malienne, qui a été géré au plus haut niveau ». « Finalement, tout est rentré dans l’ordre. L’Officier de Police est rentré paisiblement à la base, sous escorte de la Gendarmerie malienne de Kayes à Bamako et sous protection onusienne de la capitale malienne à Gao où est basée la SENFPU2 », a souligné le Bureau des Relations Publiques de la Police nationale.

Dans la foulée de ce soi-disant vraie version, la MINUSMA sort de sa réserve pour diffuser un communiqué dit de clarification de l’affaire, qui ne répond pas pour autant aux questions en suspens. Selon la mission onusienne, à défaut d’un ordre de mission du convoyeur, des pièces justificatives ont fini par être reçues des autorités du Sénégal pour être fournies aux autorités maliennes. «Le lot de munitions a été convoyé à Bamako sous l’escorte de la Gendarmerie de Kayes. Ces munitions seront acheminées par transport aérien par la MINUSMA à destination de Gao pour y être livrées au contingent concerné», a précisé le communiqué dans lequel la MINUSMA note que les pays contributeurs de police ont la charge de fournir et d’assurer par leurs propres moyens la provision du matériel requis à leurs contingents et éléments déployés dans le cadre de leur mission de maintien de la paix.

Il s’agit là des réactions qui laissent toujours des zones d’ombre autour de ce dossier o combien sensible de par la situation actuelle du Mali. Une situation fragilisée par les attaques terroristes incessantes et la guerre entre le Gatia et le HCUA à Kidal. Et pour qui sait que ce dernier, fortement décimé à l’issue des derniers affrontements en date, est aux abois pour constituer un sérieux potentiel destinataire de ces munitions, il y a de quoi songer à un montage échafaudé de toutes pièces via les côtes sénégalaises par une éventuelle main de l’extérieur. Certes, cette interprétation pourrait être jugée un peu trop arbitraire. Mais, cependant, le citoyen lambda qui s’y adonne peine à trouver l’explication à l’usage de Nour Transport pour l’acheminement de 7500 munitions (chiffre avancé par la MINUSMA) sur le trajet Dakar-Bamako. Quels combats le contingent sénégalais a-t-il bien pu livrer en terre malienne pour se retrouver à cours de munitions au point d’en avoir besoin ??? Dieu seul sait !

Katito WADADA : LE COMBAT

COULIBALY

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