jeudi 18 avril 2024
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ADEMA-PASJ : Tartuferies et combines des pros-Dra pour renverser le Pr Tiémoko Sangaré

Sauf revirement de situation, les disciples de Dramane Dembélé, ne jurent que par provoquer à l’Adema-PASJ, un congrès extraordinaire pour évincer le Pr Tiémoko Sangaré de la présidence du parti, face aux nouveaux défis : renouveau, rajeunissement et renaissance. Mais avant la tenue de ce congrès extraordinaires, les déclarations et prises de position souvent fracassantes des principaux ténors du parti de l’abeille, en vue du contrôle de ce vieil appareil politique, contribuent à créer et à installer, en son sein, une atmosphère de suspicion généralisée. Bref, tout règne à l’Adema, sauf la sérénité. On assiste là à un vacarme politique absolu. C’est dire combien ce congrès extraordinaire constitue un tournant dans l’histoire du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice.
En vérité, Tiémoko Sangaré, président de l’Adema-PASJ a du souci à se faire et aura toutes les peines du monde à maintenir son navire à flots car ça gronde de partout et ça promet de véritables empoignades. Et, il ne faut pas sous-estimer les conséquences politiques et morales de ce climat délétère auprès des militants. Il suffit de cerner les postures actuelles de l’ancien ministre de l’habitat et de l’Urbanisme, Dramane Dembélé dit Dra et de ses sbires contre le Président du PASJ, le Pr Tiémoko Sangaré, pour comprendre qu’une fois de plus, les contradictions internes de l’Adema apparaissent en pleine lumière. Comment les ténors de ce parti pourraient-ils parvenir à un consensus politique quand tout semble remis en question ?
Pour les pessimistes, voire les sceptiques, ce congrès extraordinaire que mijote le clan Dra, s’annonce comme une « catastrophe » politique inévitable, un échec politique. Mais chez les optimistes, l’Adema est un parti jaloux de son caractère familial, donc toute la famille sera rassemblée au bon moment, et les divisions seront vaincues, surmontées.
Cela dit, l’on a trop tendance, avec la tenue de ce congrès extraordinaire, à perdre de vue l’essentiel, à savoir ses véritables enjeux au profit de la simple querelle entre les partisans du candidat malheureux du PASJ à la Présidentielle-2013, Dramane Dembélé et son adversaire le Pr Tiémoko Sangaré, président du parti. Au fond, ce qui divise profondément l’Adema, à l’heure actuelle, ce sont les visions stratégiques à adopter par rapport au choix du candidat à la présidentielle de 2018. Ici, il existe véritablement, entre les ténors du PASJ, de sérieuses divergences idéologiques et politiques.
Rien ne sera plus comme avant …
Pour les Pros-Tiémoko de l’ADEMA, il y a cette obsession politique d’affirmer la fidélité de l’Adema à leur mentor.
Dans la vision du Pr Tiémoko Traoré, le « Bouddha noir » du PASJ, le Mali n’arrive pas encore à vivre dans la stabilité, la paix, la liberté, la réconciliation. Par conséquent, il faut tout faire pour éviter un face-à-face « sanglant » avec le bord présidentiel. Si l’on suit le raisonnement politique du Pr Tiémoko, on peut le résumer en ces termes : la stabilité, la paix avant tout, et la démocratie attendra.
Le Pr Tiémoko insiste donc sur le contexte politique spécifique dans lequel se trouve le Mali. Il faut tout faire pour que l’alliance règne au sein du PASJ et que lui Tiémoko puisse accomplir sa mission avec succès.
Face à lui, ses adversaires les pros-Dra au sein du parti, à travers leurs déclarations, c’est l’espérance et le rêve qui font militer. Il y a donc chez eux une volonté de conquête et de revanche politique. Ces derniers sont des hommes en colère, persuadés que le parti de l’Abeille n’a rien gagné de son soutien au RPM, un parti jugé trop gourmand.
Le pouvoir signifie l’accès aux postes et aux ressources. Or, selon les adversaires du Pr Tiémoko Sangaré, l’Adema s’est fait instrumentaliser par IBK dont l’objectif premier était de prendre en main l’instrument du pouvoir, l’État, en mettant ses hommes à tous les postes clés. Pire, le régime IBK se voit accusé de faire la part trop belle aux membres de la FBI (Famille Bourama et Intime). Comme on le voit, toute l’évolution de la vie politique malienne reste, aujourd’hui plus que jamais, subordonnée au municipales de 2017. Nous n’assistons donc pas ici à une « comédie politique » au sein de l’Adema. Pour le camp d’en face, le goût excessif du Pr Tiémoko pour la stabilité et la sécurité ne passe pas.
En plus de tout cela, il faut relever ici « la fracture » générationnelle au sein du parti. Car Dra entouré d’un groupe de notables imprégnés de conservatisme politique, ne semble pas comprendre que les temps ont changé. La « rénovation » est une nécessité politique pour la survie du PASJ, un parti qui a besoin d’ « une révolution démocratique ». La jeunesse de l’Adema exprime son désir de participer à l’enracinement des « valeurs démocratiques » au sein du parti. Plus que jamais, ici, les jeunes sont attachés à la « démocratisation » véritable du PASJ qui selon eux passe par Dra.
N’oublions pas, quand on parle de l’Adema, qu’on parle d’un ancien parti, autoritaire, qui avait fait de la paix et de l’unité nationale, ses grands alibis politiques pour refuser l’instauration d’un État de droit démocratique au Mali, et faire de ce merveilleux pays, une « société ouverte ».
D’ailleurs, après le départ d’Alpha, combien de fois n’a-t-on pas entendu les dirigeants de l’Adema dire qu’ils n’avaient pas et n’ont pas la « culture de l’opposition ».
Les abeilles bourdonnent
Certes, Dra tient à conserver et à défendre son joyau. Mais il ne peut rester sourd et aveugle aux revendications démocratiques de la jeune génération.
Cela dit, avec l’Adema, il faut éviter d’aller vite en besogne. Car ce parti a habitué les maliens, dans son histoire, à des retournements et revirements politiques spectaculaires. Bien sûr qu’il sortira fissurer, voire affaibli, à l’issue de ce congrès, malgré le patient travail pour harmoniser les positions entre les deux camps. Ce congrès extraordinaire sera et restera celui de tous les anathèmes. Personne ne peut le nier. Mais l’avantage avec la démocratie, qui agite l’Adema, c’est que, comme l’a si bien relevé un cacique du parti, « personne ne meurt. Chacun dort avec les idées de l’autre et peut les adopter à son réveil ou les rejeter à nouveau ».
Quoi qu’il en soit, à l’issue de ce congrès extraordinaire, rien ne sera plus comme avant au sein de ce parti. Mais retenons ici cet adage souvent prisé des maliens : « l’Adema est penché, il n’est pas tombé ». En tout cas tout indique qu’il y aura des explications et que certains ne vont pas se contenter de simple «mea culpa» pour comprendre le nouveau positionnement des sympathisants de Dra ? L’exercice ne sera pas aisé mais il s’imposera et de la capacité de la direction du parti à le gérer dépendra beaucoup de choses. Là sera le premier chantier du président de l’ADEMA et de son bord : discipliner les troupes, calmer les egos et instaurer un minimum de confiance entre les uns et les autres. Plus facile à dire qu’à faire. Surtout que c’est le leadership de Tiémoko lui-même qui sera remis en cause. Disons-le tout net : «Tiémoko est mort !». Et avec lui c’est une partie de l’ADEMA qui sera en partie siphonné. À l’analyse, c’est la pire des choses qui pourrait arriver à l’ADEMA-PASJ.
Paradoxalement, cette situation de contestation ne fera pas forcement l’affaire de Tiémoko Sangaré et des caciques du partis. Or, au regard de l’agenda qui se profile à l’horizon, il y aura peu de temps pour panser les plaies. C’est dire qu’en réalité, le temps joue contre l’ADEMA-PASJ et donc contre Tiémoko et consorts.
En attendant, le PASJ court donc vers une période d’instabilité, qu’elle a tout intérêt à savoir endiguer.
Jean Pierre James Le Nouveau Reveil|
lecombat.fr

Djibril Coulibaly

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