Rien à dire !
Les jeunes maliens viennent de franchir le premier pas de «l’éveil de la conscience». La forte mobilisation de la jeunesse à Bamako, le samedi dernier, contre la reforme de la constitution doit amener nos politiciens à admettre la réalité. Cette réalité nouvelle, voire inédite, interpelle et invite IBK à reconsidérer la reforme de la constitution malienne. Incontestablement, nos jeunes ont démontré qu’ils sont capables de raisonner et, de ce fait, d’agir avec preuve de maturité. Aussi, ils ne veulent plus être considérés désormais, comme de troupeaux.
Etant donné que la démocratie repose sur un certain nombre de valeurs cruciales telles que l’égalité, le respect de chacun, la liberté d’expression, la justice et l’équité, … nos jeunes sont bien décidés à les faire observer par tous.
En 2013, la jeunesse malienne a participé massivement à l’ascension du Président IBK. Croyant aveuglement en lui, les jeunes pensaient être bénéficiaires de son régime. Mais, malheureusement, il a été autrement. Aujourd’hui, victimes de ce pouvoir, ils cherchent désespérément à s’intégrer dans un ordre existant. Donc, il y a un gouffre, et ce gouffre a été comblé par Rash Bath et autres.
Toutefois, la grande illusion de l’Etat, c’est qu’il n’a voulu prêter que peu d’attentions à sa population de jeunes, et, en conséquent, ceux-ci n’ont pas été impliqués dans la consolidation de la paix ; contrairement aux Religieux et certains leaders de la société civile. De sorte qu’aujourd’hui ils ont pris un autre virage et dans cet élan, leur implication dans la vie sociétale ne peut plus être reléguée à un second plan, parce qu’ils viennent de le prouver en défiant le Gouvernement avec un seul mot d’ordre : «NON». Ce n’est ni l’intimidation, ni les perturbations des réseaux sociaux, ni l’argent qui pourront désormais stopper cette volonté. Malgré les conditions de vie précaires, l’exclusion, la pauvreté, que subissent les jeunes, cela n’a aucunement rien gâché dans le potentiel de cette énergie qui les alimente. Un signal négatif pour l’ère de notre Président IBK.
Comment ne pas s’inquiéter ?
Le Gouvernement et le RPM auront du mal à bloquer la montée de ces jeunes, imposés par un engagement farouche qui leur donne le sentiment d’appartenance à une cause, celle de contribuer activement à l’édification de leur pays.
Par conséquent, le Gouvernement s’est mis dans une mauvaise posture mais il est encore temps de reculer.
Neimatou Naillé Coulibaly