Le chômage, la corruption, la sécurité, la sécurité alimentaire, la mise en œuvre de l’Accord de paix, la confiance aux institutions, à l’opposition et à l’armée, l’appréciation de la mission de la MINUSMA et de Barkhane sont au tant de sujets qui ont fait l’objet de sondage par la fondation Friedrich Ebert auprès des citoyens. Il ressort des résultats qui ont été rendus publics, hier mardi, que les Maliens, dans la majorité écrasante, sont insatisfaits.
Depuis 2012, la fondation Allemande Friedrich Ebert a initié une enquête d’opinions sur les grandes questions qui préoccupent les Maliens. Les résultats sont compilés dans un document appelé « Mali-mètre ». Le 8e numéro qui été réalisé entre le 25 novembre et le 6 décembre 2016 par une équipe de 35 enquêteurs et 11 superviseurs a été rendu public hier. C’était sous la présidence d’Annette Lohmann, Représentante résidente de la fondation, du Chef de Cabinet du Président de la République, Bou Touré, et plusieurs autres partenaires. Selon la Représentante résidente, ce dernier Rapport se veut différent des précédents par sa méthodologie et par le fait qu’il a été « réalisé dans toutes les capitales régionales y compris celles nouvellement créées ». Cette enquête qui a touché 2142 personnes de plus de dix-huit ans a été axée sur les préoccupations des Maliens, leurs attentes du Gouvernement, leurs appréciations des actions des Députés, de l’opposition, de la justice, etc.
Il ressort de ce sondage que 55% des Maliens sont préoccupés par la lutte contre la pauvreté, 50% par l’insécurité surtout au Nord du pays et 40% par le chômage. Si le Gouvernement ne donne pas satisfaction à plus de 52 % des Maliens, ceux-ci pensent qu’il doit davantage se pencher sur la lutte contre le chômage, la cherté de la vie et la sécurité alimentaire. Toutefois, ils sont 42% à être satisfaits de l’action gouvernementale.
L’enquête a démontré que, par rapport aux élus de la nation, ils sont nombreux, les citoyens de l’intérieur, qui n’ont pas apprécié l’action de leurs élus. Par rencontre, les populations de Bamako, Koulikoro et Kayes savent apprécier l’action de leurs Députés. Ils sont insatisfaits.
Rien ne trouve grâce aux yeux des populations. Au delà du Gouvernement et de l’Assemblée Nationale, l’action de l’opposition est jugée insatisfaisante. Ils sont 48% à le penser contre 29% qui pensent que l’opposition joue pleinement son rôle.
Comme toujours, l’enquête a confirmé la méfiance des Maliens vis à vis de leur Justice. Selon « Mali-mètre8 », 46% de citoyens interrogés n’ont pas confiance en leur Justice. Car, ce sont seulement 2% de Maliens qui pensent que la corruption au Mali n’est pas élevée. Pour ceux là qui pensent le contraire, les causes sont la pauvreté, le niveau bas des salaires et le mauvais exemple donné par les dirigeants.
La sécurité ne fait pas mieux
Pour le retour de la paix, il reste du chemin selon les sondés. Si 25% estiment que la mise en œuvre de l’Accord de paix est assez avancée, ils sont 31% à penser le contraire. Même si, 53% pensent que la mise en place des autorités intérimaires, une mesure phare de l’Accord, est une bonne chose.
Concernant la MINUSMA et Barkhane, les avis sont divergents selon qu’on soit à Gao où à Kidal.
Seule bonne note, si on peut le dire ainsi, c’est la confiance des Maliens en leur armée à hauteur de 64%. Toute chose qui découle certainement du niveau de sécurité estimé par eux à 43%.
Mais le hic, c’est que la commission Vérité Justice er Réconciliation (CVJR), censée être proche des citoyens et surtout ceux des zones affectées par la crise, est méconnue de 75% des sondés.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT