A une année de l’élection présidentielle, l’ADEMA-Pasj n’a toujours pas choisi qui sera son candidat, si candidat il y aura bien sûr.
Le samedi dernier, l’ADEMA-Pasj a respecté une tradition. A son siège, sis à Bamako-Coura, le parti de la ruche a rencontré la presse pour ses souhaits de bonne année 2017. L’occasion était bonne pour faire le point sur un certain nombre d’évènements de l’année écoulée. Le Président du parti, Pr Tiémoko Sangaré, s’y est prêté devant ses camarades et les Hommes des médias. La récente attaque du camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) qui a fait plusieurs dizaines de victimes dont des morts et des blessés graves, la crise que traverse le pays, la vie du parti, depuis l’élection de son Bureau en 2015 à nos jours, ont été des sujets abordés par le Professeur Tiémoko Sangaré. Mais, en Homme politique, et connaissant bien l’attente des journalistes par rapport à la question politique, le Président Sangaré s’y est beaucoup appesanti. Les élections communales et législatives partielles de l’année dernière ont été décryptées par le Professeur.
«Sur le plan politique, l’année 2016 a, surtout, été marquée par des élections communales à la suite desquelles notre parti s’est classé 2e force sur l’échiquier politique national avec 142 maires et 1870 conseillers élus. Il faut , par ailleurs, signaler que, sur la série des élections législatives partielles intervenues à Yorosso, Commune V, Barouéli, Ansongo, Tominian et Mopti, l’ADEMA s’en est sortie avec trois sièges sur six », a t-il égrené fièrement. Ces résultats obtenus placent, selon lui, son parti à la deuxième place des formations politiques au Mali après le parti présidentiel, le Rassemblement Pour le Mali (RPM). Avec ces résultats obtenus, l’ADEMA peut légitimement se préparer à aller concurrencer le RPM pour la présidentielle de 2018. Mais, au sein de la ruche, on fait dans le clair-obscur.
Anticipant sur la question des journalistes par rapport au prochain candidat des abeilles, Pr Tiémoko Sangaré dira : «L’année 2017 s’annonce comme une année assez décisive, au plan politique, pour notre pays et notre parti. Nous sommes à un peu plus d’une année, avant laquelle, les uns et les autres, à tous les niveaux, s’interrogent sur le choix qui sera la nôtre et l’offre politique y associée en 2018. Cette question, qui soulève, déjà, des débats, mérite d’être abordée avec clairvoyance et sérénité, et nous nous y attelons depuis un certain temps… ».
Dans cette période de « réflexion », le temps n’est pas le meilleur allié des abeilles. Surtout que les positions ne sont pas les mêmes quant à une candidature de l’ADEMA en 2018. Nous avons l’habitude de faire cas des camps des « Pour » et « Contre » candidature de l’ADEMA contre IBK. Membre de la majorité présidentiel, ils sont nombreux, les cadres du parti ADEMA-Pasj, à militer pour la récidive de la posture de 2007 ; c’est-à-dire, ne pas présenter du tout de candidat. Or, une frange et non des moindres, crie haut son désir de voir la ruche présenter son candidat. La résolution de cette équation va s’avérer certainement la plus longue et la plus difficile. A une année de la présidentielle, si la résolution de cette équation débouche sur la présentation d’un candidat, il aura à peine le temps de prendre ses marques que ce sera l’élection. A défaut d’empêcher la présentation d’un candidat, les «Contre» candidature pourraient faire gripper la machine en tirant en longueur pour donner moins de chance au potentiel candidat du parti.
En tout cas, à cette période ne pas avoir d’idées claires, si l’on va présenter ou non une candidature, ne peut être que préjudiciable.
En attendant de savoir plus s’il y aura une candidature adémiste à la présidentielle et qui sera l’élu (une autre paire de manches), c’est le suspens au sein de la ruche.
Mohamed Dagnoko : LE COMBAT