vendredi 22 novembre 2024
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Rejet de la motion de censure : Le gouvernement de Modibo Kéïta reste

Comme nous l’écrivions dans notre parution du mardi dernier,  cette motion allait avoir de la peine à passer malgré le fondement de ses arguments. Et c’est ce qui est arrivé ce mercredi à Bagadadji. Les Députés, dans leur écrasante majorité, ont rejeté la motion de censure. Seuls 33 Voix ont voté pour son application.

Avant le vote,  les débats entre la majorité et l’opposition ont été houleux et ont volé souvent très bas.   Pendant plus de trois heures d’horloge, les  Députés des différents groupes parlementaires se sont succédés au pupitre qui pour défendre le gouvernement qui  pour l’attaquer sur sa gestion en fonction de leur appartenance à la majorité ou à l’opposition.  Les Députés membres de l’opposition ont conformément à la motion de censure décrié  « l’incurie » du gouvernement à trouver une solution à la situation sécuritaire,  sa connivence dans la réadmission de nos compatriotes sans papiers vivant en Europe et la crédibilité des dernières élections communales.

Sur la question de «Réadmission» pourtant débattue avant-hier par les Ministres des Affaires Etrangères ; des Maliens de l’Extérieur et de la Communication avec les Députés,  l’opposition est revenue sur la question avec force et, à l’appui, des détails.   Me AlKaïdy Touré du groupe parlementaire VRD a relaté le sort de deux de nos compatriotes emprisonnés en Allemagne et en voie de réadmission avec le consentement de l’Ambassadeur malien à Berlin.  Selon lui, Amadou Ba et Mahamadou Dramé sont aujourd’hui en instance de réadmission ; cela, conformément au contenu du «communiqué conjoint du 11 décembre 2016 ».   Il affirme qu’Amadou Ba vit en Allemagne depuis 13 ans et que c’est au cours du renouvellement de son visa qu’il a été conduit par le service allemand compétent vers l’Ambassade du Mali 0 Berlin qui l’a identifié puis arrêté le 22 septembre 2016 par la police qui lui présenta un laissez-passer signé par l’Ambassadeur du Mali même. Toujours, selon lui, ce dernier a été incarcéré dans un camp de rétention jusqu’au 28 octobre 2016 où, accompagné de 3 policiers allemands, il fit le voyage de Francfort à Paris pour être « réadmis » sur Bamako par un vol régulier.

A l’instar de ce dernier, Me AlKaïdy Touré estime qu’ils sont nombreux, les Maliens en souffrance du fait de ce communiqué conjoint.

Sur le plan sécuritaire, l’opposition reproche au gouvernement son « incurie » pour endiguer la montée du phénomène d’insécurité à l’échelle nationale. Elle  (l’opposition) prend en exemple les nombreux cas d’attaques armées  dont sont victimes nos soldats et « l’incapacité » du gouvernement à mettre en œuvre l’accord d’Alger.

La prolifération des groupes armés, la montée du banditisme, etc. Il a n’en été de même pour les élections  auxquelles l’opposition et le groupe parlementaire ADP-Maliba/Sadi dénoncé un manque de crédibilité et de transparence.

Les deux groupes parlementaires (ADP Maliba/SADI et VRD) ont trouvé en face des alliés du régime (groupes parlementaires RPM, ADEMA, APM) pour soutenir le bilan de ce lui-ci.

A tour de rôle,  ils ont rappelé que la question de la réadmission ne devait plus être à l’ordre du jour  tant elle a été suffisamment expliquée par les Ministres des Affaires Etrangères ; des Maliens de l’Extérieur et celui de la Communication.

Sur le plan sécuritaire, ils  (les Députés de la majorité présidentielle) ont rappelé les efforts déployés par le gouvernement pour doter les forces de l’ordre et de défense des moyens nécessaires et procéder à des recrutements massifs dans les différents corps militaires et paramilitaires pour bien assurer la sécurité des personnes et des biens.

Sur le dernier point à l’ordre du jour, à savoir  celui concernant les élections communales du 20 novembre dernier, ils ont fait bloc pour reconnaitre que le gouvernement a fait de son possible en organisant ce scrutin dans des conditions particulièrement difficiles.

Les  éclairages du PM

 A ces préoccupations de l’opposition parlementaire sur le communiqué conjoint, le Premier Ministre, en Professeur, a rappelé aux Députés que le gouvernement fait de son mieux pour promouvoir  « l’immigration régulière »  au détriment de celle clandestine. Il affirme aussi que le Mali ne peut pas changer grand-chose à la volonté des pays d’accueil de réadmettre les immigrés sans papiers vivant sur leurs sols.

Par rapport au laissez-passer  mentionné par Me AlKaïdy, il pense que cela n’est pas une mauvaise chose en soi ; ce qui est mauvais c’est de réadmettre des compatriotes sans que notre ambassade n’en soit informée.  « Toutefois, aucun accord sur la réadmission des Maliens n’a été signé par mon gouvernement », a-t-il tranché.

En ce qui concerne la question sécuritaire, Modibo Kéïta s’est voulu plus clair avec des chiffres fournis par le Ministre de la Défense. Selon lui, 2000 policiers, 1000 gendarmes et gardes ont été recrutés pour renforcer les effectifs des forces armées et de sécurité.

Pour soutenir ces Hommes en tenue, l’Etat,  selon le Chef du gouvernement, a consenti d’augmenter le Budget alloué à la défense qui a atteint l’enveloppe de 57 milliards en 2017.  Il a annoncé l’arrivée très prochaine  des avions de guerre pour  l‘armée malienne.

Avec un taux de participation de 52% et des élections dans moins 60 communes, le PM Modibo Kéïta juge le bilan satisfaisant dans le contexte qui est le nôtre.

A la suite de ces débats qui, parfois, ressemblaient  à un dialogue des sourds, où l’on parlait plus pour parler que pour s’entendre, l’on est passé au vote. Et, sans surprise, la motion de censure a été rejetée. Seulement 33 Députés ont voté en faveur de la motion prônant la démission du gouvernement. Donc, comme il fallait s’y attendre, l’équipe de Modibo Kéïta reste en place.

Mohamed Dagnoko : LE COMBAT

COULIBALY

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