La Cour d’Assises, en sa 2e session ordinaire à la Cour d’Appel de Bamako a, à l’issue de ses audiences du lundi 5 décembre 2016, statué sur une affaire de viols sur mineures avec comme inculpés Abdoulaye Samaké, Yacouba Samaké et Koko Samaké. Donc, le verdict par contumace laisse entrevoir 20 ans de prison pour le premier et les deux autres condamnés à perpétuité.
Selon l’arrêt de renvoi devant la Cour d’Assises, l’inculpé Abdoulaye Samaké, âgé de 17 ans au moment des faits, est né le 18 novembre 1995 à Dialakoroba, cercle de Kati. Yacouba, 18 ans, à son tour aurait vu le jour en 1994 dans la même localité. Et Koko est âgé de 8 ans également.
En effet, le réquisitoire de l’écrit du Substitut Général près de la Cour d’ Appel de Bamako, en date du 31 octobre 2014, tendant au renvoi des sus nommés devant la Cour d’ Assises de Bamako, stipule que courant la nuit du dimanche 28 octobre 2012, lors d’une soirée dansante, le nommé Koko Samaké (en fuite) pour avoir aperçu simplement la jeune Awa Coulibaly dans la foule, manifesta la volonté ferme d’entretenir des rapports sexuels avec cette dernière. Sans autre forme de réflexion, il l’approcha et l’amena en marge de ses camarades, en faisant croire qu’il avait quelque chose d’intéressant à l’informer. C’est alors qu’il fut appel à Abdoulaye Samaké et Yacouba Samaké qui les suivront jusque dans la chambre de Yacouba. Examinant les gestes et les échanges de propos, la jeune fille constatait en ce moment que les trois frères Samaké (Abdoulaye, Yacouba et Koko) voulaient entretenir des relations sexuelles. Devant son refus d’obtempérer, la demoiselle Awa Coulibaly fut brutalisée avant d’être complètement immobilisée par les trois. Malgré les cris de détresse qu’elle a vainement lancé, ses agresseurs sont parvenus à la séquestrer et la violer collectivement.
Face à cette situation révoltante, Amara Coulibaly, grand frère de la victime, a porté plainte pour viol collectif. Interpellés, tant dans à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, les inculpés avaient tenu à nier les faits reprochés à eux. Cependant, aux termes des dispositions de l’article 226 du code pénal malien, «tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menaces, ou surprise, est un viol». Dans le cas d’espèce, le viol a été commis par surprise, contrainte sur la personne de la demoiselle Awa Coulibaly par Abdoulaye, Yacouba et Koko tous Samaké. Les faits sus visés prouvent à suffisance que les frères Samaké Abdoulaye, Yacouba et Koko ont entretenu des rapports sexuels avec la demoiselle contre son gré. Il se trouve aussi qu’un mandat d’arrêt avait été délivré en date du 22-01-2013. Une ordonnance de mise en liberté en date 02-04-2013 s’en est suivie. Donc, à l’audience, le juge Yaya Togola a prononcé le verdict par contumace. Ainsi, la suite pour le parquet est de retrouver les inculpés dans la nature qui ont tous l’âge adulte présentement.
Affaire à suivre… !
Mohamed BELLEM : LE COMBAT