vendredi 22 novembre 2024
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Fraudes, achats de consciences, mort d’hommes : Constat amer des communales 2016

Après une première sotie pour se prononcer sur les conditions dans lesquelles se sont tenues les dernières élections communales, l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali s’est penché, le samedi dernier, sur le bilan de ces élections. et le constat est amer.

D’entrée de jeu, dans une déclaration officielle, l’observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali annonce qu’il y a eu au moins 13 attaques qui ont été signalées. Une personne a perdu la vie, deux ambulances et le véhicule du Sous-préfet ont été enlevés à Nara.

«Au niveau de certaines communes des Régions de Mopti, Tombouctou, Gao et même à Ségou, des incidents d’ordre sécuritaire ont conduit à la destruction du matériel électoral et à l’enlèvement des membres de bureaux de vote et de têtes de listes d’un parti politiques (Ndlr : PRVM-Fasoko)», affirme Ibrahima Sangho, le premier Responsable de l’observatoire. L’élection fut macabre ; car, ayant aussi coûté la vie, à Douentza, de 5 militaires dont un Officier, le capitaine Moussa Siaka Koné. Toute chose qui fait dire à l’observatoire que, malgré les assurances données par le gouvernement, il n’y a pas eu d’élections dans la Région de Kidal et dans plusieurs communes de la Région de Tombouctou. Il s’agit d’une partie des communes rurales de Gourma-Rharous, de Hamza-Koma, de Sérreré, de Razelma, de Douekiré, de Tinaicha, de Léré (cercle de Niafounké) et, à Gao, dans les communes de N’Tilit, de Gabero, de Tessit et de Tallataye.

«En ce qui concerne le cas de Kidal, l’observatoire précise que ce sont les éléments de la Coordination des Mouvements de l’Azawad qui se sont opposés à la tenue des élections avant l’installation des autorités intérimaires », a révélé Ibrahima Sangho.

Les nouvelles Régions (Taoudéni et Ménaka) n’ont tout simplement pas été associées à ces élections.

Sur les 7 Régions qui où étaient préalablement prévu d’organiser ces élections, le vote s’est déroulé sans anicroches dans seulement 2 Régions à savoir Kayes, Sikasso, et le District de Bamako.

Par contre, le scrutin de 2016 s’est déroulé sur fond de violences. Cela, dans 5 Régions que sont Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.

Election bâclée

Là également l’observatoire n’y est pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer les manquements graves. La promulgation de la nouvelle loi électorale seulement 34 jours avant le scrutin et le recours à la dernière minute à une loi abrogée font dire à Ibrahima Sangho que le processus était biaisé «Le Président de la République a promulgué une nouvelle loi électorale le 17 Octobre2016, à 34 jours du scrutin en vue. Le Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, à travers une lettre circulaire en date du 14 novembre 2016 (soit 6 jours juste avant le scrutin), a signifié aux partis politiques de la primauté d’une loi morte et enterrée sur la loi vivante et en vigueur. Cela constitue une violation grave des lois et règlement du Mali par le gouvernement et une grave entorse aux idéaux de la République » dit-il. En faisant intervenir une loi morte au détriment d’une loi en vigueur et en s’appuyant sur l’article 210 de cette nouvelle loi qui stipule «la présente loi abroge toutes dispositions antérieures contraires, notamment la loi n°06-44 du 4 septembre 2006, modifiée par la loi n°2014-054 du 14 décembre 2014», l’observatoire estime que le message lancé par ces communales «équivaut à dire que ce n’est nullement Ibrahim Boubacar Kéïta qui est le président de la République du Mali (mandat 2013-2018), mais bien Dioncounda Traoré, le vrai Président du Mali (mandat 2012-2013)».

Intention manifeste de frauder

L’observatoire dit avoir noté, le jour des scrutins, 2 spécimens de bulletins de vote dans plusieurs communes du Mali avec l’intention de jouer à la grande confusion des citoyens et dans le dessein de favoriser certaines formations politiques au détriment d’autres. Malgré le Budget de 12 milliards alloué au Ministère de l’Administration territoriale, il n’a pas fait, selon l’observatoire, recours aux organisations de la société civile pour aider à corriger en temps réel ces dysfonctionnements. Il a été constaté aussi des achats de consciences: «la corruption électorale a atteint des proportions inégalées lors de ces élections communales».

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