vendredi 22 novembre 2024
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INA : la pépinière d’artistes maliens en péril

Insuffisance d’instruments. Pas assez d’instruments dans la salle de piano, pas de matériels pour la régie son et lumière, pas de professeurs pour la salle Kora, pas de salles d’expositions valables, mauvais état de classes, de salles de spectacles, problèmes d’enseignants sont, entre autres, des maux dont souffre l’institut national des arts (INA). En plus du non paiement des bourses des Etudiants.

En clair, l’institut national des arts du Mali, le centre d’apprentissage artistique et culturel, souffre aujourd’hui de l’insuffisance technique de tous genres. Cela, à cause de la mauvaise gestion de l’établissement et surtout de l’indifférence du Ministère de la Culture. Pourtant, des grands artistes de renommée internationale (comme les Cheick Tidiani Seck, Habib Dembélé, et tant d’autres célébrités) ont étudié à l’INA.

Crée avant l’Indépendance du Mali, cet institut est une école qui a pris ce nom INA en 1963. Cette vieille école artistique et culturelle du Mali est en train de passer de bonne formation en mauvaise formation. Le comité AEEM-INA (association des élèves et étudiants du Mali-INA) a tiré la sonnette d’alarme le lundi 24 octobre dernier dans la cours de l’établissement.

Selon le Secrétaire Général de ce comité, Ta Traoré, les étudiants de l’INA passent leurs cours dans de très mauvaises conditions académiques et didactiques. Ces élèves n’ont pas encore reçu les bourses du dernier trimestre de l’année 2015-2016 écoulée. Pis, les instruments d’apprentissage n’existent quasiment pas et le peu qui existerait aussi l’est dans un très mauvais état.

«L’INA est un centre d’apprentissage artistique et culturel. Mais, nous vivons ici dans l’insuffisance culturelle totale. Le Ministère de la Culture, à travers l’Administration, ne s’intéresse plus à ce centre culturel. Les autorités administratives ne s’occupent de leurs intérêts personnels. D’où, nous, comité AEEM-INA, on est fatigué de vivre dans cet état qui compromet notre avenir. C’est pourquoi on a décidé de prendre en otage les cours jusqu’à la satisfaction de nos doléances déjà adressées à qui de droit», déclare le Secrétaire Général du comité AEEM-INA. C’est à cet effet que la rentrée scolaire n’est pas encore effective dans cet établissement.

Ces doléances ont trait, entre autres, à la prise en compte de la galerie de l’institut ; à la construction de salles spectacles ; à la rénovation des classes, des magasins, des toilettes et leur entretien ; à l’équipement de l’institut en instruments de musique, en chaises (surtout, la salle d’informatique) ; à la reprise des voyages d’études; à la résolution de la situation des enseignants ; à l’octroi des bourses à temps ; à la redéfinition des matières premières ; au règlement de la récurrente question d’électricité et à la réfection des salles de cours pratiques qui ne sont pas en bon état.

Comme on le voit, donc, depuis des années, les Etudiants et les Professeurs de l’INA endurent des dures conditions de travail et de vie: «insuffisance d’instruments de musique (salle de piano presque vide, manque d’équipements pour la régie son et lumière, pas de Professeurs pour la salle Kora) ; pas de salles d’expositions », souligne Daouda Kéïta, porte-parole du comité AEEM-INA. Et d’ajouter «faute de formation pratique, rares sont les Etudiants de l’INA en fin d’études qui peuvent maintenant utiliser les instruments. Sauf ceux qui avaient déjà des connaissances dans le domaine avant d’atterrir dans cette école».

En outre, il faudra noter qu’il n’y a plus de troupes de balais, d’orchestre, ou d’ensemble instrumental à l’INA. Comme pour dire que cet institut n’existe plus que sur papier.

Aux dires du Secrétaire Général du Comité AEEM-INA, le Ministère de la Culture, auquel l’institut est affilié, s’est toujours montré indifférent face à cette situation. Toute chose qui motive la grève illimitée des Etudiants de l’INA. Pour ce faire, par solidarité, le Comité       AEEM-Conservatoire Balla Fassékè se joint à celui de l’INA pour revendiquer ensemble. «Nous allons soutenir le Comité AEEM-INA dans sa lutte jusqu’à à la satisfaction des doléances », déclare Mamadou Lamine Diarra, le Secrétaire Général du Comité AEEM-Conservatoire Balla Fassékè Kouyaté.

Oumar Diakité : LE CCOMBAT

COULIBALY

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